Des combats éclatent au Yémen, les Houthis refusent de renouveler la trêve négociée par l'ONU

Des combattants opposés aux Houthis se rassemblent dans la région de Khokha, dans la province occidentale de Hodeidah au Yémen, le 20 septembre 2022 (Photo, AFP).
Des combattants opposés aux Houthis se rassemblent dans la région de Khokha, dans la province occidentale de Hodeidah au Yémen, le 20 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Des combats éclatent au Yémen, les Houthis refusent de renouveler la trêve négociée par l'ONU

  • Le Premier ministre Saeed exhorte la communauté internationale à abandonner sa politique laxiste à l'égard des milices soutenues par l'Iran
  • «L'apaisement... n'augmente pas les chances de paix», insiste-il

AL-MUKALLA: De violents combats entre les troupes gouvernementales et les Houthis, soutenus par l'Iran, ont éclaté à travers le Yémen ce week-end, après le refus de la milice de renouveler une trêve négociée par l'ONU qui a expiré dimanche, selon des sources.

Les combats les plus violents ont eu lieu à l'extérieur de la ville centrale de Marib et dans la zone d'Al-Fakher de la province de Dhale, où les Houthis ont bombardé les forces gouvernementales avec des obus de mortier, des boulets de canon, des chars et des drones équipés d'explosifs, a déclaré un responsable de l'armée à Arab News.

Quelques minutes après l'expiration de la trêve, dimanche soir, les Houthis ont commencé à bombarder les soldats gouvernementaux au moyen d'armes lourdes et de drones dans la zone de la montagne Al-Baleq, au sud de Marib. Après cela, ils ont avancé sur le terrain dans le but de prendre le contrôle du territoire vallonné qui surplombe la ville.

Parallèlement, d'autres combattants houthis ont lancé des attaques contre les forces gouvernementales à Al-Kasarah, Raghwan et Mas, à l'ouest de Marib.

Ces attaques ont déclenché de violents combats avec les loyalistes, qui ont réussi à les repousser.

«Ils se sont préparés à ces engagements depuis le début de la trêve», a indiqué le responsable, qui a demandé à rester anonyme, ajoutant que les Houthis ont subi des pertes importantes dans les affrontements et n'ont pas pu avancer sur le champ de bataille.

De violents combats ont également éclaté à Al-Fakher dans la région de Dhale, où les troupes indépendantistes du Sud ont déclaré avoir repoussé les attaques des Houthis contre leurs positions peu après l'expiration de la trêve.

Des échanges sporadiques de tirs de mitrailleuses lourdes ont également eu lieu entre les troupes gouvernementales et les Houthis à l'extérieur de la ville assiégée de Taiz. Les combats ont éclaté après l'échec de l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, à persuader les Houthis de renouveler le cessez-le-feu.

Il a déclaré dimanche que la trêve négociée par l'ONU, qui est entrée en vigueur le 2 avril et a été renouvelée deux fois, ne serait pas renouvelée une troisième fois. Il a remercié le gouvernement yéménite d'avoir coopéré «positivement» à ses propositions pour mettre fin à la guerre.

Quelques heures avant l'annonce, M. Grundberg avait fait savoir à Rashad Al-Alimi, président du Conseil de direction présidentiel du Yémen, que les Houthis avaient rejeté sa dernière proposition de prolongation de la trêve.

La non-reconduction de la trêve a suscité l'indignation et les critiques, principalement à l'encontre des Houthis, car la trêve a considérablement réduit la violence au Yémen, permis la réouverture de l'aéroport de Sanaa et rendu possible l'accostage de dizaines de bateaux de carburant dans le port de Hodeidah.

Le Premier ministre yéménite Maeen Abdul Malik Saeed a condamné les Houthis pour ne pas avoir renouvelé la trêve et a exhorté la communauté internationale à abandonner sa politique de complaisance envers les Houthis et à prendre des mesures agressives pour les punir d'avoir saboté les efforts de paix.

«La politique d'apaisement (de la communauté internationale) n'augmente pas les chances de paix et encourage au contraire les Houthis à s'obstiner davantage», aurait-il averti selon les médias officiels, ajoutant que les Houthis interprétaient les concessions et les appels à leur égard comme des signes de faiblesse.

«Chaque fois qu'une opportunité de paix se présente, la milice houthie, soutenue par le régime iranien, choisit de la gaspiller en choisissant de faire la guerre», a poursuivi Saeed.

Les organisations d'aide internationale travaillant au Yémen ont également exprimé leur consternation face à la reprise des combats et à leur impact sur les civils et les efforts humanitaires dans le pays.

«Nous sommes profondément déçus que la trêve au #Yémen n'ait pas été rétablie», a déploré le Conseil norvégien pour les réfugiés sur Twitter.

«Nous appelons les parties au conflit à reconsidérer la situation, à s'abstenir d'appuyer sur la gâchette et à tendre le bras de la diplomatie comme elles l'ont fait pendant six mois.»

Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge pour le Proche et le Moyen-Orient, a également lancé un appel à la fin des combats, affirmant que la trêve avait permis aux Yéménites de vivre en paix.

«Nous regrettons qu'un accord n'ait pas été trouvé pour prolonger un cessez-le-feu à l'échelle nationale au #Yémen. Au cours des six derniers mois, la trêve a donné à des millions de personnes un répit dans les combats», a-t-il tweeté lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Syrie dit avoir démantelé une cellule liée au Hezbollah libanais

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
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  • Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication
  • Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker"

DAMAS: Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien.

Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker dans l’ouest de la province de Damas".

"Les premières investigations ont montré que les membres de la cellule avaient reçu un entraînement dans des camps situés au Liban et qu’ils projetaient de mener des opérations sur le sol syrien", a-t-il ajouté.

Des "rampes de lancement de roquettes ont été saisies, ainsi que 19 roquettes de type Grad, des missiles antichars, en plus d’armes individuelles et de grandes quantités de munitions" ont été saisis, selon lui.

Dans un communiqué, le mouvement libanais pro-iranien a "nié catégoriquement ce qu’a rapporté le ministère syrien de l’Intérieur concernant l’appartenance au Hezbollah des personnes arrêtées dans la région de la Ghouta occidentale".

Le mouvement a assuré qu’il n'avait "aucune présence ni activité sur le territoire syrien, et qu’il (était) particulièrement attaché à la stabilité de la Syrie et à la sécurité de son peuple".

Après la chute de Bachar al-Assad, renversé en décembre par des rebelles islamistes dirigés par l'actuel président Ahmad al-Chareh, les routes d'approvisionnement du Hezbollah ont été coupées et plusieurs tentatives de contrebande d'armes à destination du Liban ont été déjouées selon les autorités syriennes.

En mars, des affrontements meurtriers avaient éclaté dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne. Les autorités syriennes avaient accusé le Hezbollah d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement avait nié.

 


L'attaque de mardi contre la flottille pour Gaza était une «agression préméditée», selon la Tunisie

Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone. (AFP)
Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone. (AFP)
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  • L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable
  • Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza

TUNIS: L'attaque qui a visé mardi un bateau de la flottille pour Gaza, amarré près de Tunis, était "une agression préméditée", a affirmé mercredi le ministère tunisien de l'Intérieur.

Le ministère a indiqué dans un communiqué mener l'enquête pour "faire toute la lumière" sur l'affaire, afin que "l'opinion publique, pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier, soit informée de l'identité de ceux ayant planifié (l'attaque), des complices et des exécutants de cette agression".

La "Global Sumud Flotilla", qui se trouve au large de Sidi Bou Saïd près de Tunis, a affirmé que deux de ses bateaux avaient été ciblés par des "attaques de drones", respectivement lundi soir et mardi soir.

Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone.

Elle avait émis l'hypothèse que le feu à bord du bateau ait pu être provoqué par un mégot de cigarette, ce qui a été abondamment commenté sur les réseaux sociaux en Tunisie.

"Nous avions dit dès le premier jour (...) que c'était une attaque clairement préméditée", a affirmé à l'AFP Ghassen Henchiri, l'un des organisateurs tunisiens de la flottille, en réaction au communiqué du ministère de l'Intérieur.

"Les autorités sont libres de nommer ou pas le coupable. Nous, on dit que personne dans le monde à part Israël n'a intérêt à nuire à la flottille", a-t-il poursuivi.

L'AFP avait sollicité l'armée israélienne pour un commentaire après la première annonce dans la nuit de lundi à mardi, sans réponse dans l'immédiat.

Par ailleurs, la flottille a de nouveau reporté son départ pour le territoire palestinien assiégé par Israël, a annoncé mercredi l'un de ses principaux organisateurs, le Brésilien Thiago Avila.

"Nous vous dirons quel est le meilleur moment pour prendre la mer en fonction de la météo", a-t-il dit par mégaphone à une foule rassemblée à Sidi Bou Saïd.

"Nous espérons partir demain matin", a-t-il précisé à l'AFP.

L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable.

Si les bateaux partent bien jeudi matin, ce ne sera pas encore pour Gaza mais pour le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, ont affirmé à l'AFP plusieurs participants, le temps que les navires qui ne sont pas encore prêts le soient.

Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'actrice française Adèle Haenel.


L'OMS affirme vouloir rester dans la ville de Gaza

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément. (AFP)
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément. (AFP)
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  • "Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X
  • L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé mercredi qu'elle allait rester dans la ville de Gaza en dépit des appels d'Israël pour que les habitants évacuent le principal centre urbain du territoire palestinien.

"Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X.

Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville de Gaza, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.

L'armée a appelé mardi tous les habitants de la ville à en partir immédiatement vers le sud, avertissant qu'elle allait y frapper durement le mouvement palestinien Hamas.

L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours.

L'OMS a indiqué mercredi être "consternée" par l'ordre d'évacuation israélien, indiquant que la "soit-disant +zone humanitaire+ désignée par Israël dans le sud (...) ne dispose ni de la taille ni de l'envergure des services nécessaires pour soutenir les personnes déjà présentes, et encore moins les nouveaux arrivants".

Près de la moitié des hôpitaux qui fonctionnent encore se trouvent dans la ville de Gaza, selon l'OMS, qui souligne que le système de santé "ne peut se permettre de perdre aucun de ces établissements restants".

"Bien que les derniers ordres d'évacuation n'incluent pas encore les hôpitaux, les incidents passés montrent à quelle vitesse ils deviennent inopérants lorsque les combats bloquent l'accès aux patients, empêchent les ambulances d'y accéder et interrompent le réapprovisionnement de l'OMS et de ses partenaires", poursuit l'organisation.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.