Chez les pro-Trump de Pennsylvanie, entre déni et résignation

Des partisans de Donald Trump s’agenouillent pour prier que les résultats finaux l’annoncent vainqueur, à Towanda, en Pennsylvanie le 8 novembre (Photo, Catherine TRIOMPHE/AFP).
Des partisans de Donald Trump s’agenouillent pour prier que les résultats finaux l’annoncent vainqueur, à Towanda, en Pennsylvanie le 8 novembre (Photo, Catherine TRIOMPHE/AFP).
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Publié le Lundi 09 novembre 2020

Chez les pro-Trump de Pennsylvanie, entre déni et résignation

  • Beaucoup refusent pour l'instant d'entériner la victoire de Joe Biden, mais laissent néanmoins pointer de premiers signes de résignation
  • Sur les quelque 30 000 électeurs du comté, près de 72% ont voté cette année pour Donald Trump - un point de plus qu'en 2016

TOWANDA, Etats-Unis: Ils n'y croiront pas « tant que les résultats ne seront pas certifiés » : sur les terres pro-Trump de Pennsylvanie, beaucoup refusent pour l'instant d'entériner la victoire de Joe Biden, mais laissent néanmoins pointer de premiers signes de résignation.

Au lendemain de l'annonce de la victoire du candidat démocrate, ils étaient près d'une trentaine de « Trumpistes », dimanche, dans le comté rural de Bradford, dans le nord-est de la Pennsylvanie, à se retrouver devant le restaurant « Jones Diner », où ils s'étaient souvent rassemblés pendant la campagne électorale. Avec grands drapeaux bleus Trump-Pence, drapeaux américains et casquettes MAGA, comme aux belles heures de la campagne électorale.

Sur les quelque 30 000 électeurs du comté, près de 72% ont voté cette année pour Donald Trump - un point de plus qu'en 2016. Faisant dire à Doug McLinko, élu républicain local : « nous sommes ici au cœur du pays des ‘pitoyables’ », allusion à l'expression malheureuse d'Hillary Clinton, qui en 2016 avait qualifié de « panier de pitoyables » les électeurs trumpistes.

Sans surprise, la déception est sur tous les visages. La propriétaire du restaurant, Blythe Jones, se dit « bouleversée » ; une retraitée, Sue Wheeler, se déclare « dévastée » par la victoire annoncée d'un candidat acceptant qu'on « avorte des bébés » ; et Doug McLinko, « en colère », laisse éclater son profond mépris pour Joe Biden. 

« Je ne l'écouterai pas »

Pour tous, concéder la défaite est prématuré : Donald Trump n'a toujours pas officiellement félicité Joe Biden, comme le veut la tradition. Et les républicains ont engagé des recours devant la justice - demandant soit un recomptage, soit l'annulation de certains bulletins dans les Etats-clé emportés par Joe Biden - qui demandent à être tranchés avant de pouvoir déterminer définitivement le vainqueur, disent-ils. 

Surtout, ils affirment ne vouloir présager de rien en attendant la certification du décompte des bulletins de vote - qui doit intervenir en Pennsylvanie avant le 23 novembre.

Doug McLinko a ainsi refusé de regarder le grand discours de Joe Biden samedi soir : « Je ne l'ai pas écouté et je ne l'écouterai pas, la raison étant que je ne l'accepterai pas comme président tant que les résultats ne seront pas certifiés », martèle-t-il.

En attendant cette certification, il ne veut même pas imaginer un monde où Donald Trump reconnaitrait la défaite, et celle de ses quelque 70 millions de supporters (contre 75 millions pour Joe Biden).

« Je suis fier de cet homme, il a 70 millions de gens derrière lui : je ne veux pas qu'il concède la défaite tant que tous les votes légaux n'auront pas été comptés, qu'on pourra être à l'aise avec le résultat et savoir qu'il n'y a pas eu corruption ».

Blythe Jones a regardé le discours de Biden pendant quelques minutes à peine. « S'ils déclarent que c'est lui (Biden) qui a gagné et que tout s'est déroulé légalement, là, j'écouterai, mais en attendant, je me méfie », souffle-t-elle. 

« Si après les actions en justice, ils décident que tout a été légal, il faudra bien lâcher l'affaire », ajoute-t-elle cependant.

Main tendue ?

Pour eux qui se disent très croyants - ils finiront leur rassemblement par une prière, genou à terre - comment réagir à la main tendue de Joe Biden, qui a souligné samedi soir comprendre « la déception » des électeurs de Trump et vouloir « parler » avec eux pour « panser les plaies »? 

Doug McLinko n'y voit que des mots vides de sens, mais les autres sont moins catégoriques.   

« Si (Biden) est équitable et s'il nous écoute, nous qui travaillons dur, qui payons des impôts, au lieu de distribuer l'argent (à ceux qui ne travaillent pas, ndlr), je crois qu'on peut s'entendre », dit Blythe Jones, qui se dit opposée à toute opposition violente.

Bien qu' « évidemment déçu » par la défaite annoncée de Donald Trump, Eamon Daley, 28 ans, qui gère une entreprise d'asphalte avec son frère, affirme vouloir aider à surmonter les divisions du pays.

« Il faut commencer à le faire avant qu'il ne soit trop tard », dit-il. 

Il aimerait se montrer « plus ouvert d'esprit », « essayer de parler aux gens », et rêve même un jour d' « organiser un rassemblement comme celui-ci, mais avec des gens des deux bords ».


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.