Rishi Sunak va devoir relever une économie britannique à genoux

L'ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, Rishi Sunak organise une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, le 3 février 2022. (Photo, AFP)
L'ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, Rishi Sunak organise une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, le 3 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

Rishi Sunak va devoir relever une économie britannique à genoux

L'ex-chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak organise une conférence de presse dans la salle de briefing de Downing Street, le 3 février 2022. (Photo, AFP)
  • L'ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, qui a auparavant dirigé le Trésor britannique, travaillé pour des fonds d'investissement ou chez Goldman Sachs, est issu du monde des affaires qu'il va devoir s'atteler à rassurer
  • En attendant, les voyants économiques sont déjà au rouge: l'inflation à 10% est la plus élevée du G7 et au sommet depuis 40 ans

LONDRES: Flambée de l'énergie et des taux d'intérêt, moral des consommateurs et des entreprises en berne, défiance des marchés: le nouveau premier ministre Rishi Sunak hérite d'une économie britannique à genoux et à l'image très détériorée auprès des investisseurs. 

L'ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, qui a auparavant dirigé le Trésor britannique, travaillé pour des fonds d'investissement ou chez Goldman Sachs, est issu du monde des affaires qu'il va devoir s'atteler à rassurer. 

Pour Danni Hewson, analyste de AJ Bell, il "a les marchés de son côté" car ils "espèrent qu'il va stabiliser l'économie et la situation politique". 

Et de fait dès l'annonce que Boris Johnson abandonnait ses velléités de revenir à Downing Street, et que Rishi Sunak était désormais grand favori, la City a poussé un soupir de soulagement. 

Les taux d'emprunt de la dette britannique se détendaient, celui à 30 ans baissaient lundi à 3,886% contre 4,06% vendredi, même s'il reste largement plus élevé que fin 2021 quand il cotait autour de 1%. 

La livre sterling était stable à 1,1301 dollar vers 13H00 GMT. 

Mais "la tâche s'annonce dantesque", pour Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown. 

Depuis des mois, le pays enchaîne les épreuves. La pandémie, l'impact du Brexit devenu effectif en janvier 2021, la guerre en Ukraine, la flambée des coûts de l'énergie et de l'alimentation, et son corollaire la montée de la pauvreté avec des millions de Britanniques étranglés par les factures. 

A cela s'est ajouté le chaos politique, entre les scandales du gouvernement de Boris Johnson et la tempête sur les marchés entraînée par le bref passage de Liz Truss à Downing Street et le "mini-budget" de son encore chancelier de l'Echiquier Kwasi Kwarteng. 

Ces mesures d'une ampleur colossale alliant baisses d'impôts et aides aux factures énergétiques, non chiffrées et qui devaient être financée par emprunt sur les marchés, ont fait fuir les investisseurs. 

La livre a plongé à son plus bas historique, les taux d'emprunt sur la dette du Royaume-Uni se sont envolés au plus haut en 20 ans à une vitesse qui faisait craindre une spirale baissière et a forcé la Banque d'Angleterre à intervenir pour éviter une crise financière. 

Prédiction exacte 

Exactement ce qu'avait prédit Rishi Sunak dans sa campagne perdue contre Liz Truss pour remplacer Boris Johnson à Downing Street, quand lui prônait l'exact opposé: un retour à l'orthodoxie budgétaire. 

Quelques jours avant la débâcle de son gouvernement, Liz Truss avait tenté de sauver les meubles en limogeant Kwasi Kwarteng, remplacé par Jeremy Hunt. 

Ce dernier a aussitôt sabré la quasi totalité des baisses d'impôts, largement amenuisé les aides énergétiques, et annoncé que des "décisions difficiles sont à venir". 

Il travaille à un plan budgétaire de moyen terme pour le 31 octobre, qui devrait annoncer de douloureuses coupes dans la dépense publique et de possibles hausses d'impôts. 

Ces dernières pourraient notamment viser les secteurs énergétique et bancaire, qui ont largement profité de la flambée des cours de l'énergie et des taux d'intérêt, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Reste à savoir si Jeremy Hunt sera maintenu aux Finances, mais le spectre du retour de l'austérité plane à présent sur le Royaume-Uni, une pilule qui pourrait être amère à faire avaler de la part du richissime Rishi Sunak, dont l'épouse est héritière d'une des plus grandes fortunes indiennes. 

En attendant, les voyants économiques sont déjà au rouge: l'inflation à 10% est la plus élevée du G7 et au sommet depuis 40 ans. 

Le PIB a reculé en août et l'indicateur PMI avancé montre en octobre une plus ample détérioration, les analystes estimant que le pays se dirige vers la récession. 

Les ventes au détail ont chuté en août, montrant que l'inflation commence à rogner le porte-monnaie des consommateurs. 

Il n'y a guère que le taux de chômage qui reste au plus bas depuis 50 ans, mais c'est largement dû à un manque de travailleurs et une sortie de demandeurs d'emploi du marché du travail. 


L’économie saoudienne progresse de 3,9 % au T2, portée par l’activité hors pétrole

Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
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  • La croissance des activités non pétrolières a atteint 4,7 %
  • Le secteur non pétrolier a été le principal moteur de la croissance du PIB, ajoutant 2,7 points de pourcentage

RIYAD : L’économie de l’Arabie saoudite a enregistré une croissance de 3,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, portée par de solides performances dans les secteurs non pétroliers, selon les données officielles.

D’après les estimations rapides de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), les activités hors pétrole ont progressé de 4,7 %, surpassant la croissance du secteur pétrolier (3,8 %) ainsi que celle des services publics (0,6 %).

Le secteur non pétrolier a contribué à hauteur de 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB, contre 0,9 point pour les activités pétrolières. Les activités gouvernementales et les taxes nettes sur les produits ont chacune contribué à hauteur de 0,1 et 0,2 point respectivement.

Ces données sont conformes aux prévisions macroéconomiques de S&P Global Ratings, qui anticipent une croissance moyenne du PIB réel de 3,5 % entre 2025 et 2028, contre 0,8 % en 2024.

« Le PIB réel corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,1 % au T2 2025 par rapport au T1 2025 », précise GASTAT dans sa mise à jour trimestrielle.

« Cette hausse s’explique par la plus forte progression des activités pétrolières depuis le troisième trimestre 2021, en hausse de 5,6 % ce trimestre. Les activités non pétrolières ont augmenté de 1,6 %, tandis que les activités gouvernementales ont reculé de 0,8 % », ajoute-t-elle.

GASTAT indique que les activités pétrolières ont contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance trimestrielle, contre 0,9 point pour les secteurs non pétroliers.

Les activités gouvernementales et les taxes nettes ont chacune eu un impact négatif de 0,1 point.

Appuyant la dynamique de croissance hors pétrole, les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont atteint 31,11 milliards de riyals saoudiens (8,29 milliards de dollars) en mai, soit une hausse de 6 % par rapport à mai 2024, selon les données préliminaires publiées la semaine dernière par GASTAT.

Les Émirats arabes unis sont restés la première destination des produits non pétroliers saoudiens, avec des exportations s’élevant à 9,54 milliards de riyals. L’Inde suit avec 2,78 milliards, devant la Chine (2,03 milliards), Bahreïn (989,1 millions) et la Turquie (924,7 millions).

Par ailleurs, dans son rapport intitulé « Tendances du crédit en Arabie saoudite : un changement en cours », publié le 30 juillet, S&P Global affirme que les initiatives de la Vision 2030 devraient « renforcer la croissance hors pétrole à moyen terme », soutenues par l’activité dans le BTP, la demande des consommateurs et une main-d’œuvre élargie.

La participation des femmes au marché du travail a plus que doublé depuis 1999, atteignant 36 % depuis 2022.

S&P Global souligne que le tourisme représente désormais environ 6 % du PIB et 14 % des recettes courantes en 2024, contre 5 % en 2022.
Le secteur devrait continuer à croître grâce à des processus de visa améliorés et à l’élargissement de l’offre de loisirs.

Malgré des déficits budgétaires estimés en moyenne à 4,4 % du PIB jusqu’en 2028, les investissements publics liés à la Vision 2030, notamment les grands événements comme l’Expo 2030 et la Coupe du Monde FIFA 2034, devraient maintenir l’élan économique, selon S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.