En Chine, Xi mène une «purge» anti-corruption avant le congrès

Xi Jinping a déjà fait passer trois importants rouages du pouvoir (l'armée, l'appareil de propagande et les services de sécurité) sous son contrôle, après avoir évincé les voix critiques et placé ses protégés. (AFP)
Xi Jinping a déjà fait passer trois importants rouages du pouvoir (l'armée, l'appareil de propagande et les services de sécurité) sous son contrôle, après avoir évincé les voix critiques et placé ses protégés. (AFP)
En 10 ans, Xi Jinping aura réussi à créer autour de lui un quasi-culte de la personnalité, jamais vu depuis celui entourant le fondateur du régime, Mao Tsé-toung. (AFP)
En 10 ans, Xi Jinping aura réussi à créer autour de lui un quasi-culte de la personnalité, jamais vu depuis celui entourant le fondateur du régime, Mao Tsé-toung. (AFP)
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Publié le Vendredi 07 octobre 2022

En Chine, Xi mène une «purge» anti-corruption avant le congrès

  • Le congrès est l'occasion pour le président de réduire la menace d'autres factions en promouvant des alliés à des postes importants au sein du PCC
  • Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat inédit à la tête de la Chine, contrairement aux règles non écrites du pouvoir chinois qui prévalaient depuis les années 1990

PEKIN: Avant l'important congrès du Parti communiste (PCC) mi-octobre, le président chinois Xi Jinping mène une "dernière série de purges" via sa campagne anti-corruption, afin de consolider son pouvoir, selon des analystes.

Il l'a lancée à son arrivée au pouvoir il y a 10 ans, promettant de faire tomber les "tigres" (hauts dirigeants) et les "mouches" (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vins et malversations diverses.

Depuis, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées selon les chiffres officiels, et la Chine a progressé, dans le bon sens, selon le classement de l'ONG Transparency International sur la perception de la corruption.

Mais pour ses critiques, la campagne est aussi pour Xi Jinping un outil politique, destiné à faire tomber des rivaux. Et l'approche du congrès a accéléré la tendance.

Depuis début 2022, des sanctions ont été prononcées dans quelque 1.110 affaires.

Parmi elles figurent celles de Sun Lijun, ancien vice-ministre de la Sécurité publique, et Fu Zhenghua, ex-ministre de la Justice, condamnés à passer le reste de leur vie derrière les barreaux.

"Cette dernière série de purges, déguisée en campagne anti-corruption, permettra à Xi d'avoir un contrôle plus étroit, voire absolu, sur les questions de nominations et de politique" lors du congrès, estime Willy Lam, spécialiste du PCC à l'Université chinoise de Hong Kong.

Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat inédit à la tête de la Chine, contrairement aux règles non écrites du pouvoir chinois qui prévalaient depuis les années 1990.

Fruits de mer 

Sun Lijun avait jadis la confiance du président. C'est même lui qui avait supervisé les questions de sécurité à Hong Kong durant les manifestations en 2019.

Mais l'ancien vice-ministre serait tombé en disgrâce à cause de ses ambitions politiques, accusé de "porter gravement atteinte à l'unité du parti".

En janvier, il "avouait" à la télévision publique avoir accepté pour 13 millions d'euros de pots-de-vins, dissimulés... dans des boîtes de fruits de mer, en échange de promotions de carrière.

D'autres personnalités de sa "clique" politique, dont l'ex-ministre de la Justice et trois autres chefs provinciaux de la police, ont également été condamnées à de lourdes peines.

"L'affaire Sun Lijun est liée au contrôle absolu que Xi Jinping veut avoir sur l'appareil de sécurité, car c'est indispensable à ses desseins politiques" lors du congrès, estime Yun Sun, spécialiste de la Chine au centre de réflexion Stimson Center à Washington.

"C'est aussi un message de fermeté pour toutes les voix critiques de la gouvernance de Xi".

Malgré une façade d'unité, le Parti est composé de plusieurs factions rivalisant d'influence.

"Certains sont anti-Xi mais très pro-parti. Et ils n'aiment pas la direction prise par le parti sous sa gouvernance", estime Alex Payette, directeur du cabinet Cercius Group, basé à Montréal.

Le congrès est l'occasion pour le président de réduire la menace d'autres factions en promouvant des alliés à des postes importants au sein du PCC.

«Loyauté»

En 10 ans, Xi Jinping aura réussi à créer autour de lui un quasi-culte de la personnalité, jamais vu depuis celui entourant le fondateur du régime, Mao Tsé-toung.

Dès le collège, les élèves apprennent désormais la "pensée Xi Jinping".

Xi Jinping a déjà fait passer trois importants rouages du pouvoir (l'armée, l'appareil de propagande et les services de sécurité) sous son contrôle, après avoir évincé les voix critiques et placé ses protégés.

Le président et le nouveau ministre de la Sécurité publique, Wang Xiaohong, se connaissent ainsi depuis les années 1990, lorsque les deux travaillaient dans la province du Fujian (est).

"Xi Jinping sélectionne des personnes ayant montré une loyauté absolue à son égard durant plusieurs décennies", souligne Wu Muluan, expert en politique chinoise à l'Université nationale de Singapour.

Bien s'entourer est d'autant plus crucial qu'il doit faire face à un ralentissement économique, d'importantes tensions avec les Etats-Unis et une stratégie sanitaire chinoise anti-Covid qui isole son pays du reste du monde.

"Jouer la carte de l'anti-corruption est un outil très utile pour Xi pour envoyer un message au nombre encore considérable d'opposants dans les hautes sphères du parti", estime Willy Lam.

"Quiconque s'oppose peut écoper d'une peine d'emprisonnement (...) ou au moins être harcelé par l'agence anti-corruption, avec par exemple une surveillance 24 heures sur 24."


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."