Les finalistes du Goncourt annoncés depuis le Liban, malgré la polémique

Didier Decoin, président de l'Académie Goncourt, annonce les noms des finalistes du prix Goncourt 2022 à la résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth, le 25 octobre 2022. (Photo, AFP)
Didier Decoin, président de l'Académie Goncourt, annonce les noms des finalistes du prix Goncourt 2022 à la résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth, le 25 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Les finalistes du Goncourt annoncés depuis le Liban, malgré la polémique

Didier Decoin, président de l'Académie Goncourt, annonce les noms des finalistes du prix Goncourt 2022 à la résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth, le 25 octobre 2022. (Photo, AFP)
  • L'Académie Goncourt s'était déplacée à Beyrouth dans le cadre de la première édition d'un festival littéraire organisé par l'Institut français dans cette grande ville francophone
  • La programmation du festival Beyrouth Livres a en effet déplu au ministre libanais de la Culture Mohammad Mourtada, proche du mouvement chiite Amal, un allié du puissant groupe pro-iranien Hezbollah

BEYROUTH: Le jury du Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, a retenu quatre romans comme finalistes de son édition 2022, mardi à Beyrouth, où il a évité toute allusion à la polémique ayant dissuadé des jurés de venir au Liban. 

Le prix doit être remis, comme le veut la tradition, au restaurant Drouant à Paris le 3 novembre. 

L'Italo-Suisse Giuliano da Empoli, avec "Le Mage du Kremlin" (Gallimard), roman sorti en avril, raconte l'itinéraire d'un conseiller fictif du président Vladimir Poutine, l'occasion de revenir sur l'histoire de la Russie depuis l'éclatement de l'Union soviétique. 

Dans "Vivre vite" (Flammarion), la Française Brigitte Giraud évoque les derniers jours de son mari, tué dans un accident de moto en 1999, et les suites de ce drame. 

Cloé Korman, avec "Les presque sœurs" (Seuil), signe une enquête sur des enfants victimes de la Shoah, cousines de son père. En septembre, le ministre français de l'Éducation nationale Pap Ndiaye se réjouissait que sa "conseillère en charge des discours ait été choisie dans la première sélection". 

Le Haïtien Makenzy Orcel, dans "Une somme humaine" (Rivages), fait parler d'outre-tombe, sur 600 pages dans une langue foisonnante et ininterrompue, une femme habitée par la poésie et la violence. 

En 2021 déjà, un Haïtien, Louis-Philippe Dalembert, avait été finaliste avec "Milwaukee Blues". Mais c'est le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr qui l'avait emporté, avec "La plus secrète mémoire des hommes". 

« On est bien, ici » 

Le jury a éliminé deux titres qui paraissaient favoris au moment de la rentrée littéraire, "La Vie clandestine" de Monica Sabolo et "Le cœur ne cède pas" de Grégoire Bouillier. 

L'Académie Goncourt s'était déplacée à Beyrouth dans le cadre de la première édition d'un festival littéraire organisé par l'Institut français dans cette grande ville francophone. 

L'annonce a été faite depuis la résidence de l'ambassadrice de France, Anne Grillo, par le président de l'Académie Goncourt, Didier Decoin, devant des invités triés sur le volet. 

M. Decoin a glissé "un mot de remerciement très sincère" pour son hôte. "On est bien, ici", a-t-il lancé. 

Ce n'était pas l'avis d'autres jurés du prix, qui ont choisi de rester à Paris. 

La programmation du festival Beyrouth Livres a en effet déplu au ministre libanais de la Culture Mohammad Mourtada, proche du mouvement chiite Amal, un allié du puissant groupe pro-iranien Hezbollah. Il avait annoncé le 8 octobre, dans un communiqué retiré depuis, qu'il "ne permettrai[t] pas à des sionistes de venir parmi nous et de répandre le venin du sionisme au Liban". 

« Si chacun se replie » 

En réponse, les Français Eric-Emmanuel Schmitt, Pascal Bruckner et Pierre Assouline, et le Franco-Marocain Tahar Ben Jelloun ont renoncé au déplacement. 

"Je ne me sentirais pas en sécurité dans ce pays où on assassine assez facilement", déclarait lundi sur la radio France Inter M. Ben Jelloun. 

Ce dernier est l'une des nombreuses cibles des ennemis d'Israël en raison de ses positions pour une meilleure compréhension entre Arabes et Juifs, et de sa critique du boycott systématique d'Israël. 

Françoise Chandernagor et Patrick Rambaud ayant aussi décliné l'invitation, quatre membres de l'Académie étaient sur place: outre M. Decoin, le secrétaire Philippe Claudel, et deux jurées, Camille Laurens et Paule Constant. 

Un écrivain français d'origine libanaise, Sélim Nassib, avait également renoncé à Beyrouth Livres en se disant dans un communiqué "profondément dégoûté" par les propos du ministre. 

Comme l'auteur, le héros de son roman paru en août, "Le Tumulte", est issu d'une famille juive, et pense que "si chacun se replie sur sa seule communauté, le pays explosera", expliquait-il. 


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com