La communauté internationale exhorte les parties yéménites à renouveler la trêve

Des manifestants yéménites demandent la fin du blocus de Taiz par les Houthis, dans le sud-ouest du Yémen, le 26 juillet 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants yéménites demandent la fin du blocus de Taiz par les Houthis, dans le sud-ouest du Yémen, le 26 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 03 octobre 2022

La communauté internationale exhorte les parties yéménites à renouveler la trêve

  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a exhorté dimanche les Houthis à se conformer «positivement» aux initiatives et aux efforts visant à renouveler la trêve
  • Rashad al-Alimi, président du Conseil présidentiel du Yémen, a exprimé le soutien de son gouvernement aux efforts de l'envoyé des Nations unies au Yémen pour prolonger la trêve

AL-MUKALLA: Le cessez-le-feu de six mois négocié par l'ONU dans la guerre au Yémen entre les Houthis et la coalition arabe a pris fin dimanche sans que les rivaux n'aient annoncé une quelconque prolongation.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, d'autres puissances mondiales et le secrétaire général de la Ligue arabe ont tous exhorté le gouvernement du Yémen et les Houthis à prolonger la trêve négociée par l’ONU.

Malgré la pression croissante, seul le gouvernement yéménite avait accepté la prolongation de la trêve.

L'ambassadeur américain au Yémen, Steven H. Fagin, s'est dit préoccupé par l'hésitation des différentes parties yéménites à exprimer leur soutien au renouvellement de la trêve.

«J'appelle les parties à ne pas gâcher les progrès des six derniers mois et à donner la priorité au peuple yéménite en acceptant une extension et un élargissement de la trêve», a déclaré M. Fagin dans une brève déclaration.

Dimanche, l'ambassadeur du Royaume-Uni au Yémen, Richard Oppenheim, a réitéré le même appel aux Houthis et aux autres parties yéménites.

«J'encourage les Houthis à travailler avec l'ONU pour prolonger la trêve. C'est la seule voie qui pourra bénéficier aux Yéménites ordinaires», a-t-il indiqué sur Twitter.

La trêve négociée par les Nations unies, qui a débuté le 2 avril et a été prolongée à deux reprises, a permis de réduire considérablement la violence au Yémen, d'autoriser les vols à quitter l'aéroport de Sanaa et de supprimer les pénuries de carburant dans tout le pays en permettant à des dizaines de navires de ravitaillement d'atteindre le port de Hodeidah.

La seule condition de la trêve qui n'a pas été appliquée est l'ouverture des routes dans la ville assiégée de Taiz. Les Houthis ont en effet refusé d'ouvrir au moins une route principale permettant d'entrer et de sortir de la ville, alors qu'il s'agit de la principale demande du gouvernement yéménite.

Tandis que l'envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, faisait la navette entre Mascate, Riyad et Sanaa pour persuader les dirigeants yéménites de renouveler la trêve, les diplomates étrangers et les organisations humanitaires présentes au Yémen ont lancé des appels de dernière minute aux deux parties dimanche.

«La Chine souligne son soutien à l'envoyé spécial et est prête à déployer des efforts incessants avec la communauté internationale pour résoudre la question du Yémen», a déclaré l'ambassade de Chine au Yémen dans un communiqué.

La mission de l'Union européenne au Yémen a également exigé que le gouvernement yéménite et les Houthis acceptent la proposition de l'envoyé de l'ONU, qu’ils renouvellent la trêve et qu’ils mettent en œuvre ses dispositions.

«Il est temps de consolider et de développer une trêve, y compris l'ouverture des routes et l'accord sur le paiement des salaires, qui a apporté et peut apporter d’avantage de bénéfices au peuple yéménite», a déclaré la mission dans un communiqué sur Twitter.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a exhorté dimanche les Houthis à se conformer «positivement» aux initiatives et aux efforts visant à renouveler la trêve et à atténuer les souffrances.

La dernière proposition de l'ONU comprend un cessez-le-feu de six mois qui prévoit que les Houthis n'ouvrent que des routes secondaires à Taiz, qu'ils paient les employés publics dans leurs territoires – et que le gouvernement yéménite comble tout déficit – qu'ils autorisent davantage de navires de carburant à entrer dans le port de Hodeidah, et qu'ils ouvrent de nouvelles routes entre Sanaa et Mascate, Doha et Mumbai.

Rashad al-Alimi, président du Conseil présidentiel du Yémen, a exprimé le soutien de son gouvernement aux efforts de l'envoyé des Nations unies au Yémen pour prolonger la trêve.

Lors d'une réunion avec l'envoyé de l'ONU à Riyad dimanche, le dirigeant yéménite a déclaré qu'il s'engageait à soutenir toute initiative de paix visant à mettre fin à la guerre au Yémen et à soulager les souffrances des Yéménites. Il a également appelé à une pression accrue sur les Houthis et leurs soutiens iraniens pour les empêcher de saper les efforts de paix.

À Sanaa, les Houthis ont rejeté samedi soir les appels au renouvellement de la trêve, menaçant de reprendre les opérations militaires, notamment les frappes sur les compagnies pétrolières dans les zones contrôlées par le gouvernement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne l’attaque contre un convoi humanitaire au Soudan

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  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères « rejette catégoriquement » tout acte menaçant la sécurité des civils et des travailleurs humanitaires
  • La Ligue musulmane mondiale condamne également fermement l’attaque contre le convoi d’aide

​​​​​​RIYAD: L’Arabie saoudite a condamné jeudi une attaque survenue la veille contre un convoi d’aide du Programme alimentaire mondial dans la région du Darfour-Nord, au Soudan.

Trois camions ont pris feu lorsque le convoi, composé de 16 véhicules, a été ciblé mercredi alors qu’il tentait de livrer de l’aide dans une zone frappée par la famine au nord d’El-Fasher.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume rejetait catégoriquement « tout ce qui menace la sécurité et la sûreté des civils, ainsi que des travailleurs humanitaires et de secours ».

Il a ajouté : « Le Royaume appelle toutes les parties soudanaises à respecter les engagements pris dans la Déclaration de Djeddah du 11 mai 2023, notamment la protection des civils et la sécurisation des corridors humanitaires. »

La Ligue musulmane mondiale (LMM) a également fermement condamné l’attaque, la qualifiant de « violation grave des valeurs religieuses et du droit international, alors que le peuple soudanais subit les ravages de la guerre », selon l’agence de presse saoudienne SPA.

Dans un communiqué, la LMM a exhorté les parties en conflit à se conformer aux dispositions de la Déclaration de Djeddah, signée en mai 2023, et à accorder la priorité à « un dialogue sérieux et constructif » en vue d’une solution politique au conflit.

La Déclaration de Djeddah, parrainée par l’Arabie saoudite et les États-Unis, a été signée en mai 2023 par les deux principaux belligérants de la guerre civile : les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide.

Elle engageait les deux camps à garantir la libre circulation de l’aide humanitaire à travers le pays.

Le conflit, déclenché en avril 2023, est à l’origine de l’une des pires crises humanitaires mondiales. Le Darfour-Nord est le théâtre des combats les plus violents, mettant plus d’un million de personnes au bord de la famine. À l’échelle nationale, 25 millions de Soudanais souffrent de la faim aiguë.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Netanyahu ordonne des négociations pour libérer les otages, l'armée pilonne Gaza-ville

De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
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  • Benjamin Netanyahu a ordonné l’ouverture de négociations pour la libération de tous les otages détenus à Gaza, dans le cadre d’une proposition de trêve de 60 jours soutenue par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis
  • Malgré cette ouverture diplomatique, l’armée israélienne poursuit ses préparatifs pour une offensive massive sur Gaza-ville, dernier bastion stratégique du Hamas, aggravant la crise humanitaire sur place

Jérusalem: Benjamin Netanyahu a ordonné jeudi l'ouverture de négociations pour libérer "tous" les otages à Gaza, en réponse à une nouvelle proposition de trêve dans le territoire palestinien, où l'armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza en vue d'une offensive annoncée.

"J'ai donné des instructions pour lancer immédiatement des négociations pour la libération de tous nos otages et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël", a déclaré le Premier ministre.

Sans la citer explicitement, il répondait ainsi à la dernière proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats Unis - en vue d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ravagé par plus de 22 mois d'une guerre qui y a fait des dizaines de milliers de morts.

Le plan a été accepté lundi par le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit. Il prévoit selon des sources palestiniennes une trêve de 60 jours durant laquelle doivent être liberés en deux temps les otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza, au nombre de 49 dont 27 morts selon l'armée.

M. Netanyahu a en parallèle affirmé être sur le point d' "approuver les plans" militaires "visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza", la plus grande du territoire palestinien, considérée comme un des derniers bastions du Hamas, et à "vaincre" ce dernier.

- "Evacuation complète" -

Signalant que cette offensive pourrait être imminente, l'armée a annoncé avoir commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux de Gaza-ville pour les prévenir d'une prochaine "évacuation complète" et leur enjoindre de "préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud".

L'armée a dit avoir assuré ces interlocuteurs qu'elle leur fournirait "un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital".

Le ministère de la Santé de Gaza, sous l'autorité du Hamas, a rejeté ces exigences, affirmant que cela "affaiblirait ce qui reste du système de santé", et "priverait plus d'un million de personnes de leur droit aux soins médicaux".

Cinq divisions doivent, selon l'armée, participer à l'assaut contre Gaza-ville et ses environs. L'armée va aussi rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.

Le ministre de la Défense Israël Katz a approuvé mercredi l'opération, l'armée disant être désormais positionnée "en périphérie" de Gaza-ville.

- 48 morts selon la Défense civile -

Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, en particulier dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest) et de Sabra, un quartier oriental déja pilonné depuis une semaine comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.

Une journaliste de l'AFP, du côté israélien de la frontière a entendu jeudi de très fortes explosions provenant de la ville de Gaza, dont au moins une après un bombardement par un avion militaire.

Des panaches de fumée étaient visibles s'élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s'est accéléré en début de soirée.

Débarqués par camions, près d'une centaine de soldats ont pris place à bord d'un convoi d'une trentaine d'engins blindés stationnés sur la frontière, où l'activité militaire semblait néanmoins relativement normale.

La Défense civile de Gaza a fait état d'au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens. Comme elle le fait quotidiennement, l'armée a rejeté ce bilan.

Le cabinet de sécurité présidé par M. Netanyahu a approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages.

Israël contrôle aujourd'hui environ 75% du territoire palestinien, dont les plus de deux millions d'habitants assiégés et affamés, confrontés à une catastrophe humanitaire.

- "Sauver les otages" -

La proposition des médiateurs prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.

Les captifs restants seraient libérés lors d'une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Les proches d'otages plaident pour qu'Israël accepte cette proposition, "qui peut sauver des otages" souligne Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. son rejet par Israël "condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l'oubli", a-t-elle mis en garde.

Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Mais les efforts des médiateurs ont échoué jusque-là à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza.


Le ministère saoudien des affaires étrangères accuse Israël de "génocide" à Gaza

Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
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  • Le ministère condamne les "crimes" de Tel-Aviv concernant l'expansion des colonies et le déplacement des Palestiniens

RIYAD : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a accusé Israël d'actes équivalant à un "génocide" à Gaza, dans un communiqué publié sur X jeudi.

Le Royaume "condamne avec la plus grande fermeté la persistance des autorités d'occupation israéliennes dans leurs crimes contre le peuple palestinien et sa terre occupée".

Tel-Aviv continue de "déplacer" les Palestiniens sur leurs terres et de les empêcher de créer un État indépendant.

"Cela inclut l'expansion continue de la construction de colonies autour de Jérusalem occupée, ainsi que l'expansion de leurs opérations et de leurs agressions, qui s'apparentent à des crimes de génocide contre des civils sans défense dans la bande de Gaza", a déclaré le ministère.

Le ministère a condamné ce qu'il a qualifié de "graves violations du droit international" et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

La "mise en œuvre de ces plans israéliens dangereux ... sans dissuasion" menace la "sécurité et la stabilité" régionales et la "légitimité de l'ordre international", a déclaré le ministère.

Israël est actuellement accusé de crimes de guerre et de génocide par la Cour internationale de justice. En outre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com