Rentrée littéraire: 900 pages pour redonner vie à une morte spectaculaire

L'écrivain français Grégoire Bouillier pose lors d'une séance photo le 24 septembre 2022 à Manosque, dans le sud de la France, lors du 24e festival littéraire "Les Correspondances" . (Photo de Joel Saget / AFP)
L'écrivain français Grégoire Bouillier pose lors d'une séance photo le 24 septembre 2022 à Manosque, dans le sud de la France, lors du 24e festival littéraire "Les Correspondances" . (Photo de Joel Saget / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 25 septembre 2022

Rentrée littéraire: 900 pages pour redonner vie à une morte spectaculaire

  • Le livre de Grégoire Bouillier s'appelle «Le cœur ne cède pas», une phrase issue du journal que tint Marcelle Pichon, Parisienne de 63 ans, lors de son agonie
  • L'enquête de Grégoire Bouillier révèle une foule de faits occultés, de scoops à retardement, de déformations

PARIS : À la une des journaux en 1985, Marcelle Pichon est morte de manière spectaculaire, en refusant de manger. Dans la littérature, elle retrouve une vie, un parcours, une personnalité, grâce à un roman de 900 pages, en lice pour le prix Goncourt.

Le livre de Grégoire Bouillier s'appelle «Le cœur ne cède pas», une phrase issue du journal que tint cette Parisienne de 63 ans lors de son agonie.

Pendant des décennies, l'écrivain a été hanté par ce «drame de la solitude» qu'il avait entendue raconter une nuit sur France Culture. Il avait défrayé la chronique pendant un week-end, après la découverte du corps momifié d'une femme morte neuf mois plus tôt, en novembre 1984.

L'enquête de Grégoire Bouillier révèle une foule de faits occultés, de scoops à retardement, de déformations. Par exemple que, contrairement à ce qu'avait écrit à l'époque un journaliste à l'imagination trop libre, les voisins n'avaient pas été alertés par l'odeur.

Or pas du tout: selon des habitants de l'immeuble où s'est déroulé ce drame, au pied de la butte Montmartre, les asticots qui ont dévoré le cadavre ont ensuite attaqué le plancher, jusqu'à tomber dans l'appartement du dessous.

- «Un opéra» -

«L'image est assez forte pour qu'il n'y ait pas besoin d'en rajouter», dit l'écrivain, interrogé par l'AFP au festival littéraire Correspondances de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).

«Quand j'ai terminé j'aurais aimé, et je pensais que ça ferait 500, 550 pages. Et quand ils l'ont mis dans la maquette ça en faisait 900», se souvient-il. «Mon but n'était pas de faire un gros livre: je sais que c'est compliqué, que ça pèse lourd». L'éditeur, Flammarion, n'a pas demandé de coupe.

Le Monde parle de «quelques longueurs, inévitables quand on tient à rendre compte de toutes les facettes de la réalité», mais d'un «livre aussi intellectuellement stimulant que profondément sensible».

Au jury du prix Goncourt, le roman a deux adeptes déclarés (sur 12 jurés). Pierre Assouline a écrit son admiration. Le président Didier Decoin a confié sur France Inter qu'il s'agissait de son «chouchou absolu», à savoir «un fait divers qui est vraiment sordide, odieux, moche, laid, et il finit par faire un opéra».

Ce ne fut pas sans peine. «Il y avait un truc qui était compliqué, c'est que je n'avais rien sur Marcelle Pichon. Rien, pas de matière», raconte l'auteur.

Il ne sait même plus, quand il se lance, le nom de cette femme, ni de quand précisément date sa mort. Mais il suffira pour retrouver son identité, dans les archives de l'audiovisuel (INA), des mots «mannequin», son ancien métier, et «faim», la cause de sa mort.

- Thème astral –

Comment un «livre sur rien», comme en rêvait Gustave Flaubert, finit-il par prendre ces proportions gargantuesques? Grégoire Bouillier va passer plus de trois ans à tirer tous les fils possibles.

La généalogie de cette femme, les traces qu'ont laissées sa vie et celle de ses proches, le contexte historique dans lequel elle a vécu, ce qu'en pensent les survivants de cette histoire, même le thème astral (étonnamment révélateur) établi par Élizabeth Teissier: tout y passe, voire plus.

Les Pichon viennent de l'Indre? Occasion de revisiter l'histoire de la misère dans le Berry. Marcelle Pichon fut mannequin chez Jacques Fath? Grégoire Bouillier découvre que ce grand couturier est décrit dans les archives de la CIA comme proche de l'occupant nazi.

L'histoire est sombre, la biographie de Marcelle Pichon traversée par la douleur, et les souvenirs de ceux qui l'ont connu à la fin de sa vie plutôt amers.

Pourtant le livre est joyeux, sautant de découverte qui récompense l'obstination en trouvaille miraculeuse. Grégoire Bouillier, qui à 62 ans n'avait jamais attiré les foules, voit que «les gens ont l'air incroyablement enthousiastes» face à cette chasse au trésor.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
Short Url
  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.