Le discours d'Abbas à l'ONU suscite des réactions mitigées chez les Palestiniens

Des partisans applaudissent depuis la tribune alors que le président palestinien Mahmoud Abbas termine son discours à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le 23 septembre 2022. (AFP)
Des partisans applaudissent depuis la tribune alors que le président palestinien Mahmoud Abbas termine son discours à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le 23 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 24 septembre 2022

Le discours d'Abbas à l'ONU suscite des réactions mitigées chez les Palestiniens

  • Un homme originaire de Jénine pense que le président a «transmis la souffrance du peuple palestinien»
  • Un membre du Fatah reproche à Mahmoud Abbas de «s'apitoyer sur son sort au lieu de prendre des décisions audacieuses»

RAMALLAH: Israël entrave intentionnellement les progrès vers une solution à deux États et n'est désormais plus considéré comme un partenaire fiable dans le processus de paix, a déclaré vendredi le président palestinien Mahmoud Abbas à l'ONU. 

Israël a agi en «totale impunité» contre les habitants de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, et les Palestiniens sont de moins en moins confiants envers les perspectives de paix, a-t-il ajouté.

«Par ses politiques préméditées et délibérées, Israël détruit la solution à deux États», a affirmé le président de l'Autorité palestinienne dans un discours prononcé devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

«Cela prouve incontestablement qu'Israël ne croit pas au principe de la paix. Par conséquent, nous n'avons plus de partenaire israélien avec qui dialoguer.»

Interrogés par Arab News, de nombreux Palestiniens ont trouvé qu'Abbas avait été franc et direct dans son discours.

Walid Masharqa, originaire de Jénine, a dit qu'il était satisfait du discours d'Abbas, qui «a transmis la souffrance du peuple palestinien due aux politiques de l'occupation israélienne.»

«Je ne m’attendais pas à plus que cela. En donnant un délai d'un an pour que l'occupation israélienne prenne fin et en menaçant de dissoudre l'Autorité palestinienne et d'arrêter la coordination de la sécurité avec Israël, [le président] fait pression sur Israël», a-t-il poursivi.

Depuis douze mois, Abbas s'est adressé aux Nations Unies en vidéoconférence et a annoncé qu'il donnait un an à Israël pour se retirer des Territoires occupés, sinon il ne reconnaîtrait plus l'État juif d'avant 1967. Il n'a pas évoqué cet ultimatum vendredi et a plutôt mis l'accent sur l'absence de reconnaissance internationale des Territoires palestiniens.

«Quel pouvoir a le président Abbas, si ce n'est celui de recevoir la sympathie du monde pour la souffrance des Palestiniens ? Les Palestiniens n'ont pas le moindre moyen de faire pression sur les États-Unis et les pays européens», a dit Nasser Odeh, issu du village d'Arura au nord de Ramallah, à Arab News.

Il a également fait remarquer que le monde avait tendance à favoriser Israël.

«La plus grande menace pour Israël est la décision d'Abbas de dissoudre l'AP, mais cela profiterait-il à la cause palestinienne et aux citoyens palestiniens ? L'AP, malgré tous ses dysfonctionnements, est une exigence du peuple palestinien, et le programme d'Abbas reste meilleur que celui de ses adversaires politiques, notamment le Hamas», a précisé Odeh.

L'analyste politique palestinien Ghassan al-Khatib, lui, a révélé à Arab News qu'il n'avait pas écouté le discours d'Abbas parce qu'il savait à l'avance que le président ne dirait rien de nouveau.

Basem Naim, chef du département politique du Hamas à Gaza, trouve qu'Abbas a parlé de manière logique et raisonnable.

«Ses propos ne reflètent pourtant pas un changement d'attitude à l'égard du conflit israélo-palestinien. Il ne décidera pas d’arrêter la coordination sécuritaire avec l'occupation israélienne, d'améliorer les relations avec les factions palestiniennes, de mettre fin à la division palestinienne, de retirer la reconnaissance d'Israël et d'organiser des élections générales dans les Territoires palestiniens», a-t-il indiqué.

«Tant que les paroles d'Abbas ne se traduiront pas par des actes, elles ne serviront qu'à alimenter les médias pour une durée de 24 heures. Israël ne changera pas d'avis sur l'AP à la suite du discours d'Abbas.»

«Cela dit, il devrait réexaminer ses relations avec Israël et les États-Unis, et mettre en œuvre les décisions de l'Organisation de libération de la Palestine, qui appelle au retrait de la reconnaissance d'Israël et à la cessation de la coordination de la sécurité avec ce pays», a ajouté Naim.

Interrogé par Arab News, Ahmed Ghuneim, du mouvement Fatah à Jérusalem-Est, a dit qu'il s'attendait à ce qu'Abbas mentionne dans son discours l'ultimatum lancé l'année dernière à Israël, «mais il n'en a jamais parlé».

«Il n'a pas dit aux Palestiniens ce qu'ils attendaient de savoir, notamment ce qu'il ferait après l'expiration du délai», a expliqué Ghuneim. 

Il a également souligné que le discours du président reflétait sa frustration et son désespoir.

Par ailleurs, il lui a reproché de «s'apitoyer sur son sort au lieu de prendre des décisions courageuses et audacieuses qui pourraient faire honte à Israël devant le monde entier.»

Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie depuis 1967 et impose depuis 2007 un blocus à la bande de Gaza, un territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."