En Egypte, les mangroves renaissent malgré le tourisme de masse

Des bateaux de plaisance sont aperçus au loin près d'une forêt de mangroves sur le site d'un projet de reboisement de mangroves parrainé par l'État dans la région de Hamata au sud de Marsa Alam, le long de la côte sud de la mer Rouge en Égypte, le 16 septembre 2022 (Photo, AFP).
Des bateaux de plaisance sont aperçus au loin près d'une forêt de mangroves sur le site d'un projet de reboisement de mangroves parrainé par l'État dans la région de Hamata au sud de Marsa Alam, le long de la côte sud de la mer Rouge en Égypte, le 16 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 octobre 2022

En Egypte, les mangroves renaissent malgré le tourisme de masse

  • Sous les racines tentaculaires de palétuviers désormais âgés de quelques mois, petits poissons et larves de crustacés prospèrent
  • «C'est tout un écosystème: en plantant une mangrove, on ramène une vie marine, des crustacés et des oiseaux», explique Sayed Khalifa, professeur d'agriculture

HAMATA: Sur une rive ensoleillée de la mer Rouge, des milliers de mangroves s'épanouissent: l'Egypte tente de sauver ces petits écosystèmes pour préserver sa biodiversité et de faire face au changement climatique.

Sous les racines tentaculaires de palétuviers désormais âgés de quelques mois, petits poissons et larves de crustacés prospèrent.

"C'est tout un écosystème: en plantant une mangrove, on ramène une vie marine, des crustacés et des oiseaux", explique Sayed Khalifa, professeur d'agriculture.

Depuis 2017, il dirige ce projet de reforestation à Hamata, dans le sud, qui couvre six zones de mangrove sur les deux rives égyptiennes de la mer Rouge: sur le continent africain et dans la péninsule du Sinaï.

«Au-delà des limites»

Les palétuviers, arbres ultra-résilients, vont chaque jour "bien au-delà de leurs limites", assure le programme de l'ONU pour l'Environnement (UNEP).

Ils absorbent cinq fois plus de carbone que les forêts terrestres, filtrent la pollution de l'eau, protègent des températures extrêmes et forment une barrière naturelle contre la montée des eaux.

Et tout ça, alors que leur protection coûte mille fois moins cher au kilomètre que de construire des murs contre les vagues, selon l'UNEP.

Malgré ces avantages compétitifs, entre les années 1980 et 1990, au moins 35% des mangroves du globe ont disparu. Et jusqu'à 80% dans certaines régions de l'océan Indien où les palétuviers ont toujours été une barrière naturelle aux tsunamis meurtriers.

C'est que, explique Niko Howai, doctorant à l'Université britannique de Reading, les dirigeants ne se rendaient pas compte à l'époque "de l'importance des mangroves" et ont préféré "les opportunités de revenus" qu'offrait alors la construction à tout-va d'infrastructures touristiques côtières.

Le tourisme, poumon économique

"Le tourisme de masse et les complexes hôteliers qui provoquent de la pollution, les bateaux et le forage d'hydrocarbures" ont eu raison de nombreuses mangroves en Egypte, affirme Kamal Chaltout, professeur de botanique à l'Université de Tanta, dans le nord du pays.

Actuellement, Le Caire consacre chaque année plus de 50 000 euros à la reforestation des mangroves. Mais tout cela "ne mènera à rien" si le tourisme et ses dégâts ne sont pas contrôlés, prévient M. Chaltout.

Aujourd'hui, les mangroves couvrent près de 500 hectares en Egypte, une portion minime des mangroves de l'océan Indien. Impossible toutefois de savoir combien d'hectares ont disparu en tout.

Une seule chose est sûre: en 2018, une équipe de chercheurs, dont M. Chaltout, rapportait que des mangroves recensées "dans les années 1950 et 1960" avaient été entièrement éradiquées --notamment dans la région d'Hurghada, station balnéaire prisée des plongeurs du monde entier.

Pour ces chercheurs, l'étendue des dégâts "dépasse probablement de loin des années de programmes de reforestation".

Car le palétuvier, explique M. Khalifa, est comme l'olivier: s'il peut survivre plus d'un siècle, il lui faut "20 à 30 ans, et surtout une protection totale, pour atteindre convenablement sa taille adulte".

«Robuste et sensible à la fois»

Malgré tout, il continue à croire à son projet de reforestation à Hamata et veut l'étendre "le plus au sud possible", dit-il, les pieds dans l'eau et le doigt pointé vers une marina pour yachts, six kilomètres plus au sud.

Sur la mer Rouge – qui draine 65% des revenus du secteur touristique, vital en Egypte – ses plants de palétuviers devront zigzaguer entre ports de plaisance, hôtels et complexes touristiques.

"Ce n'est pas impossible mais ce sera plus compliqué", prévient M. Howai, car "les palétuviers sont robustes, mais aussi sensibles, surtout quand ils sont jeunes".

Pour M. Khalifa, "il faut replanter, étendre les mangroves et impliquer les acteurs du tourisme". Par exemple, dit-il, chaque hôtel pourrait planter des palétuviers dans sa zone.

"On pourrait imaginer des avantages fiscaux" pour les inciter à agir, préconise-t-il.

"Ils peuvent faire des profits, mais ils doivent aussi jouer un rôle dans la protection de la nature."


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.