Une épave en mer Rouge reflète l'ampleur du patrimoine maritime de l'Arabie saoudite

Des archéologues marins d'Arabie Saoudite et de l'Université de Naples «L’Orientale» documentent certaines des centaines de jarres de stockage trouvées sur le site de l'épave d'Umm Lajj. (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)
Des archéologues marins d'Arabie Saoudite et de l'Université de Naples «L’Orientale» documentent certaines des centaines de jarres de stockage trouvées sur le site de l'épave d'Umm Lajj. (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)
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Publié le Mercredi 12 octobre 2022

Une épave en mer Rouge reflète l'ampleur du patrimoine maritime de l'Arabie saoudite

  • L'épave d'Umm Lajj se trouve à une profondeur d'environ 22 mètres, à 180 km au nord du port moderne de Yanbu
  • En août, la Commission du patrimoine saoudien a lancé un projet d'étude de 400 km de la côte de la mer Rouge du Royaume

LONDRES: À première vue, la tasse en porcelaine bleue et blanche gisant intacte sur le fond marin sablonneux semble avoir été jetée d'un bateau hier.

En fait, cette tasse, l'une des centaines disséminées dans la région immédiate, repose sous les flots depuis plus de deux-cent-cinquante ans.

La cargaison perdue, ainsi que le grand navire marchand qui l'a emportée au fond de l'eau, ne sont pas seulement les indices d'une tragédie oubliée depuis longtemps, mais aussi une indication de l'ampleur du patrimoine maritime de l'Arabie saoudite, encore largement méconnu.

L'épave d'Umm Lajj, nommée d'après la ville la plus proche sur la côte de la mer Rouge du Royaume, se trouve à une profondeur d'environ 22 mètres, entre le lagon d'Al Wajh et l'île d'Al-Hassan, à environ 180 kilomètres au nord du port moderne de Yanbu.

On pense qu'une simple tasse trouvée sur le fond marin au large d'Umm Lajj a été fabriquée en Chine et transportée en mer Rouge au XVIIIe siècle. (Photo, Ministère de la culture/Université de Naples)

L’épave du bateau a été découverte il y a plus de quinze ans par des plongeurs amateurs et, avant que l'accès au site puisse être officiellement restreint, elle a été partiellement pillé.

En 2015, la Commission du patrimoine du ministère saoudien de la Culture a placé les eaux entre Yanbu et Umm Lajj sous protection et a invité une équipe de l'Université de Naples «L'Orientale» à se joindre aux archéologues saoudiens afin d’effectuer une étude du site – et une pièce fascinante du puzzle émergeant de l'histoire maritime du Royaume a commencé à sortir des profondeurs.

Ils ont trouvé les traces des restes d'un grand navire marchand du milieu du XVIIIe siècle, d'environ 40 mètres de long. Bien que partiellement enfouies dans le sable, certaines des poutres du navire étaient encore visibles au-dessus du fond marin. Autour du site de l'épave se trouvait une partie de sa cargaison, notamment des centaines de jarres, d'autres récipients de stockage et des centaines de petites tasses en porcelaine, dont beaucoup étaient encore intactes.

Près de ce que l'on pense être la poupe du navire se trouve un monticule d'environ 1 000 jarres en terre cuite, autrefois couramment utilisées dans toute l'Égypte et l'Arabie pour contenir des liquides, maintenant calcifiées en une seule masse solide. Il est probable que de nombreuses autres jarres se trouvent encore sous le sable.

L'épave se trouve à angle droit par rapport au récif, ce qui indique que le navire a pu connaître son destin au mouillage, peut-être en cherchant à s'abriter des vents du nord-ouest dominants dans la région.

La cause du naufrage reste incertaine. Il est possible qu'il ait sombré dans une tempête ou se soit échoué sur le récif. Un incendie catastrophique pourrait s’être déclaré à bord, ce qui expliquerait la présence de quelques fragments de bois brûlé parmi les débris.

Mais surtout, les archéologues ont pu reconstituer l'histoire du navire et de son équipage, contribuant ainsi à une meilleure compréhension du patrimoine maritime de l'Arabie saoudite et de la région de la mer Rouge.

Au cours des dernières décennies, d'énormes travaux archéologiques ont été menés en Arabie saoudite, dressant un tableau de plus en plus complet d'un patrimoine complexe qui remonte aux premiers jours de l'histoire de l'humanité.

L'archéologue Chiara Zazzaro, co-directrice de l'exploration sous-marine du site.  (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)

Grâce à leur inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, des trésors tels que la région d'AlUla, où se trouve l'ancienne cité nabatéenne de Hegra, Diriyah, le berceau de l'Arabie saoudite, et la région de Hail, avec sa richesse en art rupestre documentant plus de dix-mille ans d'histoire humaine, commencent à être connus dans le monde entier.

L'attention se porte désormais sur ce qui se cache sous les vagues au large de l'Arabie saoudite. Le point de départ est une simple tasse posée sur le fond marin au large d'Umm Lajj, qui est suspectée d’avoir été fabriquée en Chine et transportée en mer Rouge au XVIIIe siècle.

En août, la Commission du patrimoine saoudien, en collaboration avec l'université du roi Abdelaziz à Djeddah, a lancé des plans pour une recherche sous-marine sans précédent qui sonderait 400 km de la côte de la mer Rouge du Royaume.

Cette recherche débutera du site de l'épave d'Umm Lajj et remontera vers le nord jusqu'à Ras al-Cheikh Hamid, le cap sablonneux de la province de Tabūk qui constitue l'extrémité occidentale de l'Arabie saoudite continentale.

Plusieurs mystères attendent d'être résolus, notamment l'emplacement d'un certain nombre de ports mentionnés par les historiens classiques et qui se trouveraient le long du littoral de la mer Rouge en Arabie saoudite.

Parmi eux figure l'ancien port de Charmuthas, décrit au deuxième siècle avant J.-C. par l'historien grec Agatharchides comme le meilleur port de la côte, capable d'abriter 2 000 navires à la fois.

Certains archéologues pensent qu'il s'agissait d'une vaste étendue d'eau à laquelle on accédait par une baie étroite, ou bras de mer, à quelque 30 km en amont de la côte de Yanbu, toujours fréquentée par de petits bateaux de pêche et autres embarcations de plaisance.

Iotabe, une île qui a servi de port commercial et de centre fiscal romain au premier millénaire, a été mentionnée pour la première fois par des historiens romains contemporains au quatrième siècle et a été associée par certains à l'île stratégiquement importante de Tiran, à l'embouchure du golfe d'Aqaba.

La grande lagune d'Al-Wajh, juste au nord de l'épave d'Umm Lajj, a été évoquée comme le site possible de deux ports antiques. L'un était Egra, mentionné au premier siècle par le géographe grec Strabo comme un village de bord de mer associé à Hegra, à 160 km à l'intérieur des terres. L'autre est un autre port nabatéen perdu, Leuke Kome, ou Horse Bay, également mentionné par Strabo.

L'épave d’Umm Lajj, qui porte le nom de la ville la plus proche sur la côte de la mer Rouge du Royaume, se trouve à une profondeur d'environ 22 mètres. (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)

Certains de ces sites seront inclus dans la recherche. D'autres ont été identifiés par une équipe de biologistes marins qui a déjà étudié le lagon d'Al Wajh, juste au nord du site de l'épave, dans le cadre d'une étude de onze mois sur l'ensemble de la zone désignée pour le développement par la Compagnie de développement de la mer Rouge, afin d'identifier et de protéger la faune et les écosystèmes de la région.

Chiara Zazzaro, archéologue à l'Université de Naples «L'Orientale» et codirectrice des recherches sous-marines avec Romolo Loreto sur l'épave d'Umm Lajj, a déclaré: «Ils ne sont pas archéologues, mais ils ont soigneusement mentionné la position de chaque élément de preuve archéologique sous-marine potentielle qu'ils ont trouvé, et ils ont une liste d'une douzaine d'endroits, rien que le long de la rive d'Al Wajh.»

On ne sait pas encore si chacun de ces sites est l'épave d'un navire. Mais Zazzaro et ses collègues ont été invités à plonger sur l'un d'eux le mois dernier. «Celui-ci est assurément l’épave d’un navire. Il y a des jarres, semblables à celles que nous avons trouvées à Umm Lajj, et des restes de bois», a-t-elle ajouté.

Parallèlement, alors que la plus vaste étude maritime jamais réalisée sur la côte de la mer Rouge est en cours, l'épave d'Umm Lajj va faire l'objet des premières fouilles archéologiques sous-marines du Royaume.

Le projet est dirigé par la Compagnie de développement de la mer Rouge qui, en partenariat avec le ministère de la Culture, qui prévoient de transformer plus de 28 000 kilomètres carrés de terres, d'îles et d'eaux vierges le long de la côte ouest de l'Arabie saoudite en une destination touristique durable qui tirera le meilleur parti des paysages époustouflants et du patrimoine de la région.

S'exprimant lors de la signature des accords entre l'organisation et le ministère en novembre, John Pagano, directeur général de la Compagnie de développement de la mer Rouge, a déclaré: «La côte de la mer Rouge en Arabie saoudite est riche en histoire, placée au cœur des routes commerciales mondiales depuis des siècles.

«Le partenariat avec les commissions du patrimoine et des musées nous permet à la fois d'explorer l'importance historique de cette région unique et de garantir la préservation de nos découvertes.»

Il a souligné que la Compagnie de développement de la mer Rouge était «engagée dans le développement responsable de l'extraordinaire beauté naturelle et de la valeur historique de la mer Rouge et nous nous réjouissons d'une collaboration étroite pour faire progresser les efforts de conservation du patrimoine du Royaume.»

Les plongées de cette année ont ajouté plus de matériel aux découvertes, des épaves rappelant que des vies ont probablement été perdues: Une cuillère, un peigne, des perles, et ce qui semble être des pièces de monnaie.

Zazzaro a signalé que ces découvertes sont maintenant en cours d'analyse. «Elles ont le même diamètre que le thaler de Marie-Thérèse, un type de pièce d'argent qui a été frappé pour la première fois en 1741 et qui est rapidement devenu une monnaie courante dans le commerce mondial. J'espère qu'elles le sont: Cela nous donnerait tellement d'informations sur l'économie de cette période.»

Parmi les autres trouvailles figurent des grains de café – le port de Mocha au Yémen a été pendant de nombreuses décennies la source d'une grande partie du café consommé en Europe, cultivé sur les flancs des monts Sarawat qui longent le côté de la mer Rouge. Les bols de deux pipes de style ottoman laissent deviner les origines de l'équipage.

Jusqu'à ce que des fouilles soient entreprises, seules quelques poutres sont actuellement visibles, mais elles sont suffisamment importantes pour montrer que le navire n'était pas un boutre arabe traditionnel.

«Il est complètement différent. Les boutres sont normalement plus courts, d'un maximum d'environ 35 mètres, alors qu'il s'agit d'une structure assez massive. Les planches sont très épaisses, et la charpente interne est également très grande», a ajouté Zazzaro.

Elle a indiqué que le navire a presque certainement été construit sur la mer Rouge, probablement en Égypte.

«Nous avons analysé le bois et il est d'origine européenne, en pin et en chêne, et nous savons, grâce à des sources d'archives, qu'il y avait des chantiers navals dans le golfe de Suez qui avaient accès à ces matériaux», a-t-elle clarifié.

Les fouilles de l'épave vont certainement révéler d'autres secrets. Mais les archéologues ont déjà reconstitué une grande partie de l'histoire du navire, et la manière dont elle s'inscrit dans le cadre plus large du commerce maritime égypto-arabe avant l'expansion européenne en mer Rouge.

La première chose dont les archéologues se sont rendu compte, c'est qu'il y avait des similitudes frappantes entre le navire d’Umm Lajj et deux autres épaves de la mer Rouge, découvertes au large de l'Égypte en 1969 et 1994.

La cargaison des deux épaves, un grand navire ottoman du XVIIIe siècle découvert au large de Charm el-Cheikh et un navire similaire trouvé sur l'île de Sadana, près de Safaga en Égypte, était similaire à celle d'Umm Lajj.

Mais c'est l'analyse experte des coupes de l'épave d'Umm Lajj qui a permis de dater le navire, de déterminer la route qu'il avait probablement empruntée et d'établir son rôle dans le schéma général du commerce dans la région.

Dans un article publié en 2018, Chiara Visconti, professeure d'archéologie chinoise et d'histoire de l'art à l'Université de Naples «L'Orientale», a conclu que l'épave d'Umm Lajj pouvait «être considérée comme une preuve archéologique importante du commerce inter-asiatique le long de la mer Rouge – une mer qui a jusqu'à présent fait l'objet de peu d'exploration archéologique – et de la complexité des routes commerciales utilisées pour transporter la porcelaine chinoise à travers la Route maritime de la soie».

Elle s'est rendu compte que le motif décoratif trouvé sur de nombreuses tasses – en particulier, un pin avec un tronc noueux émergeant d'un sol rocheux d'un côté et une seule touffe d'herbe de l'autre, connu par les historiens sous le nom de motif du pin bleu – avait également été vu sur des dizaines de milliers de tasses dans la cargaison du Geldermalsen.

«C’est à coup sûr une épave de navire. Il y a des jarres, semblables à celles que nous avons trouvées à Umm Lajj, et des restes de bois», a déclaré Chiara Zazzaro. (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)

Ce navire, qui appartenait à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, avait sombré au large d'une île d'Indonésie en 1752 alors qu'il revenait de Canton vers les Pays-Bas avec de nouveaux stocks de porcelaine chinoise très prisée.

Les archives montrent qu'au printemps 1751, le Geldermalsen avait quitté Canton avec une cargaison de tasses et d'autres porcelaines à destination de Surat, un centre de commerce de la société dans le nord-ouest de l'Inde.

Visconti a conclu qu'une partie de la porcelaine a ensuite fait son chemin de Surat à bord d'un navire indien jusqu'à Djeddah, où elle a été transférée sur le navire d’Umm Lajj, «très probablement l'un des navires qui couvraient le secteur du centre-nord de la mer Rouge, sur la route de Djeddah à Suez».

Le navire d’Umm Lajj semble n'avoir porté aucun canon et, à une époque où l'océan Indien était une zone interdite à tous, sauf aux marchands les plus lourdement armés, «il semble peu probable qu'un navire destiné à naviguer dans l'océan Indien ait pris la mer sans avoir à bord des moyens de défense».

Un indice fascinant pointe vers la destination prévue de la cargaison perdue: l’absence de sous-tasses. Dans son article, Visconti a indiqué: «Dans les cargaisons destinées à l'Europe... les tasses à thé et à café étaient toujours accompagnées de leurs sous-tasses respectives. La cargaison d'Umm Lajj est composée de tasses sans sous-tasses, ce qui suggère qu'elle était destinée au marché du Moyen-Orient.»

En fin de compte, il est prévu que les visiteurs du projet de la mer Rouge puissent plonger sur le site de l'épave d'Umm Lajj. Sur terre comme sur mer, l'Arabie saoudite mène une politique de musées ouverts, plaçant les trésors culturels au cœur des projets destinés à attirer les touristes dans le Royaume.

Certains de ces objets seront récupérés et exposés dans des musées, mais d'autres, notamment la masse calcifiée des pots, seront laissés là où ils sont tombés sur le fond marin, pour être découverts dans leur environnement.

En tant qu'archéologue, Zazzaro soutient pleinement le principe de l'accès des plongeurs touristiques aux sites du patrimoine subaquatique.

«Il faut le faire de manière responsable, bien sûr. Mais il s'agit d'un patrimoine pour tous, et plus il y a de personnes qui peuvent venir le voir et en apprendre davantage, mieux c'est. C'est ce qui donne du sens à notre travail», a-t-elle ajouté.

En 2015, l'Arabie saoudite a ratifié la Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, en vertu de laquelle les sites subaquatiques bénéficient du même statut et de la même protection que les sites terrestres.

La convention comporte également des principes de base que les États doivent prendre en compte dans leurs efforts pour protéger les sites archéologiques engloutis, notamment en donnant la préférence à la préservation in situ.

Zazzaro a signalé: «L'annexe de la convention stipule qu'avant de lancer un projet, il faut réfléchir à ce qu'il faut faire ensuite, à la manière de prendre soin du site et de s'assurer que les populations locales le connaissent, et à la manière de garantir que tout le monde puisse profiter de ces découvertes importantes.»

Après la fouille du navire, Zazzaro estime qu’il devrait être laissé en place, dans ce qui est un environnement naturellement protecteur.

Des archéologues marins d'Arabie Saoudite et de l'Université de Naples «L'Orientale» documentent des centaines de jarres de stockage trouvées sur le site de l'épave d'Umm Lajj. (Photo, Ministère de la Culture/Université de Naples)

«Il serait très difficile et coûteux de retirer, de conserver et d'exposer la structure en bois du navire. De plus, il est préférable de le voir là où il se trouve – ce sera un spectacle admirable.

«La chance de pouvoir plonger sur cette épave était un rêve devenu réalité. C'est tellement spectaculaire. À seulement 20 mètres de profondeur, la lumière y pénètre, et la visibilité est très bonne», a-t-elle ajouté.

Bien que l'Arabie saoudite bénéficie de plus en plus d'une ouverture sur le monde et que les visiteurs affluent pour découvrir ses nombreux trésors patrimoniaux, les sites archéologiques terrestres étant protégés par le manque de visiteurs, les sites sous-marins sont eux aussi restés largement intacts.

«En Méditerranée, de nombreuses épaves – certainement à une vingtaine de mètres – auraient été largement pillées, et il est désormais rare de trouver une épave intacte à cette profondeur.

«Mais en Arabie Saoudite, il y a une richesse de matériel qui attend d'être découverte le long de la côte de la mer Rouge, et une grande partie de ce matériel n'a probablement pas été touché du tout», a soutenu Zazzaro.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.