Ukraine: Washington «prend au sérieux» la menace nucléaire de Poutine qui mobilise sa réserve

Le président Vladimir Poutine a annoncé mercredi la mobilisation de centaines de milliers de Russes pour combattre en Ukraine, prévenant l'Occident que Moscou utiliserait «tous les moyens» pour se défendre (Photo, AFP).
Le président Vladimir Poutine a annoncé mercredi la mobilisation de centaines de milliers de Russes pour combattre en Ukraine, prévenant l'Occident que Moscou utiliserait «tous les moyens» pour se défendre (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 septembre 2022

Ukraine: Washington «prend au sérieux» la menace nucléaire de Poutine qui mobilise sa réserve

  • « Ce n'est pas du bluff», a mis en garde Poutine dans une rare adresse à la nation lors de laquelle il a dépeint l'Occident comme un ennemi cherchant à « détruire» la Russie
  • Les pays occidentaux ont vu dans l'annonce d'une mobilisation un « aveu de faiblesse» face aux récentes contre-offensives ukrainiennes

MOSCOU: Vladimir Poutine a mobilisé mercredi des centaines de milliers de réservistes pour relancer son offensive en Ukraine et brandi la menace d'un recours à l'arme nucléaire que les Etats-Unis ont dit "prendre au sérieux".

Mais cette mobilisation partielle de réservistes a provoqué des manifestations improvisées dans au moins 38 villes de Russie et l'arrestation d'au moins 1 332 personnes. Il s'agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l'annonce de l'offensive de Moscou en Ukraine fin février.

À la tribune de l'ONU, le président américain Joe Biden a de son côté attaqué frontalement la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, l'accusant d'avoir "violé de manière éhontée" les principes des Nations Unies depuis son offensive en Ukraine.

Et après que Vladimir Poutine a menacé d'utiliser l'arme atomique, le président américain a insisté: "Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener".

Quelques heures plus tôt, dans une adresse à la nation, M. Poutine s'est dit prêt à utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident qu'il a accusé de vouloir "détruire" la Russie. "Ce n'est pas du bluff", a-t-il assuré.

La mobilisation de réservistes a été décrite en Europe comme un "aveu de faiblesse" de Moscou, dont l'armée a essuyé ces dernières semaines des revers face aux forces ukrainiennes.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) tiendront une réunion d'urgence informelle mercredi soir à New York sur l'Ukraine. La question de nouvelles sanctions sera "sur la table", selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Se gardant d'annoncer une mobilisation générale, redoutée par des millions de Russes, M. Poutine en a décrété mercredi une "partielle", mesure jugée "urgente et nécessaire". Selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, 300 000 réservistes sont concernés dans un premier temps.

 

Liz Truss va exhorter les membres de l'ONU à «défendre la liberté» face à la Russie

La nouvelle Première ministre britannique Liz Truss va exhorter mercredi les membres de l'ONU à "défendre la liberté et la démocratie", face à l'escalade de la guerre en Ukraine, dans son premier discours de politique internationale comme cheffe du gouvernement.

Elle devait aussi affirmer l'engagement "total" du Royaume-Uni et appeler à un vaste plan économique libéral - sorte d'"Otan économique".

"C'est un moment décisif dans l'histoire britannique, dans l'histoire de cette organisation et dans l'histoire de la liberté", devait-elle déclarer selon Downing street, quelques heures après que le président russe Vladimir Poutine eut annoncé la mobilisation de centaines de milliers de Russes pour combattre en Ukraine.

"L'histoire de 2022 aurait pu être celle d'un État autoritaire faisant passer ses chars par-dessus la frontière d'un voisin pacifique et asservissant son peuple", devrait-elle poursuivre. "Au lieu de cela, c'est l'histoire de la liberté qui se défend".

L'engagement du Royaume-Uni en la matière sera "total", "avec nos amis et alliés du monde entier, nous continuerons à défendre la liberté, la souveraineté et la démocratie", devrait-elle ajouter.

Mme Truss est arrivée lundi soir à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, passage clé pour celle qui est Première ministre depuis seulement deux semaines. La mort de la reine Elizabeth, deux jours après sa prise de fonction, et le deuil national qui a suivi ont quasi gelé ses débuts.

Mme Truss va aussi plaider pour un vaste plan économique libéral - sorte d'"Otan économique" - basé sur la réduction d'impôts, une approche rejetée par le président américain Joe Biden avant même leur rencontre bilatérale.

Liz Truss désire une économie "plus compétitive", "qui attire la croissance en récompensant l'innovation, en défendant l'investissement et l'entreprise". "Nous voulons que les gens gardent une grande partie de l'argent qu'ils gagnent", devrait-elle déclarer.

Joe Biden s'est lui dit "fatigué de cette économie du ruissellement" (la richesse redescendant jusqu'aux plus modestes).

"Ca n'a jamais fonctionné", a-t-il lâché dans un tweet en amont d'une bilatérale avec Mme Truss dans la journée.

Ces déclarations interviennent alors que la Première ministre fait face au Royaume-Uni au mécontentement croissant des Britanniques face à une flambée des prix, notamment concernant l'énergie. Son gouvernement présentera vendredi un budget d'urgence. Mme Truss a déjà indiqué que certaines annonces ne seraient pas forcément populaires.

«Non à la guerre»

Signe de l'inquiétude de nombreux Russes, les sites des compagnies aériennes ont été pris d'assaut après l'allocution de M. Poutine et une pétition en ligne contre la mobilisation a déjà recueilli plus de 230 000 signatures.

Et plus de 1 300 personnes ont été arrêtées dans des manifestations anti-mobilisation selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations.

À Moscou, les journalistes de l'AFP ont vu au moins 50 interpellations sur l'une des artères centrales de la capitale. À Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier de personnes arrêtées a été emmené par la police dans le centre. Les manifestants scandaient "Non à la guerre!" et "Pas de mobilisation!".

"Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c'est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens", a expliqué un manifestant à Saint-Pétersbourg, Vassili Fedorov, un étudiant qui arbore un emblème pacifiste sur sa poitrine.

Alina Skvortsova, 20 ans, espère elle que les Russes commencent à "comprendre" la nature de l'offensive du Kremlin en Ukraine. "Dès qu'ils auront vraiment compris, ils sortiront dans la rue, malgré la peur".

Référendums «illégitimes»

Dans une interview à la chaîne allemande Bild TV, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part dit "ne pas croire" à l'utilisation d'armes nucléaires par Moscou. "Je ne crois pas que le monde laissera faire", a-t-il ajouté.

Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valery Zaloujny, a de son côté promis en soirée de "détruire" les Russes qui se rendront en Ukraine pour combattre, y compris ceux qui seront mobilisés après le décret du président Poutine.

De son côté, la Chine, courtisée par la Russie, a semblé prendre certaines distances en appelant au cessez-le-feu et au respect de l'intégrité territoriale des Etats, une référence au projet d'annexion russe d'une partie de l'Ukraine.

Et la Turquie a condamné ces référendums d'annexion "illégitimes" de la Russie, avertissant qu'ils "ne seront pas reconnus par la communauté internationale".

Confronté à l'essoufflement de son offensive en Ukraine, qui entre bientôt dans son huitième mois, M. Poutine tente de redresser la barre.

 

Le chef de l'Otan dénonce la «rhétorique nucléaire dangereuse» de Poutine

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dénoncé mercredi la "rhétorique nucléaire dangereuse" du président russe Vladimir Poutine qui s'est dit prêt à utiliser "tous les moyens" de son arsenal contre l'Occident.

"Ce n'est pas nouveau, il l'a déjà fait à de nombreuses reprises", a déclaré M. Stoltenberg en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York. "Il sait très bien qu'une guerre nucléaire ne devrait jamais être déclenchée et ne peut être gagnée", a-t-il ajouté.

"Notre réaction dépendrait bien sûr de la situation et du type d'armes qu'ils pourraient utiliser", a-t-il poursuivi, lors d'une rencontre organisée par l'agence Reuters. "Le plus important est d'éviter que cela se produise".

"Nous resterons calmes et continuerons à soutenir l'Ukraine", a-t-il encore dit, précisant que l'Alliance n'avait détecté aucun changement dans la posture nucléaire de la Russie. "Mais nous surveillons cela de près et nous restons vigilants", a-t-il martelé.

L'allocution de M. Poutine marque une nette escalade dans la rhétorique contre les nations occidentales, qu'il a accusées de vouloir "détruire" la Russie et de soumettre Moscou à un "chantage nucléaire".

"J'aimerais rappeler à ceux qui font ce genre de déclarations que notre pays aussi possède divers moyens de destruction", a déclaré le président russe. "Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple", a-t-il poursuivi. "Ce n'est pas du bluff."

"Le discours du président Poutine démontre que la guerre ne se passe pas comme il l'avait prévu, il a fait une énorme erreur de calcul", a estimé le secrétaire général de l'Otan.

Transferts de prisonniers

Avant même la mobilisation partielle, l'annonce mardi de "référendums" d'annexion dans les régions contrôlées par Moscou en Ukraine, du 23 au 27 septembre, avait signalé un durcissement.

La doctrine militaire russe prévoit la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués, ce qui pourrait être le cas avec les zones annexées.

Ces scrutins se dérouleront dans les régions de Donetsk et de Lougansk, qui forment le Donbass (est), ainsi que dans les zones occupées de Kherson et de Zaporijjia, dans le sud.

Ces votes ont été critiqués par Kiev et ses alliés occidentaux, qui les ont qualifiés de "simulacres" de scrutins sans valeur juridique.

Par ailleurs, dix prisonniers de guerre ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d'un échange entre Moscou et l'Ukraine favorisé par une médiation saoudienne. Il s'agit de cinq Britanniques, de deux Américains, d'un Marocain, d'un Suédois et d'un Croate.

Ce transfert de prisonniers a été annoncé mercredi par le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Sur le terrain, la mobilisation pourrait annoncer un redoublement de violences à l'aube du 8e mois de conflit.

Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d'avoir à nouveau bombardé mercredi le site de la centrale de Zaporijjia (sud de l'Ukraine), la plus grande d'Europe.

La situation dans cette centrale "se dégrade encore", a averti le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. "On ne peut pas se permettre le luxe d'attendre que quelque chose de catastrophique se produise", a-t-il ajouté.


Sunak à Berlin pour discuter sécurité européenne avec Scholz

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois. (AFP)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois. (AFP)
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  • Au centre des discussions: l'Ukraine, le montant des dépenses militaires et la volonté de l'Allemagne de renforcer les défenses aériennes de l'Otan en Europe
  • Sunak a affirmé que l'Occident était confronté à la période la plus dangereuse qu'il ait connue depuis la fin de la guerre froide

BERLIN: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois.

Au centre des discussions qui seront suivies d'une conférence de presse en début d'après-midi: l'Ukraine, le montant des dépenses militaires et la volonté de l'Allemagne de renforcer les défenses aériennes de l'Otan en Europe dans le contexte des frappes de missiles incessantes de la Russie sur l'Ukraine.

"En cette période dangereuse pour le monde, le Royaume-Uni et l'Allemagne se tiennent côte à côte pour préserver la sécurité et la prospérité chez eux et sur le continent", a déclaré M. Sunak.

La visite de M. Sunak à Berlin se tient le deuxième jour de son voyage en Europe qui l'a déjà mené à Varsovie mardi, où il a promis d'augmenter les dépenses militaires de son pays de 2,3% à 2,5% du PIB d'ici à 2030.

Cette hausse devrait permettre au Royaume-Uni de compter parmi les nations membres de l'Otan qui mettent le plus d'argent dans leur défense.

M. Sunak a affirmé que l'Occident était confronté à la période la plus dangereuse qu'il ait connue depuis la fin de la guerre froide, avec l'invasion russe de l'Ukraine, mais aussi avec la menace d'une escalade au Moyen-Orient.

Plus de dépenses militaires

Les pays de l'Otan sont tous sous pression pour augmenter leurs dépenses militaires pour faire face à ces menaces.

Un plus grand nombre de membres européens de l'Otan, dont deux poids lourds comme la France et l'Allemagne, ont récemment augmenté leurs dépenses pour atteindre l'objectif d'au moins 2% du PIB que s'est fixé l'Alliance.

Mais récemment, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu qu'il allait falloir en faire davantage.

Bruxelles devrait présenter de nouvelles propositions de financement de la défense lors d'un sommet des dirigeants de l'UE en juin.

Début mars, la Commission européenne avait proposé de renforcer drastiquement l'industrie de défense de l'Union face à la menace russe, pour rendre aussi les Européens moins dépendants des Etats-Unis dans la production d'armements.

La nouvelle stratégie de défense européenne sera dotée d'un budget initial de 1,5 milliard d'euros, un montant que beaucoup jugent insuffisant.

"L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui dépensent le plus en matière de défense en Europe et qui ont été les premiers à apporter leur soutien à l'Ukraine", a déclaré M. Sunak en Pologne mardi.

"Je suis convaincu que cela va continuer et nous sommes en train de renforcer notre coopération en matière de défense et de sécurité avec les Allemands", a-t-il ajouté.

MM. Sunak et Scholz devraient annoncer un projet commun pour développer des obusiers à roue télécommandés de calibre 155 mm qui seront montés sur des véhicules blindés Boxer.

Ils devraient également discuter du projet du bouclier antimissile "Euro Sky Shield", lancé par l'Allemagne et auquel Paris s'oppose.

Berlin a déjà rallié une vingtaine de pays en Europe (dont le Royaume-Uni) à cette initiative qui profitera des technologies américaines (Patriot), israéliennes (Arrow 3) et allemandes (Iris-T) mais n'aura aucun équipement de fabrication française.

Paris a jusqu'à présent refusé d'en faire partie, les responsables français plaidant plutôt en faveur d'un système de défense aérienne utilisant des équipements européens.


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.