Guerre et inflation mettent à mal la croissance mondiale

La Russie, dont l'économie subit de plein fouet les sanctions mises en place notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne, connaîtra une récession cette année, mais la situation devrait être moins marquée qu'envisagé au début de l'été. (Photo, AFP)
La Russie, dont l'économie subit de plein fouet les sanctions mises en place notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne, connaîtra une récession cette année, mais la situation devrait être moins marquée qu'envisagé au début de l'été. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Guerre et inflation mettent à mal la croissance mondiale

La Russie, dont l'économie subit de plein fouet les sanctions mises en place notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne, connaîtra une récession cette année, mais la situation devrait être moins marquée qu'envisagé au début de l'été. (Photo, AFP)
  • «A l'exception de la crise financière de 2008 et de la phase aigüe de la pandémie, il s'agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001 et elle reflète le ralentissement des principales économies»
  • La Chine, deuxième puissance économique mondiale, devrait connaître en 2022 sa pire année depuis plus de 40 ans

WASHINGTON: L'économie mondiale, secouée par des chocs à répétition depuis un an, se rapproche un peu plus de la récession, qui risque de toucher plusieurs pays avancées en 2023, a prévenu mardi le FMI à l'occasion de la publication de son rapport d'automne sur l'économie. 

Certes, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu à 3,2% sa prévision de croissance pour 2022, déjà révisée trois fois cette année, mais il a abaissé de nouveau celle attendue pour 2023, cette fois à 2,7%, soit 0,2 point de moins que la précédente révision au mois de juillet. 

"A l'exception de la crise financière de 2008 et de la phase aigüe de la pandémie, il s'agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001 et elle reflète le ralentissement des principales économies", Etats-Unis, Europe et Chine pour différentes raisons, précise l'institution. 

Car l'économie mondiale, qui se remettait doucement des effets de la pandémie et restait confrontée à des problèmes de logistique dans de nombreux secteurs, fait désormais face à un enchaînement de chocs inhabituel. 

"Les chocs de cette année vont renforcer les conséquences de la pandémie qui n'étaient qu'en partie rattrapées. En résumé, le pire est à venir et pour beaucoup de gens, 2023 ressemblera à de la récession", a déclaré le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, dans un communiqué. 

Au centre des difficultés, une inflation persistante, touchant les économies avancées mais, plus encore, les pays émergents et en développement, et qui devrait atteindre 8,8% en moyenne au niveau mondial cette année (+0,5 point par rapport aux prévisions de juillet). 

Une note positive cependant: l'inflation mondiale devrait avoir atteint son pic au troisième trimestre (9,5%) et commencer à refluer dès le dernier trimestre 2022, poursuivant cette tendance l'année prochaine, pour revenir au dernier trimestre 2023 à un niveau comparable à l'inflation de 2021 (4,7%). 

Le ralentissement économique va cependant toucher l'ensemble des Etats les plus riches, à commencer par les Etats-Unis: la croissance y a été révisée à tout juste 1,6% en 2022, contre 2,3% attendus en juillet. 2023 pourrait être plus difficile encore, le Fonds tablant sur tout juste 1%. 

Et la situation n'est guère meilleure dans la zone euro: certes, la croissance devrait atteindre 3,1% en 2022, mieux qu'attendu en juillet (+0,5 point) mais la zone devrait frôler la récession en 2023, à 0,5% de croissance (-0,7 point par rapport aux prévisions de juillet). 

Et pour certains Etats membres, l'Allemagne et l'Italie, la récession semble inévitable l'an prochain (respectivement -0,3% et -0,2%), alors que la France peut espérer rester au-dessus de la ligne de flottaison, avec une croissance de 0,7%. Tout comme, hors UE, le Royaume-Uni, à 0,3%. 

Les pays émergents résistent mieux 

La Chine, deuxième puissance économique mondiale, devrait de son côté connaître en 2022 sa pire année depuis plus de 40 ans, si l'on excepte la pandémie en 2020, avec une croissance attendue de tout juste 3,2%, avant de repartir légèrement en 2023 (4,4%). 

En cause, les confinements à répétition causés par la politique de tolérance zéro vis-à-vis de Covid-19 qui ont touché plusieurs villes du pays, à commencer par son pôle économique, Shanghai, fermé pendant plus d'un mois. 

La Russie, dont l'économie subit de plein fouet les sanctions mises en place notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne, connaîtra une récession cette année, mais la situation devrait être moins marquée qu'envisagé au début de l'été. 

Le FMI y anticipe désormais une contraction de 3,4% pour 2022, mais c'est 2,6 points de mieux que les prévisions faites en juillet dernier. La Russie devrait cependant être la seule économie du G20, qui se réunira mercredi à Washington, à connaître la récession cette année. 

Dans un contexte mondial morose, la région Amérique latine et Caraïbes voit quant à elle ses prévisions s'améliorer, avec une croissance désormais attendue à 3,5% (+0,5 point) cette année, même si ses deux principales économies, le Brésil et le Mexique, auront une croissance moins marquée que la moyenne de la région. 

L'avenir reste néanmoins incertain, souligne le Fonds, qui reconnaît que ses prévisions, en particulier pour 2023, ne sont valables que "si les anticipations d'inflation restent stables et que le resserrement monétaire n'entraîne ni récession généralisée ni ajustement désordonné des marchés financiers". 

D'autant que l'effet de 2022 se fera sentir sur le long terme. Lors d'un discours prononcé jeudi, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait souligné que "d'ici a 2026, cela représentera une perte de 4 000 milliards de dollars pour l'économie mondiale, soit la taille de l'économie allemande". 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.