De Gaza, le neveu d'Arafat fustige Abbas le «totalitaire»

«Il (Abbas) fait ce qu'il veut, sans considération pour quoique ce soit: la loi, les institutions, les traditions (...) C'est devenu totalitaire», accuse Nasser al-Kidwa (Photo, AFP).
«Il (Abbas) fait ce qu'il veut, sans considération pour quoique ce soit: la loi, les institutions, les traditions (...) C'est devenu totalitaire», accuse Nasser al-Kidwa (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

De Gaza, le neveu d'Arafat fustige Abbas le «totalitaire»

  • L'an dernier, Nasser Al-Kidwa avait été éjecté du Fatah, parti fondé par son oncle Yasser Arafat en 1959
  • À Gaza, l'opposant de 69 ans ne s'est pas converti à la doctrine du Hamas mais souhaite trouver une base arrière pour mener ses activités politiques

GAZA: Répudié du Fatah, puis auto-exilé en France, le neveu de Yasser Arafat et opposant palestinien Nasser al-Kidwa vient de poser ses pénates à Gaza, d'où il fustige le président palestinien Mahmoud Abbas devenu selon lui "totalitaire".

Ces derniers jours, Al-Kidwa, ex-chef de la diplomatie palestinienne, a fait le chemin inverse de réfugiés en s'embarquant de la France à l'Egypte pour s'installer à Gaza, territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas et sous blocus d'Israël.

À Gaza, l'opposant de 69 ans ne s'est pas converti à la doctrine du Hamas mais souhaite trouver une base arrière pour mener ses activités politiques, craignant pour sa vie en cas de retour en Cisjordanie occupée, où siège l'Autorité palestinienne de son désormais rival Mahmoud Abbas.

"Il (Abbas) fait ce qu'il veut, sans considération pour quoique ce soit: la loi, les institutions, les traditions (...) C'est devenu totalitaire", accuse M. al-Kidwa dans un entretien depuis ses bureaux de Gaza.

L'an dernier, M. Al-Kidwa avait été éjecté du Fatah, parti fondé par son oncle Yasser Arafat en 1959 après avoir déclaré son intention de se présenter aux élections législatives sur une liste concurrente de celle de Mahmoud Abbas, actuel dirigeant de la formation.

Mais ce scrutin, qui aurait été le premier de la sorte en 15 ans dans les Territoires palestiniens, a été reporté sine die par Mahmoud Abbas, 86 ans, et dont le leadership est de plus en plus contesté au point où une majorité de Palestiniens souhaitent sa démission selon de rares sondages locaux.

Autorité fracturée

M. Al-Kidwa estime que plusieurs de ses anciens collègues au sein du Fatah et de l'Autorité palestinienne partagent ses critiques et ses préoccupations.

"La question n'est pas celle du bilan des problèmes, mais d'avoir le courage nécessaire de se lever et dire: 'non, cela ne peut pas continuer de la sorte'", lance M. al-Kidwa, qui fait partie des "expulsés" du Fatah comme Mohammed Dahlane, basé désormais aux Emirats arabes unis.

Plus tôt cette année, le neveu d'Arafat avait lancé avec une soixantaine de personnalités palestiniennes l'Initiative nationale du Salut, un projet visant à réunir les factions palestiniennes sur fond de tension au sein du Fatah, et entre ce mouvement et le Hamas.

Depuis les affrontements intra-palestiniens de 2007 entre les Fatah et le Hamas, qui a d'ailleurs permis à ce mouvement islamiste de prendre le contrôle de la bande de Gaza, le Conseil législatif palestinien ne s'est pas réuni.

"Les institutions (palestiniennes) ont été détruites et parfois je me dis que cela a été fait exprès. Il (Abbas) dirige par décret", ajoute-t-il. "Dans le temps d'Arafat, il y avait des désaccords politiques, mais pas un climat de peur" au sein du Fatah, plaide-t-il.

L'après-Abbas?

Chef à la fois du parti Fatah, du gouvernement de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), un regroupement de factions, Mahmoud Abbas contrôle les principaux leviers politiques palestiniens en Cisjordanie.

En mai dernier, il a nommé par décret Hussein al-Cheikh, un membre de sa garde rapprochée comme nouveau secrétaire général de l'OLP, dans un geste perçu comme une manière de placer à l'avant un de ses proches dans une éventuelle course à sa succession.

Or ce choix n'a pas l'appui de la population et pourrait même mener à une situation "chaotique, voire violente", soutient M. al-Kidwa, dont le retour dans les Territoires palestiniens est aussi perçu par les analystes comme une façon de se positionner pour l'après-Abbas.

"Le jour après Abbas sera intéressant. Le leadership palestinien va-t-il se désintégrer? Ou va-t-il plonger dans une guerre interne", souligne à ce propos Khaled Elgindy, analyste au Middle East Institute, un centre de recherche basé à Washington. "A moins encore qu'ils se disent: +nous devons mettre nos différends de côté, réintégrer des éléments qui ont été expulsés et réinventer un mouvement unifié".


L'Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir «une expansion des tensions » avec Israël

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays avait « essayé de dire clairement aux États-Unis » que l’Iran « ne cherchait pas une expansion des tensions dans la région ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays avait « essayé de dire clairement aux États-Unis » que l’Iran « ne cherchait pas une expansion des tensions dans la région ».
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  • «Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste», a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité

TÉHÉRAN: Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que son pays avait fait passer plusieurs "messages" aux Etats-Unis pour assurer que l'Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" au Moyen-Orient avec Israël, a indiqué jeudi son ministère.

"Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste", a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Israël a indiqué mercredi qu'il se réservait "le droit de se protéger" face à l'Iran à la suite de l'attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par Téhéran contre son territoire avec des drones et des missiles.

M. Ami-Abdollahian a insisté sur le fait que "des messages avaient été envoyés avant et après l'opération" aux Etats-Unis, essentiellement par l'intermédiaire de l'ambassade suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Ces échanges visaient "à établir une compréhension correcte de l'action de l'Iran", selon lui.

"Nous avons dit clairement aux Américains que la décision (...) de répondre au régime" israélien, à la suite de la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, était "définitive", a dit le ministre.

"Nous avons essayé de dire clairement aux Etats-Unis dans ces messages que nous ne sommes pas à la recherche d'une expansion des tensions dans la région", a-t-il ajouté.

A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité qui doit débattre d'une demande des Palestiniens de devenir un membre à part entière des Nations unies.


"Sortir de la destruction et de la mort" : des Gazaouis à la plage comme avant la guerre

Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
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  • Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien,
  • "Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions"

Deir El-Balah (Territoires Palestiniens) : Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien, qui par centaines se sont baignés dans les eaux encore fraîches de la Méditerranée pour se laver des affres de la guerre.

"Aujourd'hui, c'était l'occasion pour nous d'aller à la mer. A cause de la forte chaleur, la tente est comme un four, et l'air est comme le feu", raconte à l'AFP Mahmoud Al-Khatib, 28 ans, qui a dû fuir la ville de Gaza, au nord, avec sa femme et ses enfants.

En attendant le jour où ils pourront rentrer chez eux, ils vivent dans un camp, sous des tentes chauffées à blanc par le soleil d'avril et un mercure qui a atteint les 34°C mercredi à Deir el-Balah.

"Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions".

Un photographe de l'AFP a saisi ces instants de calme et de joie simple, une denrée rare dans le petit territoire palestinien ravagé par six mois de frappes aériennes incessantes et de combats acharnés entre Israël et le Hamas.

Des hommes étendus sur le sable, les regards au large, devisent à quelques pas d'enfants bravant les vagues ou barbotant sur l'estran. Un petit groupe de femmes et de jeunes filles en tunique longue et hijab posent pour la photo.

Un cheval, un chien s'ébrouent dans l'eau. Des gamins piaffent d'aise, juchés sur un chameau.

Des adolescents tapent dans le ballon, d'autres volleyent, de plus jeunes sautillent sur un improbable trampoline.

Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, femmes et enfants sont les premières victimes de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait près de 39.000 morts, majoritairement des civils.

Originaire d'un quartier du nord de Gaza, Oum Ramadan, son mari Younis Abou Ramadan, leurs enfants et petits-enfants vivent eux aussi sous des tentes, "comme dans une boîte de sardines", résume-t-elle.

"Nous avons passé la journée à la plage", raconte Younis Abou Ramadan. "Nous avons essayé d'oublier ce que nous vivons, mais c'est difficile".

L'offensive militaire israélienne a été déclenchée par les attaques sanglantes et sans précédent perpétrées le 7 octobre par des commandos infiltrés du Hamas dans le sud d'Israël qui ont fait 1.170 morts, en majorité des civils, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Leur massacre commis, les assaillants ont enlevé 250 personnes. Dans le cadre d'une trêve d'une semaine fin novembre, une centaine d'otages, dont 80 Israéliens ou binationaux, ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Israël estime que 129 otages restent captifs dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts.


Les rois de Jordanie et de Bahreïn discutent de coopération arabe régionale

Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
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  • La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, le 16 mai
  • Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, se sont rencontrés, mercredi, à Aqaba, pour discuter de la solidarité et de la coordination arabes, rapporte l’Agence de presse jordanienne.

La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, la capitale du royaume de Bahreïn, le 16 mai, à la lumière des défis auxquels la région fait désormais face.

Le roi Abdallah a salué les efforts déployés par Bahreïn pour organiser l’événement.

Lors de la réunion, à laquelle a également participé le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah, les dirigeants ont insisté sur les liens étroits entre la Jordanie et Bahreïn et ont exprimé leur engagement à poursuivre la coopération et l’intégration économique.

Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne.

Les dirigeants ont souligné la nécessité urgente d’une intervention internationale pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza, et ils ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et empêcher une escalade du conflit.

Ils se sont également fermement opposés à toute action susceptible d’élargir le conflit, notamment l’offensive terrestre israélienne à Rafah ou le déplacement des Palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com