Amnesty: l’Iran fait usage d’une «violence impitoyable» contre les manifestants

Outre les balles réelles et les violences sexuelles, les autorités iraniennes ont abondamment fait usage de la chevrotine, des plombs et de la violence physique contre les manifestants. (AP)
Outre les balles réelles et les violences sexuelles, les autorités iraniennes ont abondamment fait usage de la chevrotine, des plombs et de la violence physique contre les manifestants. (AP)
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Publié le Jeudi 29 septembre 2022

Amnesty: l’Iran fait usage d’une «violence impitoyable» contre les manifestants

Outre les balles réelles et les violences sexuelles, les autorités iraniennes ont abondamment fait usage de la chevrotine, des plombs et de la violence physique contre les manifestants. (AP)
  • La secrétaire générale d’Amnesty réclame une enquête de l’ONU sur la répression féroce de Téhéran, notamment sur le recours à la violence sexuelle
  • «La crise d’impunité systémique qui prévaut depuis longtemps dans le pays doit prendre fin, et elle doit prendre fin maintenant», a déclaré l’organisation

LONDRES: Selon Amnesty International, l’Iran a fait usage d’une «force illégale et d’une violence impitoyable» dans sa répression des manifestations populaires qui ont eu lieu dans tout le pays après la mort de Mahsa Amini, une femme de 22 ans, le 16 septembre.

Le groupe de défense des droits de l’homme précise que ses enquêtes sur le comportement du régime, qui a fait des «dizaines» de morts, révèlent l’utilisation de balles réelles et de violences sexuelles contre les femmes afin d’étouffer la dissidence.

Il a exhorté le monde à agir en signant sa pétition visant à demander au Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’ouvrir une enquête sur les événements de ces dernières semaines. «Nous voyons des Iraniens de tout le pays tenant courageusement tête aux forces de sécurité, des femmes se coupant les cheveux et mettant le feu à leur voile», indique Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty.

«Jusqu’à présent, des dizaines de personnes, dont des enfants, ont été tuées et des centaines ont été blessées. Les voix du courageux peuple iranien qui réclame désespérément un soutien international ne doivent pas être ignorées.»

Amini est morte en détention après son arrestation par la «police des mœurs» iranienne pour port incorrect du voile. Cela a provoqué des manifestations de masse, notamment de la part de femmes qui ont retiré leur voile et se sont coupé les cheveux.

Outre les balles réelles et les violences sexuelles, les autorités iraniennes ont abondamment fait usage de la chevrotine, des plombs et de la violence physique contre les manifestants. Elles ont également procédé à des arrestations massives de «manifestants et de passants [...], de journalistes, de militants politiques, d’avocats et de défenseurs des droits de l’homme, y compris de militants des droits des femmes et de personnes appartenant à des groupes ethniques minoritaires opprimés».

«Les forces de sécurité n’ont fait preuve de pitié envers personne», a déclaré à Amnesty un témoin à Téhéran. Le groupe assure qu’il continue d’identifier d’autres personnes tuées dans les affrontements.

«Les lois discriminatoires de l’Iran, des décennies de répression de toute forme de dissidence et l’impunité systémique pour les meurtres illégaux commis pendant les manifestations et dans les prisons ont déclenché cette indignation nationale sans précédent», souligne Mme Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty international. «Nous demandons à tous les peuples du monde de signer notre pétition mondiale et d’exiger une action décisive de leurs dirigeants.»

«Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit mettre en place un mécanisme d’enquête et de responsabilité indépendant pour les crimes les plus graves au regard du droit international commis par les autorités iraniennes», affirme-t-elle. «La population iranienne mérite plus que des paroles en l’air. La crise d’impunité systémique qui prévaut depuis longtemps dans le pays doit prendre fin, et elle doit prendre fin maintenant.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.