Mahsa Amini est morte après un «coup à la tête», affirme son cousin en Irak

Le Kurde iranien Erfan Salih, 34 ans, cousin de Mahsa Amini, décédé en garde à vue en Iran, est photographié dans une base du groupe nationaliste kurde iranien Komala, à l'extérieur de la ville de Suleimaniyah, dans le nord de l'Irak, le 26 septembre 2022. (AFP)
Le Kurde iranien Erfan Salih, 34 ans, cousin de Mahsa Amini, décédé en garde à vue en Iran, est photographié dans une base du groupe nationaliste kurde iranien Komala, à l'extérieur de la ville de Suleimaniyah, dans le nord de l'Irak, le 26 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 septembre 2022

Mahsa Amini est morte après un «coup à la tête», affirme son cousin en Irak

  • «La mort de Jhina a ouvert les portes de la colère populaire», a dit M. Mortezaee, en treillis militaire, utilisant le prénom kurde de sa cousine pour évoquer les manifestations en Iran.
  • Ils ont également pulvérisé un spray au poivre au visage de son frère, pour le neutraliser, avant d'emmener les femmes dans un van de la police des moeurs

SOULEIMANIYEH: Mahsa Amini, l'Iranienne dont la mort a déclenché de vastes manifestations en Iran, est décédée après "un violent coup à la tête" donné par la police des moeurs le jour de son arrestation, a assuré son cousin qui vit en Irak.

La jeune femme de 22 ans était à Téhéran pour des vacances en famille avant d'entamer ses études universitaires dans la province de l'Azerbaïdjan occidental (nord-ouest). Mais son chemin a croisé celui de la police des moeurs le 13 septembre, a raconté à l'AFP Erfan Salih Mortezaee, 34 ans.

Ce dernier est installé depuis un an au Kurdistan d'Irak (nord), où il a rallié le groupe nationaliste kurde iranien Komala, engagé de longue date dans une insurrection contre le pouvoir iranien.

Il a affirmé avoir appelé la mère de Mahsa Amini, qui lui a narré les faits de ce funeste 13 septembre.

"La mort de Jhina a ouvert les portes de la colère populaire", a dit M. Mortezaee, en treillis militaire, utilisant le prénom kurde de sa cousine pour évoquer les manifestations en Iran.

Selon lui, la jeune femme, accompagnée de ses parents et de son cadet de 17 ans, était à Téhéran pour rendre visite à des proches.

Mahsa, son frère et d'autres femmes de la famille, ont voulu faire un tour dans la capitale. En sortant de la station de métro Haghani, "la police des moeurs les a stoppés, interpellant Jhina et ses proches", a dit M. Mortezaee, rencontré dans une base de Komala près de Souleimaniyeh.

Le jeune frère a essayé d'amadouer les forces de l'ordre en expliquant qu'ils sont "à Téhéran pour la première fois" et "ne connaissent pas les traditions" locales.

Rien n'y fait.

"Le policier lui a dit +nous allons l'embarquer, lui inculquer les règles et lui apprendre comment porter le hijab et comment s'habiller+", a ajouté le cousin, assurant que la jeune femme était "habillée comme toutes les femmes en Iran, et portait un hijab".

«Perdu connaissance»

En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et le corps jusqu'en dessous des genoux. Mais au quotidien, une grande partie d'entre elles s'autorisent certaines libertés -un foulard négligemment noué sur les cheveux par exemple.

"Les policiers ont frappé Jhina, ils l'ont frappée devant son frère, il est témoin", a encore dit M. Mortezaee. "Ils l'ont giflée, avec un bâton ils l'ont tapée aux mains, aux jambes."

Ils ont également pulvérisé un spray au poivre au visage de son frère, pour le neutraliser, avant d'emmener les femmes dans un van de la police des moeurs.

Direction leurs locaux, rue Vezarat.

Les coups vont se poursuivre à bord du véhicule, d'après M. Mortezaee.

"Quand ils l'ont frappée à la tête avec le bâton, elle a perdu connaissance."

Après son arrivée au poste, il a fallu attendre encore au moins une heure et demie avant qu'elle ne soit transportée à l'hôpital, selon M. Mortezaee. Après trois jours dans le coma, son décès sera prononcé le 16 septembre.

Toujours selon le récit de la mère rapporté par le cousin, les médecins à l'hôpital ont informé la famille que leur fille "avait reçu un violent coup à la tête".

«A l'avant-garde»

Les autorités nient toute implication dans la mort de Mahsa Amini. Mais depuis, des Iraniens manifestent tous les soirs contre son décès.

Selon un dernier bilan donné mardi par l'agence de presse iranienne Fars, "environ 60 personnes ont été tuées" depuis le 16 septembre lors des manifestations. Mais l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a fait état d'au moins 76 morts.

En outre, plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés, selon les autorités.

Dans un Iran frappé par des sanctions américaines, en proie à une grave crise économique, des manifestations ont secoué le pays ces dernières années.

Mais cette fois-ci, "les femmes sont à l'avant-garde et participent courageusement aux manifestations", a dit M. Mortezaee.

"Nos jeunes savent que si ce régime tombe, une vie meilleure les attend."


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.