Avec la Russie dans le collimateur, l'idée de réformer l'ONU séduit à nouveau Washington

Une vue du bâtiment du Secrétariat avec les drapeaux des États membres au premier plan, au siège de l'ONU. (Photo ONU).
Une vue du bâtiment du Secrétariat avec les drapeaux des États membres au premier plan, au siège de l'ONU. (Photo ONU).
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Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Avec la Russie dans le collimateur, l'idée de réformer l'ONU séduit à nouveau Washington

  • Dans un discours récent, l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield s'est montrée en faveur de «propositions sensibles et crédibles» pour élargir et donc réformer le Conseil de sécurité
  • «Nous ne devons pas défendre un statu quo intenable et dépassé», a-t-elle plaidé

NATIONS UNIES : La réforme de l'ONU et de son Conseil de sécurité est un serpent de mer qui ressurgit à l'approche de chaque Assemblée générale des Nations unies.

Mais ces appels sont aujourd'hui relayés par un allié des plus improbables: les Etats-Unis, exaspérés par l'utilisation par Moscou de son veto, en pleine guerre ukrainienne.

Pour s'assurer que la Russie ne bloque pas les réunions du Conseil de sécurité, les puissances occidentales se sont appuyées sur une série de règles de procédure. Pour condamner la Russie, elles se sont tournées vers l'Assemblée générale de l'ONU, où chacun des 193 Etats membres dispose d'une voix.

Mais l'impuissance de l'ONU dans ce conflit est notable, et il suffit pour cela de remonter au soir du 23 février 2022: quand au beau milieu d'une réunion du Conseil de sécurité, Vladimir Poutine a annoncé au monde entier qu'il lançait une "opération militaire spéciale" en Ukraine. Et que depuis New York, des diplomates continuaient à lire des déclarations pré-écrites.

«Statu quo intenable»

Dans un discours récent, l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield s'est montrée en faveur de "propositions sensibles et crédibles" pour élargir et donc réformer le Conseil de sécurité, qui compte aujourd'hui 5 membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) et 10 non-permanents.

"Nous ne devons pas défendre un statu quo intenable et dépassé", a-t-elle plaidé. "Mais plutôt faire preuve de flexibilité et d'ouverture, au nom d'une plus grande crédibilité et légitimité", a affirmé l'ambassadrice.

"Tout membre permanent qui use de son droit de veto pour défendre ses propres actions perd toute autorité morale et doit être tenu pour responsable", a-t-elle aussi averti.

Ce type de propos font sourire Pékin et Moscou, qui renvoient à l'époque de Bush fils, quand les Etats-Unis n'avaient pas hésité à contourner le Conseil de sécurité pour envahir l'Irak.

Pour Naledi Pandor, la ministre des Affaires étrangères d'Afrique du Sud -- un pays qui brigue depuis longtemps un siège au Conseil de sécurité -- il est hypocrite de critiquer le concept du veto seulement à cause de l'usage qu'en fait la Russie aujourd'hui.

"Certains d'entre nous ont depuis longtemps appelé à ce que l'Assemblée générale puisse jouer un plus grand rôle, sans jamais avoir été soutenus. Mais tout à coup, aujourd'hui, oui ?", a-t-elle récemment lancé devant un think tank à Washington. "C'est là que le droit international commence à ne plus vouloir rien dire."

Linda Thomas-Greenfield a reconnu que les Etats-Unis n'étaient pas toujours les premiers à respecter leurs propres principes, mais a souligné que depuis 2009, Washington n'avait utilisé son veto que quatre fois, contre 26 fois pour la Russie.

Pour Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group, les inquiétudes des Etats-Unis autour des "dysfonctionnements" du Conseil du sécurité sont sincères.

"Mais c'est aussi une façon habile de pointer du doigt la Chine et la Russie. Parce que nous savons tous que la Russie et la Chine sont les pays les plus réticents à une réforme du Conseil", argue-t-il.

La plus forte impulsion en faveur d'une réforme du Conseil de sécurité remonte au 60ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand le Brésil, l'Allemagne, l'Inde et le Japon avaient conjointement déposé leurs candidatures à un siège permanent.

La Chine s'était alors farouchement opposée à l'attribution d'un siège à une autre puissance d'Asie de l'Est.

Essouflement ?

Les velléités japonaises ont longtemps été soutenues par Washington. Lors d'une visite en Inde, l'ancien président Barack Obama avait exprimé son soutien général à une candidature de New Delhi. Mais passé le voeu pieux, très peu d'initiatives ont jusqu'ici été lancées pour que ces candidatures aboutissent.

Selon Richard Gowan, un appel clair de Joe Biden en faveur d'une refonte du Conseil relancerait instantanément les efforts de réforme. Mais, tempère-t-il, "mon sentiment est que les Américains n'ont pas nécessairement de but précis dans leur démarche".

"Ils font cela pour tâter le terrain, pour défier les Chinois et les Russes. Cela pourrait s'essouffler", prévient-il.

Les spécialistes de la diplomatie doutent aussi qu'une réforme du Conseil de sécurité puisse avoir lieu tant que la Russie et la Chine verront leurs intérêts menacés.

"Parmi ceux qui soutiennent l'Ukraine contre l'agression russe, c'est un sujet récurrent", fait remarquer John Herbst, un ancien diplomate américain aujourd'hui au Atlantic Council.

"Mais je pense que les chances que cela aboutisse sont très, très faibles."


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.