Au Soudan, des milliers d'anti-putsch célèbrent la « révolution» dans la rue

Des Soudanais protestent dans une rue de la capitale Khartoum, le 21 octobre 2022. (Photo, AFP)
Des Soudanais protestent dans une rue de la capitale Khartoum, le 21 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Au Soudan, des milliers d'anti-putsch célèbrent la « révolution» dans la rue

  • Vendredi, les Soudanais pro-démocratie commémorent un anniversaire: les 58 ans de la première "révolution" ayant renversé un pouvoir militaire au Soudan
  • Les comités de résistance, ces groupements de quartier qui organisent la mobilisation anti-putsch, appellent depuis des jours sur les réseaux à manifester

KHARTOUM: Des milliers de Soudanais ont manifesté vendredi pour dire "non au pouvoir militaire" près d'un an après le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane qui a mis fin à la transition démocratique.

"Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants à Khartoum.

"Les militaires à la caserne", a entonné un autre cortège à Omdourman, une banlieue de la capitale, où les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Depuis l'aube, les forces de l'ordre ont quadrillé la capitale et les ponts menant vers ses banlieues. L'ambassade des Etats-Unis les a appelées "à la retenue".

Dans les manifestations, des voix se sont élevées pour hurler "non au tribalisme" et "non au racisme", au lendemain de deux journées de combats tribaux dans l'Etat du Nil Bleu (sud), qui ont fait 150 morts.

Les manifestations ont eu lieu outre à Khartoum et dans sa banlieue, dans la ville de Wad Madani (centre), à Obeid (sud) et dans les Etats de Kassala et du Nil oriental (est).

"On manifeste pour dire on ne veut ni compromis politique ni partenariat avec l'armée. On n'est pas là pour discuter du putsch, on veut le renverser. Et pour ça, on est prêts à payer le prix, même de notre vie", a lancé à l'AFP Badaoui Ahmed, un manifestant à Khartoum.

Retour d'octobre

Les protestataires ont appelé au "retour d'octobre" 1964. Il y a 58 ans jour pour jour, le Soudan connaissait sa première "révolution" ayant renversé un pouvoir militaire.

Une gageure dans un pays à l'histoire rythmée par les putsch et quasiment sans discontinuer sous la coupe de généraux.

En 2019, les manifestants prodémocratie pensaient avoir réitéré l'exploit. Après des mois de mobilisation, la rue avait forcé l'armée à mettre un point final à 30 ans de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir puis à partager le pouvoir avec les civils.

Mais le 25 octobre 2021, le général Burhane, le chef de l'armée, les a coupés dans leur élan.

Depuis, chaque semaine, malgré 117 morts dans la répression selon des médecins prodémocratie, les antiputsch manifestent.

Des appels à de nouvelles protestations les 25 et 30 octobre ont été lancés. "Tout le monde va manifester. Le régime du boucher Burhane va tomber, c'est sûr", s'enthousiasme d'emblée Othmane, un manifestant à Khartoum.

Il y a un an jour pour jour, les manifestations commémorant "la révolution d'octobre" 1964 avaient rassemblé des dizaines de milliers de Soudanais dans une démonstration de force des partisans d'un pouvoir civil. Mais quatre jours plus tard, le général Burhane menait son putsch.

Depuis cette date, profitant du vide sécuritaire, les conflits tribaux se sont multipliés.

Ville entière déplacée

Les combats les plus sanglants ont eu lieu au Nil Bleu, où l'état d'urgence a été décrété vendredi par le gouverneur Ahmed al-Omda Badi qui a donné plein pouvoir aux forces de sécurité pour intervenir et "faire cesser les combats".

Mercredi et jeudi, "150 personnes dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées et 86 blessées", à Wad al-Mahi dans le Nil Bleu, selon Abbas Moussa, le directeur de l'hôpital de la localité.

Là, les affrontements ont opposé les Haoussas et des tribus rivales. Maisons et magasins ont été brûlés.

Dans cet Etat agricole, des heurts similaires avaient fait de juillet à début octobre au moins 149 morts et déplacé 65.000 personnes.

Durant l'été, les Haoussas s'étaient mobilisés contre la loi tribale qui leur interdit, parce qu'ils sont arrivés les derniers dans le Nil Bleu, de posséder la terre.

Cette question est très sensible au Soudan, un des pays les plus pauvres au monde, où agriculture et élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB.

Ailleurs dans le pays, 19 personnes ont été tuées la semaine dernière à Lagowa, ville de 35.000 habitants au Kordofan-Ouest (sud), selon l'ONU. Vendredi, un commandant militaire a annoncé que la totalité des habitants de Lagowa avaient fui les violences.

En tout, depuis janvier, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 210.000 déplacées par des conflits tribaux, selon l'ONU.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.