Yemen: Les Houthis menacent d'attaquer des pétroliers

Le ministère des Transports, basé à Aden, a exhorté les compagnies maritimes étrangères à poursuivre leurs opérations (Photo fournie).
Le ministère des Transports, basé à Aden, a exhorté les compagnies maritimes étrangères à poursuivre leurs opérations (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Yemen: Les Houthis menacent d'attaquer des pétroliers

  • Les Houthis ont ordonné aux opérateurs de cesser d'expédier du pétrole et des minéraux depuis les régions contrôlées par le gouvernement
  • La milice a refusé de renouveler la trêve des Nations unies et a repris des opérations militaires agressives à Marib, Taïz et Dhale

AL-MUKALLÂ: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a dénoncé les menaces des Houthis d'attaquer les pétroliers et a appelé à une action internationale afin d’empêcher le groupe d'endommager les infrastructures civiles et les sources d'énergie.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak, a qualifié ces menaces d'«activités criminelles et terroristes», ajoutant que les Houthis, soutenus par l'Iran, ne respectaient pas les accords internationaux qui interdisent les attaques contre les installations civiles.

«Une telle menace est une preuve indubitable de la nature terroriste de ces groupes, ce qui n'est pas nouveau pour les Yéménites. Il est crucial que le monde entier comprenne comment cette organisation terroriste opère et comment elle méprise les lois et conventions internationales fondamentales», a-t-il déclaré à Arab News, mardi.

Les commentaires du ministre sont intervenus alors que le ministère des Transports, basé à Aden, a exhorté les compagnies maritimes étrangères à poursuivre leurs opérations malgré les exigences des Houthis qui leur demandent d'arrêter le transport du pétrole du pays.

Dans une lettre envoyée lundi aux agents des compagnies maritimes opérant au Yémen, l'Autorité des Affaires maritimes du ministère a affirmé qu'ils devaient continuer à exporter le pétrole, le gaz et les minéraux du pays à partir des ports contrôlés par le gouvernement yéménite et ne pas se plier aux exigences ou aux menaces des Houthis.

«Les mémorandums ou les circulaires ne seront pas pris en compte s'ils ne sont pas émis par la présidence de l'Autorité générale des Affaires maritimes d'Aden», a déclaré l'organe maritime du gouvernement dans la lettre vue par Arab News.

La demande du gouvernement yéménite est intervenue un jour après que les Houthis ont officiellement ordonné aux exploitants de navires de cesser de transporter du pétrole et des minéraux depuis les régions contrôlées par le gouvernement, menaçant de cibler leurs navires si cette demande était ignorée.

Dimanche passé, quelques heures avant l'expiration d'une trêve négociée par les Nations unies, le ministre des Transports des Houthis, Abdel-Wahab Yahya al-Dourra, a envoyé une lettre demandant aux entreprises de cesser d'expédier le pétrole et les autres ressources naturelles du pays avant 18 heures, les accusant de piller les ressources du Yémen.

«Toute activité de navigation qui enfreint les procédures standards sera traitée comme un acte illégal mettant en péril les intérêts nationaux, et nous vous tenons entièrement responsables de cette violation», a déclaré le ministre houthi dans sa lettre, également vue par Arab News.

La milice yéménite a refusé de renouveler la trêve des Nations unies et a repris des opérations militaires agressives à Marib, Taïz et Dhale.

Les Houthis ont menacé de cibler les pétroliers accostant dans les zones contrôlées par le gouvernement yéménite afin de priver ce dernier de ressources financières s'il ne payait pas tous les employés publics dans les zones contrôlées par les Houthis, ne rouvrait pas l'aéroport de Sanaa et ne levait pas les restrictions présumées sur les mouvements de navires de carburant dans le port d’Al-Hodeïda.

Le refus des Houthis d'ouvrir les routes à Taïz a également entravé les efforts visant à maintenir la trêve.

Le gouvernement yéménite a insisté que les Houthis devraient payer les employés publics de leurs régions avec les millions de dollars gagnés à travers les navires de carburant passant par le port d’Al-Hodeïda pendant la trêve.

Le ministre yéménite du Pétrole, Saïd al-Choumasi, a récemment déclaré à la chaîne de télévision Al-Ghad Mouchreq que le pays exportait 2 millions de barils de pétrole tous les deux mois à partir des champs pétroliers de la province d’Hadramout, dans le sud-est du pays, et 600 000 barils à partir de la province de Chabwa, dans le sud.

Le terminal pétrolier de Dhaba, dans la province d’Hadramout, traite la plupart des exportations de pétrole du pays vers les marchés internationaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.