ISTANBUL: La présidence turque a vivement rejeté dimanche toute responsabilité concernant le sort des 92 réfugiés retrouvés nus, côté grec de la frontière et appelé la Grèce à "mettre fin à ses accusations infondées".
"Nous invitons la Grèce à renoncer au plus vite à son attitude inhumaine envers les réfugiés, à mettre fin aux accusations fausses et sans fondement contre la Turquie", indique le directeur de la communication de la Présidence turque, Fahrettin Altun.
Dans une série de quatre messages particulièrement crus sur Twitter en turc, en grec et en anglais, M. Fattun accuse la Grèce d'avoir "enclenché la machine à fausses nouvelles pour jeter le soupçon sur la Turquie" et le ministre grec de l'Immigration "de confondre les agissements de la Grèce et (ceux) de la Turquie".
"Par ces menées ridicules, la Grèce montre une fois de plus au monde entier qu'elle ne respecte même pas la dignité des peuples opprimés, publiant les photos des réfugiés qu'elle a déportés après les avoir dépouillés de leurs effets personnels".
Selon le ministre grec de la protection civile Takis Theodorikakos, quatre-vingt-douze réfugiés ont été retrouvés nus après avoir été forcés, assure-t-il en citant leur récit, de traverser le fleuve Evros séparant la Turquie de la Grèce.
M. Attun continue: "Les autorités grecques doivent d'abord rendre des comptes concernant les bébés qu'elles ont laissés se noyer en mer Égée, les personnes qu'elles ont volées et battues avec des ceintures à Meriç (le nom turc d'Evros, ndlr) et laissées mourir de froid en coordination avec Frontex", l'agence européenne de surveillance des frontières.
Les accusations contre Frontex, soupçonnée d'avoir couvert les refoulements par la marine grecque de migrants en Mer Egée (push-back, interdits par le droit international), ont conduit fin avril à la démission de son patron, le Français Fabrice Leggeri.
La Grèce et la Turquie sont à couteaux tirés sur la question de leurs frontières maritimes et s'accusent mutuellement de maltraiter les migrants, essentiellement afghans et syriens, qui souhaitent gagner l'Union européenne.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a condamné dimanche des "traitements aussi cruels et dégradants" que celui infligé aux 92 réfugiés et demandé une "enquête complète sur cet incident".







