Melilla: la police espagnole a fait un usage «proportionné» de la force

 Le ministre espagnol de l'Intérieur a affirmé mercredi que la police espagnole avait fait un usage "proportionné" de la force lors de la tentative de près de 2 000 migrants de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla qui a fait au moins 23 morts fin juin (Photo, AFP)
Le ministre espagnol de l'Intérieur a affirmé mercredi que la police espagnole avait fait un usage "proportionné" de la force lors de la tentative de près de 2 000 migrants de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla qui a fait au moins 23 morts fin juin (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Melilla: la police espagnole a fait un usage «proportionné» de la force

  • Appelé à donner des explications sur ce drame depuis des mois par plusieurs groupes parlementaires, le ministre s'exprimait pour la première fois devant les députés sur ce sujet.
  • L’association marocaine des droits humains (AMDH), principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc, avait fustigé en juillet « l'usage massif de gaz lacrymogène» par les policiers marocains et espagnols

MADRID : Le ministre espagnol de l'Intérieur a affirmé mercredi que la police espagnole avait fait un usage "proportionné" de la force lors de la tentative de près de 2.000 migrants de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla qui a fait au moins 23 morts fin juin.

"L'action de la Garde civile, avec l'appui de la police nationale, a bloqué l'entrée sur le territoire espagnol de la majorité des personnes et a permis de contenir l'attitude violente des assaillants grâce à l'emploi -- et je dois le dire clairement -- opportun et proportionné du matériel à leur disposition", a déclaré Fernando Grande-Marlaska devant la Chambre des députés.

Appelé à donner des explications sur ce drame depuis des mois par plusieurs groupes parlementaires, le ministre s'exprimait pour la première fois devant les députés sur ce sujet.

L'Etat a dû apporter une "réponse ferme" face à la "violence injustifiable" de "1.700" migrants ayant tenté d'entrer par la force via la ville frontalière marocaine de Nador dans ce petit territoire espagnol enclavé sur la côte méditerranéenne du Maroc, a-t-il ajouté.

L’association marocaine des droits humains (AMDH), principale groupe indépendant de défense des droits humains au Maroc, avait fustigé en juillet "l'usage massif de gaz lacrymogène" par les policiers marocains et espagnols, au moment où les migrants, en majorité des Soudanais, tentaient de pénétrer dans un poste-frontière exigu et fermé ou d'escalader une clôture métallique surmontée de barbelés.

Des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux avaient, par ailleurs, montré des migrants gisant sur le sol qui étaient frappés par des agents marocains.

Ce drame de Melilla a déclenché l'indignation internationale, l'ONU comme l'Union africaine (UA) dénonçant "un usage excessif de la force".

Selon les autorités marocaines, 23 migrants sont morts à la suite de bousculades et de chutes pendant cette tentative d'entrée massive. Pour sa part, l'AMDH évoque un bilan de 27 morts.

Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants d'entrer à Melilla et dans l'enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain.

Trois eurodéputés de gauche radicale, qui souhaitaient entrer au Maroc depuis Melilla pour rencontrer des ONG et "faire la lumière sur ce qui s'est passé" le 24 juin à Melilla, n'ont pu pénétrer sur le territoire marocain mardi, a indiqué mercredi sur Twitter l'un d'entre eux, l'Espagnol Miguel Urban Crespo. Une information qui n'a pu être confirmée côté marocain.

Selon l'AMDH, deux avocats européens, venus pour assister au procès des 15 migrants poursuivis devant la cour d'appel de Nador, ont été aussi interdits d'entrer au Maroc par le poste frontalier de Melilla.

Ces migrants, pour la plupart d'origine soudanaise, avaient été arrêtés lors de violents affrontements avec les forces de l'ordre marocaines dans une forêt des environs de Nador à la veille du drame du 24 juin.

Leur procès, programmé mercredi à Nador, a été ajourné au 28 septembre pour des raisons de procédure.

Plusieurs dizaines de clandestins ont déjà été condamnés à des peines de prison ferme par la justice marocaine à la suite des événements tragiques de Melilla.


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.