Liz Truss menacée, se résout à de nouvelles concessions et remplace son ministre des Finances

Le Premier ministre britannique, Liz Truss lors d'une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 octobre 2022, après le limogeage du ministre des Finances. (AFP).
Le Premier ministre britannique, Liz Truss lors d'une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 octobre 2022, après le limogeage du ministre des Finances. (AFP).
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Liz Truss menacée, se résout à de nouvelles concessions et remplace son ministre des Finances

  • «Vous m'avez demandé de démissionner en tant que Chancelier» de l'Echiquier, «j'ai accepté», a écrit Kwasi Kwarteng dans une lettre à sa «collègue et amie» Liz Truss
  • Sur la sellette après 38 jours au pouvoir, Liz Truss avait annoncé un peu plus tôt le limogeage de son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, remplacé dans la foulée par Jeremy Hunt

LONDRES : Déjà menacée à son poste après un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a été contrainte à une nouvelle volte-face vendredi sur son programme économique et a changé de ministre des Finances, dans une tentative pour rassurer les marchés et les rangs conservateurs.

"Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient", a reconnu Mme Truss lors d'une brève conférence de presse en début d'après-midi, avant d'annoncer qu'elle se résolvait à augmenter l'impôt sur les sociétés comme l'avait prévu le précédent gouvernement conservateur. Elle souhaitait jusqu'ici le baisser de 25 à 19%.

"Ce que j'ai fait aujourd'hui, c'est m'assurer que nous ayons une stabilité économique dans ce pays", a défendu la Première ministre, qui s'est dit "absolument déterminée à tenir" sa promesse d'"une croissance plus forte" pour l'économie britannique.

Sur la sellette après 38 jours au pouvoir, Liz Truss avait annoncé un peu plus tôt le limogeage de son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, remplacé dans la foulée par Jeremy Hunt.

Recul persistant de la livre

"Vous m'avez demandé de démissionner en tant que Chancelier" de l'Echiquier, "j'ai accepté", a écrit Kwasi Kwarteng dans une lettre à sa "collègue et amie" Liz Truss.

"Je respecte profondément la décision que vous avez prise aujourd'hui", lui a répondu la cheffe du gouvernement dans une formulation qui laisse les observateurs perplexes.

Downing Street a annoncé la nomination aux Finances de Jeremy Hunt, ancien candidat dans la course pour Downing Street. Âgé de 55 ans, il a été ministre des Affaires étrangères en 2018-2019, après avoir dirigé celui de la Santé.

Mais pas sûr que cette conférence de presse éclair, les concessions faites et ce mini-remaniement, suffisent à "rassurer les marchés" comme le souhaite Mme Truss.

Dans la foulée de sa prise de parole, la livre accentuait encore son recul et le coût de la dette britannique, en repli depuis plusieurs jours, remontait légèrement.

"Changer de Chancelier ne défait pas les dégâts qui ont déjà été faits", "nous avons besoin d'un changement de gouvernement", avait observé avant la conférence de presse la responsable de l'opposition travailliste pour l'économie Rachel Reeves.

"Seul le Labour offre le leadership et les idées pour sécuriser l'économie et sortir la Grande-Bretagne de ce bazar", a-t-elle tweeté.

Durement fragilisée, la Première ministre, qui n'a répondu qu'à quatre questions de journalistes, s'est exprimée dans un contexte particulièrement tendu.

Selon la presse britannique, certains députés de son camp sont déjà à la manœuvre pour l'évincer, face à des sondages désastreux prédisant une défaite cuisante de la majorité conservatrice avant les prochaines élections générales de 2024.

Selon le Pr Tony Travers, de la London School of economics, Kwasi Kwarteng sert de fusible et paie les "erreurs du gouvernement". M. Travers juge "très difficile" de voir les conservateurs remonter la pente d'ici les élections.

Confiance au plus bas

M. Kwarteng, qui participait aux réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, était rentré en urgence à Londres vendredi matin, se rendant peu après à Downing Street.

Son plan budgétaire annoncé le 23 septembre et prévoyant des dizaines de milliards de baisses d'impôts sans financement clair a déstabilisé les marchés, fait chuter la livre et profondément affaibli le gouvernement.

Vendredi matin, le président de la commission du Trésor au Parlement Mel Stride avait plaidé pour une révision rapide du "mini-budget".

"Nous avons atteint un stade où nous avons besoin d'un signal très puissant vers les marchés (pour montrer que) la crédibilité budgétaire est fermement de retour", a-t-il déclaré sur la BBC.

La confiance politique est au plus bas. Alors que le congrès conservateur avait été marqué au début du mois par les tensions et dissensions internes, certains élus conservateurs évoquent en privé des noms pour remplacer Liz Truss.

Les Britanniques confrontés ces dernières semaines à des taux d'emprunt immobilier qui montent en flèche, s'ajoutant à une inflation à 10%, perdent aussi patience.

Cinquante pour cent veulent que le parti conservateur remplace Mme Truss et près de la moitié (43%) des électeurs ayant voté pour le parti conservateur lors du dernier scrutin veulent un nouveau Premier ministre, selon un sondage YouGov.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.