Un enfant tué et plusieurs blessés lors d’attaques houthies à Taiz

Un drone chargé d'explosifs a frappé mercredi un poste militaire dans le district de Jabal Habashy. (Fichier Photo / AFP)
Un drone chargé d'explosifs a frappé mercredi un poste militaire dans le district de Jabal Habashy. (Fichier Photo / AFP)
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Publié le Vendredi 06 novembre 2020

Un enfant tué et plusieurs blessés lors d’attaques houthies à Taiz

  • Il n'y avait pas eu d'affrontements préalables entre les forces gouvernementales et les miliciens dans la région
  • Les attaques des Houthis contre des zones civiles à Ta'izz prouvent que cette milice ne veut pas vraiment de la paix au Yémen

AL-MUKALLA: Les attaques de mortier et de drones de la milice pro-iranienne des Houthis contre des cibles militaires et civiles dans la ville de Taiz, au sud du Yémen, ont tué un civil et blessé au moins 14 autres, ont déclaré des officiers militaires locaux et des habitants.

Un drone chargé d'explosifs a frappé mercredi un poste militaire dans le district de Jabal Habashy, blessant 10 soldats, a dit Abdul Basit Al-Baher, le porte-parole de l'armée yéménite à Taiz, à Arab News par téléphone jeudi.

«Le drone transportait une grande quantité de matériaux explosifs, et a explosé alors que les soldats gardaient leur poste», a déclaré Al-Baher.

Mercredi aussi, un élève dans une école primaire a été tué et quatre autres blessés lorsqu'un obus de mortier tiré par les Houthis a explosé dans un quartier résidentiel du district de Camb, à l'est de Taiz, ont indiqué des habitants. Les enfants rentraient de l'école quand l'obus a éclaté, blessant gravement un, décédé plus tard dans un hôpital local.

Eshraq Al-Maqtari, une militante des droits de l’homme à Ta'izz qui était sur les lieux de l'explosion, a déclaré sur Twitter qu'il n'y avait pas eu d'affrontements préalables entre les forces de l’ordre et les miliciens dans la région, actuellement sous le contrôle des forces gouvernementales.

L'hôpital Al-Thawra de Taiz, régit par Médecins Sans Frontières (MSF), a reçu trois enfants blessés de moins de 10 ans. MSF a exhorté les deux parties à éviter de toucher les civils.

«MSF réitère son appel à tous les groupes armés afin de respecter le droit international humanitaire et de prendre toutes les précautions nécessaires pour épargner les civils», a tweeté l'organisation caritative.

Le Ministère des droits de l’homme du Yémen a fermement condamné le bombardement par les Houthis des zones résidentielles. Il a appelé la communauté internationale à agir pour mettre un terme aux attaques meurtrières et de lever le siège de la ville de Taiz.

Des combats intenses entre les forces gouvernementales et les miliciens se sont poursuivis dans la ville jeudi pour la sixième journée consécutive, au moment où les loyalistes mènent une offensive pour expulser le groupe des banlieues.

Al-Baher a déclaré que les combats ont fait rage dans les parties est et nord-est de la ville                    et que les forces gouvernementales ont libéré une rue et un certain nombre de collines au cours des trois derniers jours.

Au cours des cinq dernières années, les houthis ont contrôlé la périphérie de la                        ville, d’où ils bombardent régulièrement le centre-ville très peuplé de Taiz. Ils sont fortement critiqués par les organisations de défense des droits locaux et internationaux pour leur refus des livraisons humanitaires vitales aux millions de personnes dans la ville.

Dans la province septentrionale de Jouf, de violents combats ont éclaté mercredi et jeudi près de la base militaire stratégique d'Al-Khanjer, faisant des dizaines de morts des deux côtés.

Le ministère de la Défense du Yémen a déclaré mercredi que les troupes de l’armée et les membres des tribus alliées, flanqués de la couverture aérienne de la coalition arabe, ont repoussé les Houthis d’un nombre de localités au nord d’Al-Khanjer.

Les commandants de l'armée yéménite comptent couper les principales lignes d'approvisionnement des Houthis avant de marcher vers la ville de Hazem, la capitale de Jouf, tombée aux mains des miliciens en mars.

Dans la capitale Sanaa, et dans d'autres zones contrôlées par les Houthis dans le nord                                    du Yémen, plusieurs funérailles de masse ont eu lieu pour des dizaines de combattants, dont de nombreux commandants de terrain, tués dans différentes zones contestées du pays.

Le Ministre des droits de l’homme du Yémen, Mohammed Askar, a déclaré à Arab News que les attaques des Houthis contre des zones civiles à Ta'izz prouvent que cette milice ne veut pas vraiment de la paix au Yémen.

«Ce qui s'est passé à Taiz est un crime contre l'humanité et une nouvelle escalade de la part des Houthis. Cela confirme que la milice n'a pas l'intention de faire la paix», a déclaré le ministre.

Abdu Abdullah Majili, un porte-parole de l'armée yéménite, a déclaré à Arab News que les Houthis violent les lois sur les droits de l'homme et les règles religieuses et sociales qui interdisent de cibler les zones résidentielles pendant la guerre.

«Nous demandons à l'ONU de condamner les violations des Houthis et de désigner cette milice criminelle comme une organisation terroriste», a affirmé Majili.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud 

Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
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  • Deux personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud du Liban
  • Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".

 


Les Emirats vont lever l'interdiction à leurs ressortissants de se rendre au Liban

Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
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  • En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers Riyad
  • Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas

DUBAI: Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi.

Cette décision a été annoncée au lendemain d'une rencontre à Abou Dhabi entre le président libanais Joseph Aoun et son homologue émirati Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

"Les deux parties sont convenues d'autoriser les citoyens à voyager, après avoir pris les mesures nécessaires pour faciliter les déplacements entre les deux pays et mis en place les mécanismes appropriés", indique le communiqué.

En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers l'intervention militaire de Ryad au Yémen.

Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas.

Le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, qui soutient des projets d'infrastructure dans les pays en développement, enverra une délégation au Liban pour étudier d'éventuels projets communs, ajoute le communiqué.

Les liens entre les deux pays se sont détériorés au cours de la dernière décennie en raison de l'influence du Hezbollah pro-iranien sur le Liban.

Mais depuis que le Hezbollah est sorti affaibli fin novembre de plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, avec Israël, les Emirats arabes unis manifestent à nouveau leur intérêt pour le Liban, à la suite d'autres pays du Golfe.

En mars, l'Arabie saoudite avait déclaré qu'elle examinerait les "obstacles" à la reprise des importations libanaises et à la levée de l'interdiction faite à ses ressortissants de se rendre au Liban.

M. Aoun avait auparavant rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, à Ryad, où il effectuait son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction en janvier.

M. Aoun, qui a les faveurs de Ryad et de Washington, a été élu après que l'affaiblissement du Hezbollah et le renversement en Syrie de l'allié du mouvement, Bachar al-Assad, ont modifié l'équilibre des pouvoirs au Liban.

 


Syrie: l'un des principaux chefs religieux druzes dénonce une «campagne génocidaire» contre sa communauté

 Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
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  • Des combats avaient opposé mercredi à Sahnaya, près de Damas, des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite à des combattants druzes, avant un retour à un calme précaire
  • Les 15 combattants druzes, qui se rendaient à Sahnaya, ont été pris pour cible "par les forces de sécurité, et des hommes armés qui leur sont affiliés", selon l'ONG

DAMAS: La plus haute autorité spirituelle des druzes de Syrie a dénoncé jeudi une "campagne génocidaire" contre sa communauté et s'en est pris au pouvoir d'Ahmad al-Chareh, au lendemain de combats confessionnels ayant fait des dizaines de morts près de Damas.

Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

Dans un communiqué, cheikh Hikmat al-Hajri a dénoncé une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils à leur domicile" et réclamé "une intervention immédiate de forces internationales".

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés". "Un gouvernement protège son peuple."

Les combats à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Les druzes sont une minorité ésotérique issue de l'islam chiite et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l'islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants.

"Engagement ferme" 

Les combats près de Damas ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les heurts à Jaramana ont fait 17 morts mardi avant de s'étendre mercredi à Sahnaya où 22 combattants de deux camps ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mercredi aussi, 15 combattants druzes ont péri dans une embuscade sur une route menant à Sahnaya, d'après l'ONG.

Des accords entre représentants des druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, une banlieue de Damas, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 km au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées.

Les autorités syriennes avaient averti qu'elles "frapperaient d'une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie", accusant des "groupes hors-la-loi" d'avoir provoqué les violences.

Le pouvoir syrien a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

"Etendre le chaos" 

Israël a mené plusieurs frappes affirmant cibler des objectifs du pouvoir syrien.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé Israël d'instrumentaliser les druzes de Syrie. "Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (...) consistant à morceler la région en entités confessionnelles et étendre le chaos", a-t-il déclaré fin mars.

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.