Nouveaux projets pétro-gaziers: la banque française BNP Paribas mise en demeure par des ONG

Trois ONG ont mis en demeure mercredi le géant bancaire français BNP Paribas de cesser de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers (Photo, AFP).
Trois ONG ont mis en demeure mercredi le géant bancaire français BNP Paribas de cesser de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

Nouveaux projets pétro-gaziers: la banque française BNP Paribas mise en demeure par des ONG

  • De nombreux pays en développement comptent toutefois sur le pétrole et le gaz à moyen terme pour sortir de leur dépendance au charbon, deux fois plus émetteur de gaz à effet de serre
  • Et ils s'en remettent aux grandes majors pétrolières pour y parvenir, une ambition irréalisable sans les capitaux apportés par le monde de la finance

PARIS: Trois ONG ont mis en demeure mercredi le géant bancaire français BNP Paribas de cesser de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, première étape avant une éventuelle action judiciaire inédite pour le contraindre à rehausser ses engagements climatiques.

Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous accusent BNP Paribas d'être "le 1er financeur européen et 5e mondial du développement des énergies fossiles, avec 55 milliards de dollars de financements accordés entre 2016 et 2021" à de nouveaux projets d'extraction.

Pour ces ONG, BNP Paribas "a le doigt posé sur le détonateur de ces bombes climatiques" et ses financements constituent un non-respect, sanctionnable, de son "devoir de vigilance".

Depuis 2017, la loi française sur "le devoir de vigilance" impose aux grandes entreprises de prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne d'activité.

Les trois ONG envisagent de poursuivre en justice pour la première fois une banque sur ce fondement.

Selon la loi, les entreprises mises en demeure disposent de trois mois pour se mettre en conformité et éventuellement dialoguer avec les ONG, avant que ces dernières puissent lancer une éventuelle assignation.

Pour les ONG, le soutien de BNP Paribas à "l'expansion" du recours aux hydrocarbures est en totale contradiction avec les objectifs de réduction d'émissions carbone nécessaires pour respecter l'accord de Paris de 2015, pour tenter de limiter le réchauffement de la planète nettement sous 2°C et si possible sous 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

De nombreux pays en développement comptent toutefois sur le pétrole et le gaz à moyen terme pour sortir de leur dépendance au charbon, deux fois plus émetteur de gaz à effet de serre. Et ils s'en remettent aux grandes majors pétrolières pour y parvenir, une ambition irréalisable sans les capitaux apportés par le monde de la finance.

BNP Paribas vise une réduction de son exposition sur la production de pétrole et de gaz de 12% à horizon 2025, comparée à 2020, et de 25% pour la seule production de pétrole. La banque s’est en outre engagée à ne plus financer les entreprises dont plus de 10% de l’activité est liée aux sables bitumineux ou au pétrole et gaz de schiste. En revanche, elle ne dispose d’aucune politique d’exclusion concernant les nouveaux projets d’hydrocarbures conventionnels.

Cette campagne s'inscrit dans la lignée d'autres actions d'ONG liées au "devoir de vigilance". La première, initiée en 2019 et toujours en cours à Paris, vise les méga-projets pétroliers Tilenga et EACOP de TotalEnergies en Afrique.

Dans le monde, des dizaines d'actions judiciaires ont été lancées contre les États ou les entreprises pour inaction climatique. En 2021, pour la première fois, un tribunal néerlandais a condamné le géant pétrolier Shell à accélérer la réduction de ses émissions carbone, à la demande d'ONG dont Greenpeace et Les Amis de la Terre. Shell a fait appel.


Inflation: le Portugal supprime la TVA des biens alimentaires essentiels

Des manifestants protestent contre la hausse du coût de la vie et pour le droit au logement devant le parlement portugais à Lisbonne le 25 février 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants protestent contre la hausse du coût de la vie et pour le droit au logement devant le parlement portugais à Lisbonne le 25 février 2023. (Photo, AFP)
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  • L'exécutif socialiste a également décidé d'augmenter les aides sociales aux familles les plus modestes, à hauteur de 30 euros mensuels et une aide de 15 euros par enfant
  • Etablie à 7,8% sur l'ensemble de l'année dernière, la hausse des prix devrait se limiter cette année à 4% selon le gouvernement, ou à 5,8% d'après la Banque du Portugal

LISBONNE: Le gouvernement portugais a annoncé vendredi de nouvelles mesures pour aider les ménages à faire face à la crise inflationniste, dont l'application d'une TVA à "taux zéro" sur un ensemble de biens alimentaires de première nécessité.

"Nous souhaitons que cette mesure se traduise par une réduction" et "une stabilité des prix", a indiqué le ministre des Finances, Fernando Medina, en précisant que des négociations en cours avec les secteurs de la production et de la distribution alimentaires devraient se conclure la semaine prochaine.

L'exécutif socialiste a également décidé d'augmenter les aides sociales aux familles les plus modestes, à hauteur de 30 euros mensuels et une aide de 15 euros par enfant. Cette mesure, qui concernera plus d'un million de familles, commencera à être versée à partir du mois d'avril, a précisé la ministre du Travail Ana Mendes Godinho.

Ces dispositions comprennent également une hausse "extraordinaire" de 1% des salaires des quelque 740.000 fonctionnaires, ainsi qu'une hausse de leur prime repas.

Le gouvernement financera ces mesures grâce à la marge budgétaire dégagée l'an dernier, avec un déficit public qui s'est réduit à 0,4% du PIB alors que l'objectif initial était de le ramener à 1,9%, après un déséquilibre de 2,9% en 2021.

"Les comptes en ordre nous permettent de prendre des mesures en faveur des familles", avec une enveloppe d'aides supplémentaires chiffrée à 2,5 milliards d'euros, s'est félicité le ministre des Finances.

L'inflation au Portugal a commencé à ralentir depuis qu'elle a atteint 10,1% en octobre dernier, son plus haut niveau en 30 ans. Etablie à 7,8% sur l'ensemble de l'année dernière, la hausse des prix devrait se limiter cette année à 4% selon le gouvernement, ou à 5,8% d'après la Banque du Portugal.


Sécheresse: la FAO réclame des financements plus «réactifs et innovants» pour éviter les famines

Le lac d'Oroville presque vide est vu d'en haut à Oroville, en Californie, le 5 septembre 2021.
Le lac d'Oroville presque vide est vu d'en haut à Oroville, en Californie, le 5 septembre 2021.
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  • «Nous ne pourrons mettre fin à la pauvreté et à la faim si nous ne prenons pas une longueur d'avance sur les sécheresses», a estimé le directeur général de la FAO
  • La FAO a aussi rappelé que l'agriculture est responsable «de 72% des prélèvements mondiaux d'eau douce», alors que la population et la consommation ne cessent de croître

PARIS: Pour lutter contre l'intensification des épisodes de sécheresse et les famines qu'elles provoquent, il va falloir "trouver des mécanismes de financement réactifs et innovants", a plaidé jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"Nous ne pourrons mettre fin à la pauvreté et à la faim si nous ne prenons pas une longueur d'avance sur les sécheresses", a estimé son directeur général, Qu Dongyu, lors de la conférence sur l'eau à New York, la première organisée par l'ONU à ce sujet depuis près d'un demi-siècle.

Ces épisodes sont de plus en plus fréquents et intenses du fait du réchauffement climatique, "et ils touchent le plus souvent les communautés fragiles", a souligné l'organisation jeudi dans un communiqué.

Dans la Corne de l'Afrique, cinq saisons des pluies consécutives marquées par un grand manque d'eau ont tué des millions de bêtes, détruit des récoltes et forcé plus d'un million de personnes à quitter leur foyer.


Accord Aramco - Samsung Electronics pour accélérer la transformation numérique saoudienne

De gauche à droite: Nabil Nuaim, vice-président principal des technologies numériques et de l'information d'Aramco, Woojune Kim, président et chef de l'activité réseaux de Samsung Electronics, Amin H. Nasser, président et chef de la direction d'Aramco, et June Moon, vice-président et responsable de la R&D de Samsung Electronics (Photo fournie).
De gauche à droite: Nabil Nuaim, vice-président principal des technologies numériques et de l'information d'Aramco, Woojune Kim, président et chef de l'activité réseaux de Samsung Electronics, Amin H. Nasser, président et chef de la direction d'Aramco, et June Moon, vice-président et responsable de la R&D de Samsung Electronics (Photo fournie).
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  • Aramco, avec l'aide de Samsung Electronics, exploitera les technologies 4G et 5G avancées pour fournir des moyens de communication sécurisés, rapides et fiables
  • Au début du mois de mars, un rapport des Nations unies a révélé que l'Arabie saoudite se classait au quatrième rang mondial pour son niveau de préparation en matière de systèmes numériques

RIYAD: Le géant mondial de l'énergie Aramco a signé un protocole d'accord non contraignant avec Samsung Electronics pour localiser les réseaux de communication 5G industriels et faciliter la transformation numérique du Royaume, selon un communiqué de presse.

Le communiqué a mentionné que les deux entreprises travailleront ensemble pour contribuer à la transformation numérique de divers secteurs industriels en Arabie saoudite, dont l'énergie, la pétrochimie et la fabrication.

Aramco, avec l'aide de Samsung Electronics, exploitera les technologies 4G et 5G avancées pour fournir des moyens de communication sécurisés, rapides et fiables afin de répondre aux exigences des entreprises opérant dans divers secteurs.

Le nouveau protocole d'accord a été signé par Aramco, deux mois seulement après le lancement d'une nouvelle initiative numérique lors du forum annuel de l'IKTVA (In-Kingdom Total Value Add) en Arabie saoudite.

«Nous prévoyons d'investir 1,9 milliard de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro) au cours des trois prochaines années, ce qui en fait le plus gros investissement d'Aramco dans le numérique à ce jour, tout en ajoutant de la valeur à l'écosystème numérique du pays», a déclaré Amin Nasser, président et PDG d'Aramco, à la suite du lancement.