Iran: un mois de colère après la mort de Mahsa Amini

Des manifestants participent à une manifestation de solidarité organisée par le bloc politique syro-kurde, contre la mort de Mahsa Amini, devant les bureaux des Nations Unies dans la ville de Qamishli, dans la province de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 10 octobre 2022. (Photo, AFP)
Des manifestants participent à une manifestation de solidarité organisée par le bloc politique syro-kurde, contre la mort de Mahsa Amini, devant les bureaux des Nations Unies dans la ville de Qamishli, dans la province de Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, le 10 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 13 octobre 2022

Iran: un mois de colère après la mort de Mahsa Amini

  • L'ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo fait état d'au moins 108 morts dans la répression des manifestations
  • Le 20 septembre, un parlementaire iranien, dans une prise de position inhabituelle, critique la «police des mœurs», jugeant qu'elle «n'obtient aucun résultat, sauf causer des dommages au pays»

PARIS: Voici les principaux événements depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des moeurs, qui a déclenché des manifestations meurtrières en Iran.

L'ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo fait état d'au moins 108 morts dans la répression des manifestations.

 

Dans le coma 

Le 15 septembre, des défenseurs des droits de l'Homme rapportent qu'une Iranienne de 22 ans est dans le coma après avoir été arrêtée le 13 à Téhéran par la police des moeurs pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran, prévoyant notamment le port du voile.

Selon la police, la jeune femme a été "prise subitement d'un problème cardiaque".

Le président iranien Ebrahim Raïssi demande l'ouverture d'une enquête.

Mahsa Amini décède le 16 à l'hôpital. Des militants assurent qu'elle a reçu un coup mortel à la tête.

La police assure, elle, qu'il n'y a "pas eu de contact physique" avec la jeune femme. La télévision d'Etat diffuse des extraits d'une vidéo filmée au commissariat pour appuyer cette version.

 

Manifestations 

Mahsa Amini est inhumée le 17 dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan. Une manifestation est dispersée à coups de gaz lacrymogène.

De nombreuses personnalités expriment leur colère sur les réseaux sociaux.

De nouvelles manifestations ont lieu les jours suivants, notamment à Téhéran et à Machhad.

 

«Transférée tardivement à l'hôpital»

Le père de la victime déclare le 19 que la vidéo de la police a été "coupée" et affirme que sa fille a "été transférée tardivement à l'hôpital".

Le 20, un parlementaire iranien, dans une prise de position inhabituelle, critique la "police des mœurs", jugeant qu'elle "n'obtient aucun résultat, sauf causer des dommages au pays".

 

Instagram et WhatsApp bloqués 

Dans la nuit, les manifestations s'étendent à une quinzaine de villes. Des images sur les réseaux sociaux montrent des femmes mettant le feu à leur foulard.

Le 22, les autorités bloquent l'accès à Instagram et à WhatsApp, les deux applications les plus utilisées en Iran.

Washington annonce des sanctions économiques visant la police des mœurs et plusieurs responsables de la sécurité. Le Canada puis le Royaume-Uni en feront de même.

 

Contre-manifestations 

A l'appel des autorités, des milliers de personnes défilent le 23, défendant le port du voile.

Le 25, le président Raïssi appelle les forces de l'ordre à agir "fermement" contre les manifestants. Le chef du pouvoir judiciaire menace de ne faire preuve d'"aucune indulgence".

Le 26, les autorités indiquent avoir interpellé plus de 1.200 personnes qualifiées d'"émeutiers", dont des militants, des avocats et des journalistes, d'après des ONG. L'ONU appelle Téhéran à "la plus grande retenue".

Le 28, la famille de Mahsa Amini porte plainte contre les "auteurs de son arrestation".

Les autorités annoncent l'arrestation de plusieurs étrangers en lien selon elles avec la contestation.

 

Khamenei accuse l'Amérique 

De violents incidents éclatent le 2 octobre à Téhéran entre étudiants et forces de sécurité dans l'université de technologie Sharif, la plus importante du pays. Des écolières manifestent à leur tour la semaine suivante en retirant leur voile et en criant des slogans hostiles au régime.

Le guide suprême Ali Khamenei accuse les Etats-Unis, Israël et leurs "agents" d'avoir fomenté le mouvement de contestation.

 

Amini morte de maladie, selon les autorités 

La mort de Mahsa Amini est liée à une maladie du cerveau et n'a pas été causée par des coups, selon un rapport médical publié le 7 par la République islamique.

Le 8, un groupe soutenant la contestation pirate une chaîne de la télévision d'Etat, affichant un message hostile à Ali Khamenei.

 

Grèves 

Le 10, la contestation s'étend au secteur pétrolier, avec des grèves et des rassemblements dans l'usine pétrochimique d'Assalouyeh (sud-ouest), à Abadan (ouest) ou Bouchehr (sud), d'après l'IHR.

Le 12, des avocats rejoignent le mouvement, reprenant le slogan des manifestants "Femme, vie, liberté", à Téhéran.

Les 27 pays membres de l'Union européenne s'accordent pour sanctionner les responsables iraniens impliqués dans la répression.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".