La Turquie et Israël prêts à renforcer leurs relations en matière de défense

Un panneau électoral représentant le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz (Photo, AFP)
Un panneau électoral représentant le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

La Turquie et Israël prêts à renforcer leurs relations en matière de défense

  • Le processus «graduel» dépendra du dégel des relations entre les élites sécuritaires, affirme un expert à Arab News
  • Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, est attendu en Turquie mercredi prochain pour rencontrer son homologue turc Hulusi Akar

ANKARA: Après des mois de rapprochement, la Turquie et Israël s'apprêtent à tisser des liens plus étroits sur plusieurs fronts, dont la coopération militaire.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, est attendu en Turquie mercredi prochain pour une visite officielle afin de rencontrer son homologue turc Hulusi Akar.

À quelques jours des élections en Israël, cette visite sera la première d'un ministre de la Défense israélien en Turquie depuis une décennie.

Il y a deux mois, le directeur de la politique et du bureau politique et militaire, le général de brigade à la retraite Dror Shalom, s'est également rendu en Turquie «pour rouvrir les canaux des liens de défense entre les pays», a déclaré le ministère israélien de la Défense, en vue de la prochaine réunion ministérielle.

Ankara et Jérusalem ont forgé des liens étroits dans le domaine de la défense depuis les années 1960, tout en s'engageant dans la coopération en matière de sécurité, le partage de renseignements et la formation militaire conjointe.

En juin dernier, la coordination sécuritaire entre les deux pays a permis d'organiser l'arrestation de plusieurs Iraniens soupçonnés de préparer des attentats contre des Israéliens en Turquie.

La Turquie figurait également parmi les principaux clients d'Israël pour les drones armés Heron ainsi que pour les systèmes de reconnaissance et de surveillance électroniques. Mais, à la suite de la crise du Mavi Marmara en 2010, la Turquie a mis fin à tous ses projets en matière d'industrie de la défense et de coopération militaire avec Israël.

Dans le cadre d'une patrouille de l'OTAN dans la région, un navire de guerre turc, le TCG Kemalreis, a accosté dans le port de Haïfa en septembre, aux côtés d'un destroyer américain.

«La normalisation entre la Turquie et Israël va de l'avant. Après que les deux pays ont annoncé leur choix d'ambassadeurs, des visites ministérielles ont commencé à avoir lieu», a déclaré à Arab News le Dr Nimrod Goren, président et fondateur de Mitvim – l'institut israélien pour les politiques étrangères régionales.

«C'est important en termes de diversification des canaux de coopération et d'injection de contenu dans la relation», a-t-il poursuivi.

«Cela permet aux pays de renouveler les mécanismes précédents mis en veilleuse pendant les années de crise, comme la commission économique conjointe, et d'identifier de nouveaux enjeux de coopération compte tenu de l'évolution des réalités régionales, par exemple dans le domaine de la sécurité», a-t-il ajouté.

Selon M. Goren, le moment choisi pour ces visites, peu avant les élections israéliennes, montre que les responsables politiques israéliens estiment que l'engagement avec la Turquie bénéficie du soutien de l'opinion publique en plus de servir les intérêts nationaux.

Un sondage d'opinion annuel réalisé par l'institut Mitvim a récemment révélé que 72 % des personnes interrogées en Israël souhaitaient un renforcement des relations avec la Turquie.

Pour Gabriel Mitchell, doctorant à l'université Virginia Tech et chercheur à l'institut Mitvim, la visite de Gantz à Ankara doit être considérée sous différents angles.

«Premièrement, elle marque le premier engagement entre les hauts fonctionnaires depuis la rencontre de Lapid et d’Erdogan à l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre, et la nomination annoncée de nouveaux ambassadeurs, confirmant une fois de plus le processus continu entre les deux pays pour remettre les relations sur les rails», a-t-il indiqué à Arab News.

Deuxièmement, M. Mitchell recommande de modérer les attentes en ce qui concerne la coopération en matière de sécurité.

«S'il existe des points d'intérêt commun évidents entre les parties, notamment les événements en Ukraine, en Syrie et en Iran, mon hypothèse est que le processus sera graduel et dépendra largement du rétablissement réussi des relations entre les élites sécuritaires», a-t-il précisé.

C'est pourquoi la rencontre entre Gantz – candidat potentiel au poste de Premier ministre – et Akar est si importante, a-t-il ajouté.

Selon M. Mitchell, les initiatives régionales prendront probablement plus de temps à se former étant donné l'incertitude politique dans les deux pays et l’avis mitigé de la région à l'égard d'Erdogan.

Enfin, le chercheur a attiré l'attention sur le moment choisi pour la réunion compte tenu de la situation politique intérieure en Israël.

«Avec les élections qui se tiendront le 1er novembre, les acteurs gouvernementaux comme Gantz doivent se tourner vers l'étranger afin de démontrer leur bonne foi aux électeurs», a-t-il commenté.

«Bien qu'une visite en Turquie n'influencera probablement pas beaucoup d'électeurs, Gantz espère renforcer son image d'acteur politique responsable et, les marges étant très étroites, chaque geste peut avoir un impact», a-t-il ajouté.

Gallia Lindenstrauss, chargée de recherche à l'Institut d'études de sécurité nationale en Israël, a déclaré que cette visite était surprenante pour deux raisons principales.

«La première est qu'au moment de la visite, les élections en Israël auront lieu moins d'une semaine plus tard, et il n'est donc pas anodin que Gantz se rende en Turquie à un moment aussi critique», a-t-elle déclaré à Arab News.

Deuxièmement, a ajouté Mme Lindenstrauss, on a supposé qu'Israël et la Turquie auraient du mal à coopérer à nouveau dans le domaine de la défense, les deux pays restant méfiants l'un envers l'autre.

Israël a investi dans des relations stratégiques dans la région face à l'augmentation de la menace sécuritaire de l'Iran.

Début octobre, Gantz s'est rendu en Azerbaïdjan, un client important pour la technologie militaire israélienne, afin de consolider les liens de sécurité avec Bakou, un allié proche de la Turquie. Lors des réunions à Bakou, il a également été question du renforcement des liens d'Israël avec la Turquie et d'autres pays de la région.

«Ce qui peut expliquer cette visite, c'est que le gouvernement actuel considère le rapprochement avec la Turquie comme l'une de ses avancées durant son court mandat», a déclaré Mme Lindenstrauss.

«De plus, bien qu'il ne faille pas exagérer et amplifier la tension entre l'Iran et la Turquie, il est clair que la tension entre les deux pays est de plus en plus forte. En ce sens, la visite de Gantz en Turquie pourrait être liée à sa visite en Azerbaïdjan au début du mois», a ajouté Mme Lindenstrauss.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com