Macron s'alarme de «la fracture du monde» exacerbée par la Russie

Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York le 20 septembre 2022. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York le 20 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Macron s'alarme de «la fracture du monde» exacerbée par la Russie

  • «Ce à quoi nous assistons depuis le 24 février dernier est un retour à l'âge des impérialismes et des colonies. La France le refuse et recherchera obstinément la paix», a martelé le président français
  • « Ceux qui se taisent aujourd'hui servent malgré eux, ou secrètement avec une certaine complicité, la cause d'un nouvel impérialisme, d'un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n'est possible»

NATIONS UNIES : "Ne nous résignons pas à la fracture du monde", a lancé mardi Emmanuel Macron à l'ONU en exhortant les dirigeants du monde entier à rejeter "le nouvel ordre" de division que cherche à imposer la Russie "impérialiste" avec la guerre en Ukraine.

Dans un plaidoyer parfois enflammé, tranchant avec le ton posé des discours à l'Assemblée générale des Nations unies, le président français a appelé à inventer de "nouvelles coopérations" pour relever les défis qui se posent au monde, des conflits au dérèglement climatique en passant par les pandémies.

"La situation de notre planète accroît nos exigences", a-t-il déclaré, en souhaitant "un sursaut collectif" pour "bâtir un nouveau contrat entre le nord et le sud".

Cet impératif est rendu d'autant plus urgent par la guerre en Ukraine initiée par la Russie et son président Vladimir Poutine. "Nous avons tous un rôle pour y mettre un terme, car nous en payons tous le prix", a-t-il affirmé.

«Âge des impérialismes»

"Ce à quoi nous assistons depuis le 24 février est un retour à l'âge des impérialismes et des colonies", a martelé Emmanuel Macron. Or "qui est hégémonique aujourd'hui si ce n'est la Russie?".

Le chef de l'État cherche ainsi à démonter l'idée que la guerre en Ukraine est un conflit régional résultant de l'opposition entre les Occidentaux et la Russie et, au-delà, le reste du monde. De ce fait, de nombreuses capitales, en Afrique, en Asie ou au Moyen-Orient, refusent de condamner Moscou.

"L'impérialisme contemporain n'est pas européen ou occidental et prend la forme d'une invasion territoriale adossée à une guerre hybride mondialisée qui utilise le prix de l'énergie, la sécurité alimentaire, la sûreté nucléaire, l'accès à l'information et les mouvements de population comme des armes de division et de destruction", a dénoncé Emmanuel Macron.

«Cynisme»

Face à cela, les pays "qui se taisent aujourd'hui servent malgré eux, ou secrètement, avec une certaine complicité, la cause d'un nouvel impérialisme, d'un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n'est possible", selon lui.

A plus long terme, Emmanuel Macron prévient que cette "tentative de partition du monde (...) renforce la tension entre les États-Unis et la Chine", notamment dans la zone indo-pacifique, l'une des priorités stratégiques de la France.

Ces derniers mois, le président français a régulièrement tancé les pays restés neutres, notamment lors d'une visite en juillet au Cameroun où il avait dénoncé le silence face à la "présence hybride" de la Russie en Afrique, notamment au Mali.

Il devait de nouveau porter ce message au cours d'un dîner auquel étaient conviés mardi à New York les présidents ivoirien, colombien, argentin et des ministres indien, indonésien ou égyptien.

Intervenant à l'ONU, le président sénégalais Macky Sall a affirmé que l'Afrique avait "assez subi le fardeau de l'Histoire" et ne voulait pas être "le foyer d'une nouvelle Guerre froide" entre la Russie et les pays occidentaux.

Absent à New York, Vladimir Poutine a par ailleurs de nouveau accusé mardi l'UE de bloquer, avec ses sanctions, le don de 300.000 tonnes d'engrais russes aux pays qui en ont le plus besoin. "Le comble du cynisme", a-t-il dénoncé en recevant des diplomates à Moscou.

L'UE a affirmé à plusieurs reprises que ses sanctions ne concernaient ni les engrais ni les céréales russes.

De son côté, Emmanuel Macron a de nouveau défendu le programme Farm, "qui permet d'approvisionner les pays vulnérables à bas prix", et annoncé que la France allait financer "l'évacuation du blé ukrainien à destination de la Somalie", dont une partie de la population souffre de famine, en soutien au Programme alimentaire mondial (PAM).


Grève des éboueurs à Paris: Baisse sensible du volume de déchets non ramassés

Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés (Photo, AFP).
Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés (Photo, AFP).
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  • Cette amélioration notable dans certains quartiers, est due à la réouverture des trois usines d'incinération entourant la capitale
  • Le syndicat demande une augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail

PARIS: Le volume de déchets non ramassés dans Paris, où des éboueurs sont en grève depuis plus de 20 jours, était en baisse dimanche avec 7.828 tonnes toujours en souffrance, mais de nouveaux arrondissements pourraient être touchés dès lundi.

"Ce dimanche, le tonnage d'ordures non ramassées dans Paris poursuit sa baisse, avec 7.828 tonnes estimées contre 9.800 tonnes hier", a indiqué la mairie de Paris, au 21e jour de la grève des éboueurs.

"Depuis ce matin, 162 bennes sillonnent les rues de Paris (...) C'est 2,5 fois plus qu'un dimanche normal", a précisé la mairie.

Cette amélioration, notable dans certains quartiers, est notamment due à la réouverture des trois usines d'incinération entourant la capitale.

Vendredi, le Syctom, syndicat métropolitain qui gère ces trois sites, avait annoncé la fin du mouvement de grève dans deux d'entre eux (Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux) tandis que le troisième, à Ivry-sur-Seine, a été réquisitionné par les forces de l'ordre.

Ces progrès restent toutefois précaires : alors que la grève était jusqu'ici essentiellement l'apanage des éboueurs de la Ville de Paris, qui gère la collecte de la moitié des arrondissements de la capitale, elle pourrait s'étendre à des prestataires privés où des négociations étaient en cours dimanche.

Un préavis de grève a notamment été déposé par la CGT pour l'entreprise Polyreva Derichebourg, installée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et qui s'occupe de la collecte des Xe et XVIIIe arrondissements.

Le syndicat demande une augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail, tout en s'associant au mouvement contre la réforme des retraites.

La mobilisation n'a toutefois pas commencé comme prévu dimanche sur ce site. Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés, qui décideront alors s'ils font grève ou non.

Vendredi, le prestataire privé Pizzorno, qui gère la collecte dans le XVe arrondissement, avait lui annoncé la levée d'une grève qui durait depuis près d'un mois après la signature d'un "protocole de sortie de grève" avec la CGT.

Les ramassages ont repris dès vendredi après-midi et Philippe Goujon, le maire du XVe arrondissement, a dit sur Twitter espérer un retour à la normale "d'ici une semaine".


Manifestations: Zemmour appelle l'exécutif à «se défaire» du «syndrome Malik Oussekine»

Le président de Reconquête Eric Zemmour (Photo, AFP).
Le président de Reconquête Eric Zemmour (Photo, AFP).
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  • Pour M. Zemmour, le principal responsable de ce «climat» politique est l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, «imam caché» de l'union de gauche Nupes
  • Malik Oussekine, étudiant français âgé de 22 ans et d'origine algérienne, avait été tué à Paris par des policiers en marge d'une manifestation contre un projet de réforme universitaire en 1986

PARIS: Le président de Reconquête Eric Zemmour a appelé dimanche l'exécutif à "se défaire" du "syndrome Malik Oussekine", du nom d'un étudiant tué en marge d'une manifestation en 1986, et à "rétablir l'ordre" après les débordements et violences observés ces derniers jours.

Fustigeant des "nervis antidémocratiques" qui, dans les manifestations, "commencent à pourrir tout, à casser, à attaquer les flics et à risquer de tuer", M. Zemmour s'est dit "étonné" de "l'impunité non seulement judiciaire, mais aussi médiatique et politique" dont ces auteurs de violences bénéficieraient, lors du Grand rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos.

À ce titre, M. Zemmour estime "qu'il faut donner des consignes de fermeté" et que "justice suive".

"Je sais bien que depuis 1986, tout pouvoir est tétanisé par le syndrome Malik Oussekine", du nom de cet étudiant français âgé de 22 ans et d'origine algérienne, tué à Paris par des policiers en marge d'une manifestation contre un projet de réforme universitaire.

"C'est ce qui hante tous nos gouvernants. Je pense qu'il faut se défaire de ce syndrome (...) et il faut absolument rétablir l'ordre", a-t-il insisté.

Selon le ministère de l'Intérieur, 441 policiers et gendarmes ont été blessés jeudi lors des mobilisations contre la réforme des retraites. Samedi, une manifestation interdite contre des bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres a aussi tourné à l'affrontement entre gendarmes et militants.

Pour M. Zemmour, le principal responsable de ce "climat" politique est l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, "imam caché" de l'union de gauche Nupes, et "maestro de tout cela".

"Jean-Luc Mélenchon dirige tout le monde" et "oriente le pays", a-t-il martelé, dénonçant "que ce soit à l'Assemblée nationale, que ce soit dans la rue, que ce soit dans les esprits, dans les médias, à la télévision" une "NUPES-isation des esprits".

Cette critique s'étend pour M. Zemmour au Rassemblement national, qui "est fasciné par la NUPES" et "se soumet idéologiquement". Et "au sein de LR, même, vous avez de nombreux élus, (le député Aurélien) Pradié en tête, qui se prennent pour des Che Guevara de bars-cafés", a-t-il encore ironisé.

Interrogé sur l'attitude qu'Emmanuel Macron devrait adopter face à la contestation de la réforme des retraites, M. Zemmour a jugé que le président n'avait "pas d'autre solution que de tenir". Lui-même, en pareille situation, "ne céderai(t) pas".

S'il "renonce à sa réforme, il est ridicule" et "il peut aller finir son mandat tranquillement à Rambouillet", a-t-il-renchéri.

"S'il fait de nouvelles élections, s'il dissout, il reviendra avec une majorité moins forte", a-t-il fait valoir.


La France condamne l'intention russe de déployer des armes nucléaires au Bélarus

Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko (Photo, AFP).
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  • Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires «tactiques» au Bélarus
  • Dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, le Bélarus est frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie

PARIS: La France a condamné dimanche l'intention du président russe Vladimir Poutine de déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié bélarusse, appelant Moscou à faire preuve de "responsabilité" et à revenir sur sa décision, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Après la violation du traité FNI (traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, ndlr) par la Russie, qui a mené à sa disparition, et l'annonce de la suspension par la Russie de sa participation au traité New Start en février dernier, cet accord représente un élément supplémentaire d’érosion de l’architecture internationale de la maîtrise des armements et de la stabilité stratégique en Europe", souligne la porte-parole du Quai d'Orsay.