Le gouvernement yéménite accepte de prolonger la trêve négociée par l'ONU

Des militants armés se rassemblent pour une manifestation contre la milice houthie du Yémen dans la région de Khokha (Photo, AFP/Archives).
Des militants armés se rassemblent pour une manifestation contre la milice houthie du Yémen dans la région de Khokha (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Le gouvernement yéménite accepte de prolonger la trêve négociée par l'ONU

  • «Le gouvernement ne s'oppose pas au renouvellement, mais il a quelques réserves», a déclaré le responsable du gouvernement yéménite à Arab News
  • «Le Yémen ne doit pas sombrer à nouveau dans le conflit. La trêve expire demain, mais les Houthis continuent de mettre en danger les pourparlers», a ajouté Grundberg

AL-MUKALLÂ: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a accepté de prolonger de deux mois la trêve négociée par l'ONU, alors que la communauté internationale déploie des efforts ultimes afin de persuader les Houthis, soutenus par l'Iran, de faire de même.

Un responsable familier des négociations en coulisses a affirmé que le gouvernement yéménite était disposé à prolonger le cessez-le-feu de deux mois et à discuter plus tard des questions épineuses, telles que l'ouverture des routes de Taïz et le paiement des employés de la fonction publique dans les zones contrôlées par les Houthis.

«Le gouvernement ne s'oppose pas au renouvellement, mais il a quelques réserves», a déclaré le responsable gouvernemental yéménite à Arab News, préférant l'anonymat. «En tant que tel, nous préférerions renouveler la trêve dans les mêmes conditions qu'auparavant et engager des discussions sur la nouvelle proposition de l'ONU visant à l'élargir.»

Le cessez-le-feu négocié par les Nations unies, qui est entré en vigueur le 2 avril et a été prolongé deux fois pour deux mois, prend fin dimanche. Les Houthis ont indiqué la semaine dernière qu'ils ne prolongeraient la trêve que si le gouvernement yéménite payait les employés de la fonction publique dans leurs régions.

L'envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a remis au gouvernement yéménite et aux Houthis un nouveau projet de proposition dans le but de les convaincre de prolonger le cessez-le-feu.

Il a suggéré de prolonger la trêve de six mois, d'ajouter les vols de Doha, de Muscat et de Mumbai au programme de vols de l'aéroport de Sanaa, de permettre aux Houthis d'ouvrir dans un premier temps des routes secondaires à Taïz et de faire en sorte que les milices paient les fonctionnaires des zones qu'elles contrôlent grâce aux ventes de carburant et que le gouvernement yéménite couvre tout déficit qui surgira.

Cette proposition a été accueillie avec des réserves des deux côtés. Les Houthis ont exigé du gouvernement yéménite qu'il paie intégralement les fonctionnaires publics sur leur territoire et qu'il lève également le «blocus» du port d’Al-Hodeïda et de l'aéroport de Sanaa.

Le gouvernement yéménite a demandé aux Houthis d'ouvrir au moins une route principale à Taïz et de payer tous les employés du gouvernement à Sanaa et dans les autres zones contrôlées par les milices.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a exhorté samedi les Houthis à ne pas priver les Yéménites d'une nouvelle chance de paix, accusant la milice d’essayer de compromettre les efforts visant à mettre fin aux combats en refusant de se conformer à la proposition de l'envoyé des Nations unies pour le Yémen de prolonger la trêve.

«Nous appelons les Houthis à s'engager de manière constructive dans les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, Hans Grundberg, de manière à négocier une prolongation de la trêve, afin qu'un dialogue sérieux sur la réalisation d'un avenir pacifique, inclusif et mené par les Yéménites puisse avoir lieu», a signalé Cleverly dans un communiqué.

«Le Yémen ne doit pas retourner au conflit. La trêve expire demain, mais les Houthis continuent de mettre en danger les pourparlers et de priver les Yéménites d'un avenir pacifique», a-t-il ajouté.

Ce vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté le gouvernement du Yémen et les Houthis à accepter la proposition de son envoyé, de cesser les hostilités dans le pays pour une période plus longue et d'engager des pourparlers, afin de parvenir à un accord de paix à long terme.

«J'exhorte vivement les parties yéménites non seulement à renouveler la trêve mais aussi à prolonger ses termes et sa durée, conformément à la proposition qui leur a été présentée par mon envoyé spécial, Hans Grundberg», a souligné António Guterres.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, qui s'est entretenu avec Grundberg vendredi pour exprimer son soutien aux efforts de l'émissaire de l’ONU en vue de renouveler la trêve, a critiqué les Houthis pour avoir rompu le cessez-le-feu et a remercié le gouvernement yéménite d'avoir accepté de payer les fonctionnaires publics et de faciliter la circulation du carburant à travers le Yémen.

«Nous sommes prêts à soutenir la paix et le redressement du Yémen si seulement les parties yéménites choisissent la paix et prolongent la trêve», a déclaré le département d'État américain dans un communiqué.

Les organisations d'aide internationale travaillant au Yémen, telles que Save the Children, ont ajouté leurs voix aux appels en faveur d'une prolongation du cessez-le-feu, citant une diminution de 60 % du nombre de familles déplacées, qui est passé de 4 950 entre janvier et mars à 2 052 entre avril et juin.

«Les enfants du Yémen méritent un foyer sûr et une paix durable. Il est temps d'arrêter la guerre contre les enfants», a écrit Save the Children, sur Twitter samedi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com