Le ministre irakien de l’Environnement admet des liens entre l'industrie pétrolière et le cancer

Des pêcheurs irakiens dans leur bateau devant des feux issus du champ pétrolifère de Nahr ben Omar, au nord du port de Bassorah. (Fichier/AFP)
Des pêcheurs irakiens dans leur bateau devant des feux issus du champ pétrolifère de Nahr ben Omar, au nord du port de Bassorah. (Fichier/AFP)
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Publié le Lundi 17 octobre 2022

Le ministre irakien de l’Environnement admet des liens entre l'industrie pétrolière et le cancer

Des pêcheurs irakiens dans leur bateau devant des feux issus du champ pétrolifère de Nahr ben Omar, au nord du port de Bassorah. (Fichier/AFP)
  • Cette affirmation fait suite à l'enquête de la BBC sur le torchage du gaz près de Bassorah, dans un contexte d’augmentation des cas de leucémie
  • La BBC Arabic s'est entretenue avec de nombreuses familles dans les environs de Rumaïla qui ont affirmé n'avoir reçu aucune compensation des compagnies pétrolières

LONDRES: La pollution causée par la production de pétrole en Irak est la principale cause de l'augmentation du nombre de cas de cancer dans certaines parties du pays, a reconnu le ministre irakien de l'Environnement.

Jassem al-Falahi a admis ce fait à la suite d'une enquête menée par la BBC Arabic sur le torchage du gaz près de la ville de Bassorah, qui a vu une augmentation des cas de leucémie dans les communautés les plus proches des champs pétrolifères de la région.

Cette révélation a lieu malgré l'interdiction faite aux employés du gouvernement irakien de discuter des problèmes de santé liés à l'industrie pétrolière, décrétée par le Premier ministre Moustafa al-Kazimi.

Al-Falahi a déclaré que le ministère du Pétrole avait interdit aux employés du ministère de l'Environnement de surveiller les niveaux de pollution du champ pétrolifère de Rumaïla, qui est le plus grand du pays et où sont brûlés la plupart des gaz résiduaires.

Il a toutefois ajouté que les relations et la communication entre les deux ministères s'amélioraient, et qu'ils travailleraient ensemble pour intenter des poursuites judiciaires et appliquer des sanctions financières contre les entreprises complices des dommages environnementaux en Irak.

Cependant, la BBC Arabic s'est entretenue avec de nombreuses familles dans les environs de Rumaïla qui ont affirmé n'avoir reçu aucune compensation des compagnies pétrolières, ni aucune aide du gouvernement.

Ali Hussein Julood, âgé de 19 ans, qui habite la région et avait été atteint de leucémie, a confié à la BBC Arabic: «Ici à Rumaïla, personne ne parle. Ils disent qu'ils ont peur de parler de crainte de perdre leur emploi.»

Dans le cadre de son enquête, une équipe de la BBC, qui s'est par ailleurs vu refuser l'accès à la surveillance du champ pétrolifère gouvernemental de Rumaïla, a effectué des tests dans des communautés proches et a trouvé des niveaux élevés d'un certain nombre de produits chimiques liés au cancer.

Le torchage du gaz implique la combustion des gaz résiduaires libérés pendant le processus de forage pétrolier, et libère dans l’atmosphère des substances telles que le benzène, le dioxyde de carbone et le méthane, qui sont toutes liées au cancer.

Au début de cette année, le ministre du Pétrole, Ihsan Abdel Jabbar Ismaïl, a nié l’existence d’un lien entre le torchage et les taux de cancer lors d'une entrevue avec la BBC Arabic.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Près de 30 morts dans des raids israéliens à Gaza selon les secours

Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
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  • "Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza
  • Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang

GAZA: La Défense civile palestinienne a fait état mercredi d'au moins 29 Palestiniens tués dans des frappes dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où Israël a annoncé une intensification de son offensive.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a envoyé dans le même temps une délégation mardi à Doha pour des négociations sur les otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza, au moment où Donald Trump effectue une tournée au Moyen-Orient.

Le Hamas, lui, a appelé le président américain à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre" à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent menée par ce mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

"Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal. Quatre Palestiniens ont péri dans une frappe à l'ouest de Khan Younès (sud).

Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.

"C'est un bébé de neuf mois. Qu'est-ce qu'il a fait de mal?", hurle l'une d'elles.

"Ceux qui ne meurent pas à cause d'un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments", se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement.

"Avec toute notre force" 

Après une courte pause lundi pour permettre la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander enlevé pendant l'attaque du 7-Octobre, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur le territoire palestinien, frappant notamment deux hôpitaux ou leurs environs à Khan Younès mardi.

Selon l'armée, chacun de ces établissements abritait "un centre de commandement et de contrôle" du Hamas, un mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré Benjamin Netanyahu lundi.

Il a ajouté que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, après un plan annoncé par son gouvernement pour la "conquête" du territoire palestinien.

Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée israélienne a repris son offensive à Gaza, où elle s'est emparée de vastes régions.

Les forces israéliennes bloquent aussi depuis le 2 mars toute entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, où elles assiège depuis octobre 2023 quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique.

"Risque critique de famine" 

Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant.

"Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide" à Gaza?, a lancé mardi le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, aux membres du Conseil de sécurité.

"Israël impose délibérément et sans la moindre gêne des conditions inhumaines aux civils du territoire palestinien occupé", a-t-il dit.

Le territoire est confronté "à un risque critique de famine", selon le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) publié lundi.

L'attaque du 7-Octobre dans le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont désormais encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.928 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Trump a rencontré le président syrien après avoir levé les sanctions contre Damas

Donald Trump a rencontré assez longuement mercredi à Ryad le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, après avoir annoncé une spectaculaire levée des sanctions contre Damas, qui a salué un "tournant décisif".  L'entrevue, annoncée au départ comme brève et informelle par Washington, s'est en réalité prolongée jusqu'à durer une trentaine de minutes, plus précisément de 10h07 à 10h40 locale, a fait savoir la Maison Blanche. (AFP)
Donald Trump a rencontré assez longuement mercredi à Ryad le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, après avoir annoncé une spectaculaire levée des sanctions contre Damas, qui a salué un "tournant décisif". L'entrevue, annoncée au départ comme brève et informelle par Washington, s'est en réalité prolongée jusqu'à durer une trentaine de minutes, plus précisément de 10h07 à 10h40 locale, a fait savoir la Maison Blanche. (AFP)
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  • Selon l'agence de presse officielle turque, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est joint par internet à la conversation
  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane y a aussi participé, selon une photo publiée par l'agence de presse officielle saoudienne, qui montre une poignée de main entre le président américain et le nouveau chef de l'Etat syrien

RIYAD: Donald Trump a rencontré assez longuement mercredi à Ryad le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, après avoir annoncé une spectaculaire levée des sanctions contre Damas, qui a salué un "tournant décisif".

L'entrevue, annoncée au départ comme brève et informelle par Washington, s'est en réalité prolongée jusqu'à durer une trentaine de minutes, plus précisément de 10h07 à 10h40 locale, a fait savoir la Maison Blanche.

Selon l'agence de presse officielle turque, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est joint par internet à la conversation.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane y a aussi participé, selon une photo publiée par l'agence de presse officielle saoudienne, qui montre une poignée de main entre le président américain et le nouveau chef de l'Etat syrien, arrivé au pouvoir en décembre à la tête d'une coalition de forces islamistes qui ont renversé Bachar al-Assad.

Donald Trump a annoncé mardi qu'il allait "ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie", qui pèsent lourdement sur l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Cette décision était réclamée plus particulièrement par l'Arabie saoudite et la Turquie.

La Syrie fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979, mais elles ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011.

"Chance de grandeur" 

Donald Trump a estimé que ce geste fort allait "donner (à la Syrie) une chance de grandeur", en allusion à son fameux slogan "Rendre sa grandeur à l'Amérique".

Il s'agit d'un "tournant décisif", s'est réjouie la diplomatie syrienne après que l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont déjà assoupli leurs propres régimes de sanctions.

M. Chareh avait aussi été reçu avec les honneurs à l'Elysée par le président français Emmanuel Macron qui l'avait exhorté le 7 mai à protéger "tous les Syriens sans exception" face aux violences et exactions entre diverses communautés syriennes.

La levée des sanctions signifie que "Washington a accepté les garanties de l'Arabie saoudite pour légitimer la nouvelle administration syrienne", a affirmé Rabha Seif Allam, du Centre d'études politiques et stratégiques d'al-Ahram au Caire.

Elle permettra à Damas de "recevoir les financements nécessaires pour relancer l'économie, imposer l’autorité de l'Etat central et lancer des projets de construction avec le soutien clair du Golfe", a-t-elle ajouté.

La nouvelle a été accueillie par des célébrations en Syrie, où des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants se sont rassemblés mardi soir sur la place des Omeyyades à Damas.

La rencontre Trump-Chareh a eu lieu malgré les réticences d'Israël, allié indéfectible des Etats-Unis.

Donald Trump devait se réunir ensuite, toujours à Ryad, avec les dirigeants et représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). C'est-à-dire l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman, six Etats en pleine transformation économique et dont le poids diplomatique déborde largement désormais la seule région du Golfe.

Après l'Arabie saoudite, le président des Etats-Unis se rend mercredi au Qatar voisin, puis jeudi dans les Emirats arabes unis.

Il avait livré mardi une louange appuyée des gouvernements de la région, en critiquant les stratégies diplomatiques occidentales "interventionnistes".

Iran et Gaza

Donald Trump vient d'abord dans la région pour signer de gros accords économiques.

En Arabie saoudite, la Maison Blanche a clamé avoir glané pour 600 milliards de dollars d'investissements.

Ryad a déployé tous ses fastes pour Donald Trump, et Doha, où il se rendra plus tard mercredi, devrait faire de même.

Mais les échanges de l'ancien promoteur immobilier avec les dirigeants qataris auront pour arrière-plan un scandale politique qui couve à Washington.

L'opposition démocrate aux Etats-Unis reproche au milliardaire d'avoir accepté "le plus gros pot-de-vin étranger de l'histoire récente".

En cause: un Boeing 747-8 offert à Donald Trump par la famille royale qatarie pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel , et pour l'utiliser après son mandat

Le président a répliqué que l'avion était un "cadeau temporaire".


Trump va alléger les sanctions contre la Syrie après s'être entretenu avec le prince héritier saoudien

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohamed ben Salmane
  • M. Trump devait rencontrer mercredi en Arabie saoudite le président syrien Ahmad Al-Sharaa

RIYADH : Le président Donald Trump a déclaré mardi qu'il allait agir pour normaliser les relations et lever les sanctions contre le nouveau gouvernement syrien afin de donner au pays "une chance de paix."

M. Trump devait rencontrer mercredi en Arabie saoudite le président syrien Ahmad Al-Sharaa.

"Il y a un nouveau gouvernement qui, espérons-le, réussira", a déclaré M. Trump à propos de la Syrie, ajoutant : "Je dis bonne chance à la Syrie. Montrez-nous quelque chose de spécial.

S'exprimant lors du Forum d'investissement américano-saoudien à Riyad, il a déclaré que l'effort de rapprochement faisait suite à des discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Trump a reçu une ovation après son annonce, et a ajouté : "Oh, ce que je fais pour le prince héritier".

Al-Sharaa a été nommé président de la Syrie en janvier, un mois après une offensive stupéfiante menée par des groupes d'insurgés dirigés par le Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) d'Al-Sharaa, qui a pris Damas d'assaut, mettant fin au règne de 54 ans de la famille Assad.

Les États-Unis réfléchissent à la manière de traiter Al-Sharaa depuis qu'il a pris le pouvoir en décembre. Les dirigeants du Golfe se sont ralliés au nouveau gouvernement de Damas et voudront que Trump les suive.

Le président de l'époque, Joe Biden, a laissé la décision à M. Trump, dont l'administration n'a pas encore officiellement reconnu le nouveau gouvernement syrien. Les sanctions imposées à Damas sous Assad restent également en place.

"Le président a accepté de saluer le président syrien lors de son passage en Arabie saoudite demain", a déclaré la Maison-Blanche avant l'intervention de M. Trump.

* Avec AP