Tourisme au Maroc: la crise s’estompe, mais l’incertitude reste de mise

 L’été 2022 a été salvateur et les principales destinations touristiques du pays ont affiché complet durant le mois d’août. Photo AFP
L’été 2022 a été salvateur et les principales destinations touristiques du pays ont affiché complet durant le mois d’août. Photo AFP
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Publié le Jeudi 15 septembre 2022

Tourisme au Maroc: la crise s’estompe, mais l’incertitude reste de mise

  • L’été 2022 a été salvateur et les principales destinations touristiques du pays ont affiché complet durant le mois d’août
  • Les professionnels appellent le ministère de tutelle et le gouvernement marocain à se pencher de manière urgente sur certains maux qui minent structurellement ce secteur

CASABLANCA: Au Maroc, le tourisme reprend des couleurs après deux années catastrophiques pour un secteur qui ne représente pas moins de 7% du PIB du pays. L’été 2022 a été salvateur et les principales destinations touristiques du pays ont affiché complet durant le mois d’août.

Destination de choix, notamment pour le tourisme interne, le nord du pays a été littéralement pris d’assaut par les touristes marocains; certains d’entre eux n’ont pas obtenu de visas pour passer leurs vacances en France. L’Espagne a également profité de cette donne, la péninsule Ibérique étant particulièrement prisée des Marocains. Mais ce qui a fait la différence cette année, et qui a permis de sauver la saison estivale, c’est la ruée des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le pays.

«En effet, on peut dire que le salut est venu des MRE. Ils ont représenté la moitié des arrivées. Autre bonne nouvelle, le marché se redynamise et la demande pour la destination Maroc augmente de plus en plus», commente pour Arab News en français Wissal el-Gharbaoui, secrétaire générale de Confédération nationale du tourisme (CNT). Toutefois, selon notre interlocutrice, cette dynamique salutaire n’a pas profité à l’ensemble de l’écosystème hôtelier marocain. Le secteur informel a été plébiscité cette saison.

De même, plusieurs territoires et villes n’ont pas profité de la reprise. Par ailleurs, les principaux marchés émetteurs de touristes comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France sont encore frileux et n’ont pas encore véritablement repris, ce qui laisse planer le doute sur la saison hivernale.

«Pour la prochaine saison, il faudra être beaucoup plus réactif et plus attentif au marché mondial. Si l’été a porté de bonnes nouvelles pour le secteur, il faut que cette dynamique perdure en doublant la capacité en sièges à destination du Maroc, privilégier les liaisons aériennes point à point, renforcer la promotion à destination des principaux marchés émetteurs et, surtout, jouer sur la compétitivité, puisque l’inflation a affecté les budgets des ménages», recommande Wissal el-Gharbaoui.

Un plan d’action agressif doit ainsi être lancé par les autorités marocaines dans le but de profiter de la relance du secteur au niveau mondial, surtout lorsque l’on sait que certaines destinations touristiques concurrentes comme la Turquie et l’Égypte ont une longueur d’avance par rapport au Maroc. Quand le Maroc avait maintenu ses mesures restrictives liées à la Covid-19, notamment avec la fermeture de l’espace aérien, ces deux pays avaient déjà entamé, il y a un an et demi, la dynamisation de leur secteur touristique. C’est dire que la tâche ne sera pas facile pour le Maroc.

Dans ce contexte, les professionnels appellent le ministère de tutelle et le gouvernement marocain à se pencher de manière urgente sur certains maux qui minent structurellement ce secteur, notamment la fiscalité et le coût énergétique. Ils s’attendent à ce que des mesures concrètes soient incluses dans le projet de loi de finances de 2023. Et ce n’est pas la nouvelle stratégie en cours de préparation du ministère du Tourisme qui rassurera les professionnels, qui s’attendent à des mesures urgentes. Rappelons que le Maroc avait déjà mis en place la Vision 2010 et la Vision 2020, dont les objectifs n’ont pas été réalisés. La prochaine stratégie se veut plus ambitieuse et vise un doublement des arrivées touristiques. Toutefois, des questions subsistent sur ses conditions de réussite, notamment en ce qui concerne le volet financement.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com