Les manifestations en Iran pourraient faire tomber la police des mœurs, selon Human Rights Watch

Des manifestations ont éclaté dans plus de 80 villes et villages à travers le pays, les femmes étant en première ligne, agitant des hijabs, les jetant au feu et se coupant les cheveux. (AFP)
Des manifestations ont éclaté dans plus de 80 villes et villages à travers le pays, les femmes étant en première ligne, agitant des hijabs, les jetant au feu et se coupant les cheveux. (AFP)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Les manifestations en Iran pourraient faire tomber la police des mœurs, selon Human Rights Watch

  • Le régime «devrait abroger les lois et les politiques discriminatoires à l'égard des femmes», selon une chercheuse de l’organisation
  • Des manifestations à l'échelle nationale ont suivi la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans

LONDRES: Des manifestations à l'échelle nationale en Iran à la suite de la mort d'une femme en détention pourraient faire tomber ce que l’on appelle «la police des mœurs du pays», a déclaré Human Rights Watch.

Rothna Begum, chercheuse principale à la division des droits des femmes de HRW, a déclaré à The Independent que la police des mœurs «pourrait se voir retirer ses pouvoirs» après la mort en septembre de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, qui avait été arrêtée pour une prétendue violation de la réglementation iranienne relative au hijab.

«Je pense que personne ne s'attendait à ces manifestations. L'Iran devrait abolir la police des mœurs, les lois obligatoires sur le hijab, et abroger les lois et politiques discriminatoires à l'égard des femmes», a affirmé Begum.

«Alors que les femmes ont mené une campagne contre une série de questions et protesté contre des lois et de politiques discriminatoires à leur égard, nombre d’entre elles ayant été condamnées à la prison, cette fois ci, des hommes et des femmes, des gens ordinaires ont manifesté aux quatre coins de l’Iran.»

Des manifestations ont éclaté dans plus de 80 villes et villages à travers le pays, les femmes étant en première ligne, agitant des hijabs, les jetant au feu et se coupant les cheveux.

Ces manifestations sont les plus importantes en Iran depuis la pandémie. À ce jour, environ 1 200 manifestants ont été arrêtés après avoir exigé l'éviction du Guide suprême, Ali Khamenei, scandant «femme, vie, liberté» et «mort au dictateur».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Casques bleus vont conserver «  toutes leurs positions » au Liban, dit leur chef

Les tensions entre Israël et la Finul se sont multipliées ces derniers jours. Cinq de ses soldats ont été blessés par l'armée israélienne, ce qui a valu à Israël  de vives critiques. (AFP)
Les tensions entre Israël et la Finul se sont multipliées ces derniers jours. Cinq de ses soldats ont été blessés par l'armée israélienne, ce qui a valu à Israël  de vives critiques. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réclamé à nouveau lundi que les Casques bleus déployés dans le sud du Liban se retirent de certaines positions proches de la frontière entre Israël et le Liban
  • Les tensions entre Israël et la Finul se sont multipliées ces derniers jours. Cinq de ses soldats ont été blessés par l'armée israélienne, ce qui a valu à Israël  de vives critiques

NATIONS-UNIES: Les Casques bleus de l'ONU vont garder leurs positions actuelles au Liban malgré les appels d'Israël qui leur demande de se déplacer au moment où les combats avec le Hezbollah s'intensifient, a déclaré lundi leur chef Jean-Pierre Lacroix.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réclamé à nouveau lundi que les Casques bleus déployés dans le sud du Liban se retirent de certaines positions proches de la frontière entre Israël et le Liban, déclarant qu’il était complètement "faux" que les forces israéliennes aient ciblées la Finul, la force de l'ONU au Liban.

Les tensions entre Israël et la Finul se sont multipliées ces derniers jours. Cinq de ses soldats ont été blessés par l'armée israélienne, ce qui a valu à Israël  de vives critiques.

"Il a été décidé que la Finul conserverait toutes ses positions en dépit des appels lancés par l'armée israélienne pour qu'elle libère les positions qui sont à proximité de la Ligne bleue" entre le Liban et Israël, a ajouté Jean-Pierre Lacroix.

"Je veux souligner que cette décision reste valable", a ajouté le diplomate français, expliquant qu'elle avait été approuvée plus tôt lundi par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'Israël continuerait "à frapper sans pitié le Hezbollah" au Liban, au lendemain de l'attaque la plus meurtrière du mouvement pro-iranien sur le sol israélien en près d'un mois d'escalade militaire.

Il a aussi répété que le Hezbollah utilisait "les installations et les positions de la Finul comme couverture afin de mener ses attaques" contre Israël.

La Finul, qui compte plus de 9.500 membres, est déployée dans le sud du Liban pour faire tampon avec Israël. Elle a dénoncé des "violations choquantes" d'Israël contre ses positions, faisant état notamment d'une entrée "en force" dimanche de deux chars israéliens dans l'une d'entre elles.

L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est alarmé de la situation.

"Dans le contexte des hostilités en cours le long de la Ligne bleue, les membres du Conseil de sécurité ont fait part de leurs fortes inquiétudes après que plusieurs positions de la Finul ont essuyé des tirs ces derniers jours", a déclaré lundi la présidence tournante du Conseil, actuellement occupée par la Suisse.

Après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza, Israël a le mois dernier déplacé le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord du pays de 60.000 habitants déplacés par les violences frontalières.


La question des migrants est au cœur de l'actualité avec l'accord controversé entre l'Albanie et l'Italie.

Des policiers italiens se tiennent à l'entrée d'un centre pour migrants récemment construit par l'Italie dans le port de Shengjin, à environ 60 km au nord-ouest de Tirana, le 11 octobre 2024. (Photo AFP)
Des policiers italiens se tiennent à l'entrée d'un centre pour migrants récemment construit par l'Italie dans le port de Shengjin, à environ 60 km au nord-ouest de Tirana, le 11 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Le projet du gouvernement italien de transférer en Albanie des migrants secourus en mer Méditerranée est devenu réalité lundi, avec le transfert en cours d'un premier groupe.
  • L'accord est valable pour une durée de cinq ans et renouvelable automatiquement.

ROME : Le projet du gouvernement italien de transférer en Albanie des migrants secourus en mer Méditerranée est devenu réalité lundi, avec le transfert en cours d'un premier groupe.

Le gouvernement de Giorgia Meloni, Première ministre d'extrême droite italienne, a signé un accord en 2023 qui prévoit la création de deux centres en Albanie, d'où les migrants pourront effectuer une demande d'asile. Mais pour Rome, les personnes originaires de pays considérés comme "sûrs" doivent être rapidement rapatriées.

Voici les principales mesures de cet accord, dénoncé par certains comme contraire au droit européen.

- L'Italie en première ligne

L'Italie est depuis de longues années en première ligne des arrivées de migrants en Europe, malgré d'intenses efforts visant à répartir les demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne (UE).

Giorgia Meloni, qui a promis lors de son élection en 2022 de mettre fin aux arrivées de migrants par voie maritime, a signé avec son homologue albanais Edi Rama en novembre dernier un accord prévoyant l'envoi de migrants en Albanie.

L'accord est valable pour une durée de cinq ans et renouvelable automatiquement.

En transférant les migrants vers un pays non membre de l'UE, Giorgia Meloni espère provoquer un effet dissuasif et réduire le nombre de débarquements en Italie, qui s'élevait en 2023 à environ 158.000.

- Coût -

Le gouvernement italien a alloué 65 millions d'euros à la construction des centres, le double du budget prévu.

A partir de 2025, les coûts de fonctionnement s'élèveraient à quelque 160 millions d'euros par an, selon le ministère de l'Intérieur.

- Contrôles en mer 

Les migrants interceptés par la marine ou les gardes-côtes italiens dans les eaux internationales au sein de la zone de recherche et de sauvetage italienne seront transférés sur un navire militaire pour un premier contrôle.

Les personnes considérées comme vulnérables par la loi - les mineurs, les femmes, les personnes souffrant de troubles mentaux, ayant été victimes de torture, de violences sexuelles ou de traite d'êtres humains - seront envoyées en Italie.

Les autres seront emmenées dans un centre du nord de l'Albanie, au port de Shengjin, pour être identifiées.

Une fois enregistrés, ces hommes seront emmenés dans un second centre situé dans une ancienne base militaire à Gjader, en attendant que leur demande d'asile soit traitée.

- Visioconférence

Le centre de Gjader pourra accueillir jusqu'à 880 demandeurs d'asile.

Les migrants seront logés dans des pièces d'environ 12m², au sein de bâtiments préfabriqués entourés de hauts murs et surveillés par la police.

Un bâtiment de 144 places sera destiné à ceux dont la demande d'asile aura été refusée et qui risquent un rapatriement. Sur place, une prison pourra accueillir jusqu'à 20 personnes.

Plus de 300 militaires, médecins et juges italiens sont engagés dans ce dispositif, selon l'ambassadeur d'Italie à Tirana.

Dix écrans géants ont été installés dans un tribunal à Rome pour permettre aux juges de superviser les audiences des demandeurs d'asile qui se tiendront en Albanie. Les migrants communiqueront avec leurs avocats par visioconférence.

Les demandes d'asile doivent être approuvées ou rejetées dans un délai de 28 jours. Les personnes qui attendent encore une décision après ce délai seront envoyées en Italie.

Toutefois, ce délai paraît difficile à tenir au regard de la lenteur des procédures administratives italiennes, régulièrement pointées du doigt pour leur inefficacité.

- Droits humains -

Le gouvernement italien souhaite rapatrier rapidement la majorité des migrants.

Pour ce faire, il a récemment porté à 22 le nombre de pays d'origine considérés comme "sûrs".

Les détracteurs de cette liste soulignent qu'elle inclut tous les pays d'origine des migrants, du Bangladesh à la Tunisie.

Rome considère pouvoir désigner un pays comme "sûr" même si certaines parties de son territoire ne le sont pas. La Cour de justice de l'Union européenne estime, elle, que les Etats membres de l'UE ne peuvent désigner comme "sûrs" que des pays dans leur ensemble.

L'accord signé entre l'Albanie et l'Italie soulève d'autres problèmes, selon ses détracteurs qui estiment que juger en mer si une personne est vulnérable ou pas risque d'entraîner des violations des droits humains.

D'autres se demandent si l'Albanie fournira une protection suffisante aux demandeurs d'asile, même si Rome a assuré que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) serait sur place en tant qu'observatrice pendant les premiers mois.


Crise diplomatique entre l'Inde et le Canada : New Delhi rappelle son haut-représentant à Ottawa

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Premier ministre indien Narendra Modi arrivent à Hyderabad House, à New Delhi, pour une réunion (AFP/File).
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Premier ministre indien Narendra Modi arrivent à Hyderabad House, à New Delhi, pour une réunion (AFP/File).
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  • La crise diplomatique en cours entre l'Inde et le Canada, qu'elle accuse d'enquêter sur des membres de sa représentation à la suite du meurtre en 2023 sur le sol canadien d'un chef séparatiste sikh,
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a en effet déclaré qu'il y avait « des allégations crédibles » reliant les services secrets indiens à ce crime.

NEW DELHI : La crise diplomatique en cours entre l'Inde et le Canada, qu'elle accuse d'enquêter sur des membres de sa représentation à la suite du meurtre en 2023 sur le sol canadien d'un chef séparatiste sikh, s'est intensifiée avec le rappel lundi par New Delhi de son haut-représentant à Ottawa.

La mort du citoyen canadien Hardeep Singh Nijjar, qui militait pour la création d'un État sikh indépendant dans le nord de l'Inde appelé le Khalistan, a envenimé les relations entre les deux pays. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a en effet déclaré qu'il y avait « des allégations crédibles » reliant les services secrets indiens à ce crime.

Lundi, l'Inde a annoncé le rappel de plusieurs de ses diplomates au Canada, à commencer par son haut-représentant.

« Nous n'avons pas confiance dans l'engagement du gouvernement canadien actuel à assurer leur sécurité », a expliqué le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le gouvernement a donc « décidé de rappeler le Haut-Commissaire ainsi que d'autres diplomates et responsables visés », a-t-il ajouté.

Une cascade de représailles.

Peu auparavant, ce même ministère avait déclaré avoir « reçu une communication diplomatique du Canada laissant entendre que le Haut-Commissaire indien et d'autres diplomates sont des personnes présentant un intérêt » dans le cadre de l'enquête en cours.

Il avait qualifié d'« absurdes » les allégations selon lesquelles l'Inde était impliquée dans le meurtre, y voyant une « stratégie de diffamation de l'Inde à des fins politiques ».

La diplomatie indienne a assuré que Sanjay Kumar Verma, le haut-commissaire au Canada, un ancien ambassadeur au Japon et au Soudan, était un diplomate de carrière respecté et que les accusations portées contre lui étaient « ridicules » et « méritaient d'être traitées avec mépris ».

Depuis les accusations de Justin Trudeau, New Delhi et Ottawa se sont livrés à une surenchère de représailles diplomatiques.

L'année dernière, l'Inde a ainsi provisoirement restreint les visas pour les Canadiens et obligé le Canada à rapatrier certains de ses diplomates.

- Convocation -

« L'Inde se réserve maintenant le droit de prendre d'autres mesures en réponse à ces derniers efforts du gouvernement canadien visant à préparer des allégations contre les diplomates indiens », a mis en garde lundi son ministère des Affaires étrangères.

Il a fait savoir qu'il avait convoqué le chargé d'affaires du Canada, Stewart Wheeler.

« Le Canada a fourni des preuves crédibles et irréfutables de liens entre des agents du gouvernement indien et le meurtre d'un citoyen canadien sur le sol canadien », a quant à lui commenté M. Wheeler devant les journalistes après avoir quitté le ministère indien.

« Il est désormais temps pour l'Inde de tenir ses promesses et d'examiner toutes ces allégations. Il est dans l'intérêt de nos deux pays et de leurs peuples de faire la lumière sur cette affaire. Le Canada est prêt à coopérer avec l'Inde. »

En novembre 2023, le ministère américain de la Justice a de son côté accusé un citoyen indien vivant en République tchèque d'avoir planifié une tentative d'assassinat similaire aux États-Unis.

Les procureurs ont affirmé qu'un responsable du gouvernement indien était aussi impliqué dans cette affaire.

Tué sur le parking d'un temple sikh à Vancouver (ouest) en juin 2023, Hardeep Singh Nijjar, qui avait immigré au Canada en 1997 avant d'être naturalisé en 2015, était recherché par les autorités indiennes pour terrorisme présumé et conspiration en vue de commettre un meurtre.

Quelque 770 000 Sikhs vivent au Canada, constituant 2 % de la population, avec une minorité active réclamant la création d'un État indépendant du « Khalistan ».