AL-MUKALLA: L’envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, est arrivé mercredi à Sanaa, contrôlée par les Houthis, pour des pourparlers, alors qu'il pousse la milice yéménite et le gouvernement internationalement reconnu à prolonger de six mois la trêve négociée par l'ONU et à mettre en œuvre des éléments de cette trêve.
Grundberg devrait rencontrer des dirigeants houthis pour les persuader de prolonger la trêve et d'accepter, entre autres, sa dernière proposition d'ouverture de routes à Taiz.
La visite de l'envoyé intervient alors que le gouvernement yéménite et les Houthis ont reçu de sa part une nouvelle version de la proposition comprenant, en sus de la trêve de six mois, l'ouverture de routes secondaires dans la ville assiégée de Taiz ainsi que l'ajout de nouvelles destinations pour les vols commerciaux depuis l’aéroport de Sanaa, notamment Doha, Mascate et Mumbai.
Cette proposition prévoit de demander aux Houthis d'utiliser les revenus des navires pétroliers passant par le port de Hodeidah pour payer les fonctionnaires de l’État présents sur leurs territoires, sur la base des salaires de 2014, le gouvernement yéménite couvrant toute différence de paiement.
Une source gouvernementale yéménite a affirmé à Arab News que le gouvernement avait reçu une copie de la proposition et avait exprimé des réserves quant à l'ouverture de petites routes à Taiz plutôt qu'au moins une route principale menant à la ville et hors de la ville, et avait demandé que les Houthis paient intégralement les employés du gouvernement dans les zones sous leur contrôle.
«Des routes secondaires à Taiz, telles que Osefrah, Al-Sateen, Al-Zulai et Al-Rahedah, seront ouvertes au cours de la première phase. L'ouverture de la route principale de Softeel est importante pour le gouvernement», a précisé le responsable yéménite qui a préféré garder l'anonymat, ajoutant que le gouvernement cherchait à obtenir l'assurance que les Houthis respecteront les termes de la trêve.
La trêve négociée par l'ONU, qui est entrée en vigueur le 2 avril et a été prolongée à deux reprises, expire le 2 octobre.
Bien qu'elle ait considérablement réduit les hostilités dans tout le pays et autorisé des vols commerciaux de Sanaa à Amman et au Caire, ainsi que l'autorisation pour les navires pétroliers d'entrer dans le port de Hodeidah, la trêve n'a même pas abouti à une levée partielle du siège des Houthis sur Taiz, la troisième plus grande ville du Yémen, ou la cessation des attaques contre les zones résidentielles de la ville.
L'envoyé de l'ONU, après avoir effectué un voyage à Riyad et Mascate, a mis en garde mardi sur le fait que la trêve risquait sérieusement d’être rompue et que de nouveaux combats pouvaient éclater, exhortant les parties yéménites à parvenir à la paix.
«Nous sommes à la croisée des chemins où le risque d'un retour à la guerre est réel, et j'exhorte donc les parties à choisir la solution qui donne la priorité aux besoins du peuple yéménite», a déclaré Grundberg.
Les Houthis ont rejeté mardi la nouvelle proposition, ainsi que d'autres appels à la prolongation de la trêve, et ont insisté pour que le gouvernement yéménite paie les fonctionnaires dans leurs régions et mette fin à ce qu'ils ont appelé le «blocus» sur l'aéroport de Sanaa et le port de Hodeidah.
«Toute discussion sur la paix au Yémen manque de crédibilité et de sérieux tant que ces problèmes humanitaires primordiaux ne sont pas résolus, ce qui est une demande de tous les Yéménites», a tweeté Mohammed Abdul Sallam, négociateur en chef houthi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com