Twitter/Musk: la juge ajourne le procès pour que les parties concluent la transaction

Le procès est prévu le 17 octobre (Photo, AFP).
Le procès est prévu le 17 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 octobre 2022

Twitter/Musk: la juge ajourne le procès pour que les parties concluent la transaction

  • Elon Musk «marque un point», constate Ann Lipton, professeure de droit. «Il voulait clairement retarder la procédure et éviter sa déposition», qui a déjà été reportée à plusieurs reprises
  • Dans leur motion, les avocats d'Elon Musk notent que «Twitter refuse de mettre fin à ses poursuites en raison de la possibilité théorique d'un futur échec pour boucler le financement»

SAN FRANCISCO: La juge chargée du contentieux entre Twitter et Elon Musk a ajourné jeudi la procédure et donné jusqu'au 28 octobre aux deux parties pour que le patron de Tesla rachète le réseau social, faute de quoi le procès initialement prévu pour dans dix jours aura lieu en novembre.

Quelques heures auparavant, les avocats du multimilliardaire avaient demandé l'interruption des poursuites engagées par Twitter pour forcer leur client à honorer l'accord d'acquisition.

Ils ont assuré s'attendre à ce que l'opération soit conclue "autour du 28 octobre".

Elon Musk avait forcé en avril la main du conseil d'administration du groupe californien pour le racheter, contre 44 milliards de dollars, avant de revenir unilatéralement sur son engagement quelques semaines plus tard.

Lundi, dans une nouvelle volte-face, il a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu, du moment qu'il obtenait les fonds nécessaires et que Twitter mettait fin à ses poursuites.

Mais après des mois d'attaques publiques et de changements d'avis de la part du fantasque entrepreneur, l'entreprise voulait des preuves sonnantes et trébuchantes de son sérieux.

Les avocats de Twitter s'étaient donc opposés plus tôt jeudi à l'ajournement du procès réclamé par la partie adverse, qualifiant cette proposition "d'invitation à plus de roublardise et de retard".

La juge Kathaleen McCormick a finalement tranché: "La procédure est suspendue jusqu'au 28 octobre 2022 à 17h, pour permettre aux parties de conclure la transaction. Si elle n'est pas conclue (à cette date et à cet horaire), les parties devront me contacter par email pour obtenir les dates d'un procès en novembre."

Financement 

Une décision qui a pris de nombreux observateurs par surprise, car Twitter semblait avoir l'avantage jusqu'à présent. La loi du Delaware, où se règle habituellement ce type de conflit, favorise en effet le respect des contrats.

Elon Musk "marque un point", constate Ann Lipton, professeure de droit à la Tulane University. "Il voulait clairement retarder la procédure et éviter sa déposition", qui a déjà été reportée à plusieurs reprises.

La juge lui donne une chance de tenir parole, estime l'experte: "Elle lui a donné un peu de mou", mais si jamais l'opération n'était pas conclue à la date butoir, "Twitter aura un dossier plus solide pour prouver qu'il (Elon Musk, ndlr) était de mauvaise foi tout du long".

Les négociations entre les deux parties ont repris en début de semaine, mais elles achoppent sur la condition du financement.

Dans leur motion, les avocats d'Elon Musk notent que "Twitter refuse de mettre fin à ses poursuites en raison de la possibilité théorique d'un futur échec pour boucler le financement".

Mais "cet échec n'a pas eu lieu à ce stade", soulignent-ils. "Au contraire", les créanciers ont indiqué "être prêts à honorer leurs obligations", affirment les juristes. "Les spéculations sans fondement de Twitter ont été réfutées par les banques elles-mêmes."

Ils estiment que leur client "a accepté de faire" ce que l'entreprise demandait. "Et pourtant, Twitter refuse d'accepter cette réponse positive. De façon incroyable, (la société) insiste pour continuer la procédure, mettant en danger la transaction et jouant avec les intérêts des actionnaires".

«Faites-nous confiance»

Le groupe à l'oiseau bleu a de son côté fait valoir qu'il n'avait aucune raison de faire confiance à l'homme le plus riche au monde.

"A de nombreuses reprises", le clan Musk "n'a pas respecté son obligation de faire tout son possible pour conclure l'opération", ont répliqué les avocats de Twitter.

"Depuis des mois, (la partie adverse) a avancé des accusations de plus en plus invraisemblables pour retarder le procès (...), des accusations qui sont apparues sans fondement" lors des audiences préliminaires, ont-ils assené.

"Maintenant, à la veille du procès, ils disent vouloir conclure. (...) +Faites-nous confiance+ disent-ils, +nous sommes sérieux cette fois-ci+", s'est moqué le réseau social.

Les avocats d'Elon Musk ont argumenté que l'issue la plus probable à leur avis serait "que la dette soit financée", auquel cas "les actionnaires recevront leur argent bien plus vite que si Twitter remporte le procès, et l'appel ensuite (...) un processus qui pourrait prendre des mois".

"La cour est censée voir les choses de façon neutre et donc ne pas avoir d'opinion sur Elon Musk", rappelle Adam Badawi, professeur de droit l'université de Berkeley.

Mais si le milliardaire ne tient pas parole, les conséquences pourraient être rudes, ajoute l'expert, car il s'agit d'un tribunal spécialisé en droit des affaires, "qui a donc plus de marge de manoeuvre pour imposer des sanctions".


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.