Forum pour l’action commune arabe: impliquer la société civile

Le Forum pour l’action commune arabe dans la ville d’Oran, dans l’Ouest algérien. (Photo fournie)
Le Forum pour l’action commune arabe dans la ville d’Oran, dans l’Ouest algérien. (Photo fournie)
Le Forum pour l’action commune arabe dans la ville d’Oran, dans l’Ouest algérien. (Photo fournie)
Le Forum pour l’action commune arabe dans la ville d’Oran, dans l’Ouest algérien. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Lundi 26 septembre 2022

Forum pour l’action commune arabe: impliquer la société civile

  • Organisé par l’Observatoire national de la société civile, le Forum a rassemblé cent cinquante personnalités de la société civile venues de nombreux pays arabes
  • Les participants ont recommandé la mise en place d’une stratégie de promotion des actions culturelles, la valorisation de la recherche scientifique et les transformations numériques pour la sauvegarde de l’identité arabe

PARIS: Intéresser la société civile arabe à débattre et à confronter les défis régionaux du monde arabe, tels sont les objectifs du Forum pour l’action commune arabe qui s’est déroulé en ce mois de septembre dans la ville d’Oran, dans l’Ouest algérien. 

Organisé par l’Observatoire national de la société civile (ONSC), le Forum a rassemblé cent cinquante personnalités de la société civile venues de nombreux pays arabes, dont: la Tunisie, le Bahreïn, le Koweït, la Mauritanie, les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite, le sultanat d'Oman, l’Égypte, la Syrie, la Palestine, l’Irak, le Soudan, la Libye, le Liban, la Jordanie, le Qatar et le Yémen. Militants, hauts responsables au sein des institutions et universitaires étaient présents pour débattre des préoccupations et des défis communs des sociétés arabes contemporaines, comme «le rôle de la société civile face aux influences et défis internationaux sur le monde arabe» ou encore «la préservation de la mémoire et la communication entre les générations au service de l'action arabe commune». 

Les participants de la société civite au Forum arabe de l'action commune. Oran (Algérie)
Les participants de la société civile au Forum arabe de l'action commune. (Photo fournie)

Relever les défis de demain

Directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et les pays méditerranéens (Cermam) à Genève, Hasni Abidi souligne qu’il est «important de ne pas marginaliser la société civile des pays arabes, car cette dernière peut jouer un rôle important pour faire face aux défis». De son côté, Manal Abdelsamad, ancienne ministre de l’Information (Liban), a souligné lors de son intervention que l’Algérie est pionnière dans «la mise en avant de la société civile comme élément participant et influent qui sert la société algérienne». Considérant l’événement comme «un premier travail participatif et consultatif entre les pays arabes», elle estime qu’il y a de l’espoir pour qu’un «large espace soit consacré à la présentation des idées et à la discussion autour des problèmes et des aspirations des peuples arabes». 

Coordinateur de la session «Faire revivre la mémoire et la communication intergénérationnelle au service de l'action arabe commune», le Koweïtien Ayed el-Djarid a indiqué, quant à lui, que la révolution algérienne «est un modèle pour développer la conscience des pays et des peuples arabes dans la lutte commune». Évoquant la longue lutte contre le colonialisme français, l’orateur a mis en exergue le «rôle des institutions et de la société civile dans la diffusion de la conscience dans la lutte et la préservation de l’identité arabo-islamique du pays». 

1
Manal Abdesamad, ancienne ministre de l’Information (Liban) lors de son intervention au Forum d'Oran. (Photo fournie)

Création d’un forum permanent de la société arabe 

Pour les participants, les travaux du forum ont été fructueux. Ils représentent une contribution complémentaire et un travail de soutien aux efforts des États pour atteindre les objectifs de développement durable et l’élaboration de stratégies communes en matière de sécurité énergétique, alimentaire et environnementale.

À l’issue de ces travaux, vingt-quatre recommandations ont été présentées. Parmi elles, la création d’un forum permanent baptisé «Le Forum arabe de la société civile», d’une plate-forme numérique qui servira de tribune de débats et d’échange d’idées ou encore l’implication de la jeunesse dans la prise de décision et la facilitation de l’accès des femmes aux rôles de leadership dans tous les domaines.

Les participants ont recommandé la mise en place d’une stratégie de promotion des actions culturelles, la valorisation de la recherche scientifique et les transformations numériques pour la sauvegarde de l’identité arabe.

Enfin, dans la déclaration d’Oran, les participants ont appelé les dirigeants des pays qui participeront au Sommet de la Ligue arabe, qui aura lieu à Alger les 1 et 2 novembre, à faire de cette rencontre une occasion pour les pays arabes de défendre des intérêts communs


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Short Url
  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.