Le silence international sur l'occupation israélienne a affaibli le droit international, selon un rapport de l'ONU

Un Palestinien remet ses documents à un soldat israélien dans un poste de contrôle entre la ville palestinienne de Naplouse et le village de Beit Furik, en Cisjordanie occupée. (Photo, AFP)
Un Palestinien remet ses documents à un soldat israélien dans un poste de contrôle entre la ville palestinienne de Naplouse et le village de Beit Furik, en Cisjordanie occupée. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Le silence international sur l'occupation israélienne a affaibli le droit international, selon un rapport de l'ONU

  • L'auteure du rapport, Francesca Albanese, a appelé à passer du récit d'un «conflit» à celui d'une «occupation coloniale intentionnellement acquisitive, ségrégationniste et répressive»
  • «Nous sommes toujours à la case départ en termes d'avancement et l'occupation s’est accrue»

WASHINGTON: L'occupation israélienne du territoire palestinien «est illégale et indissociable du colonialisme de peuplement, qui doit cesser comme condition préalable à l'exercice par les Palestiniens de leur droit à l'autodétermination», selon un rapport des Nations unies publié jeudi.

Francesca Albanese, auteure du rapport et rapporteuse spéciale de l'Organisation des nations unies (ONU) sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, a appelé à l'utilisation d'une approche et d’un langage adéquats dans les questions relatives à l'occupation israélienne et au soutien du droit du peuple palestinien à l'autodétermination.

S'exprimant lors d'une réunion à la Foreign Press Association à New York, Mme Albanese, juriste et experte en droits de l'homme, a indiqué que le rapport était complet et qu’elle adopte une approche holistique des questions de droit international.

Ce rapport appelle à un «changement de paradigme», notamment en s'éloignant du récit d'un «conflit» entre Israël et la Palestine et en reconnaissant «l'occupation coloniale intentionnellement acquisitive, ségrégationniste et répressive» d’Israël.

Francesca Albanese a également remis en question le silence de la communauté internationale sur cette question.

«Qu'est-ce qu'il faut pour que les gens constatent que cinquante-cinq ans de brutalité, d'occupation et de bottes sur le terrain représentent vraiment une occupation?», s’est-elle demandé.

Elle ajoute que cette «exceptionnalité» accordée aux autorités israéliennes, en particulier par les pays occidentaux, a affaibli la force du droit international, créé un précédent négatif et encouragé d'autres pays à agir régulièrement au mépris du droit international.

Mme Albanese a critiqué les États occidentaux pour leurs objections répétées à la reconnaissance de la réalité de la vie des Palestiniens et des violations du droit international par Israël. Elle a qualifié le comportement des États occidentaux, qui soutiennent l'occupation et les activités d'Israël, comme une forme de «fraternité» et de «protectionnisme».

«Nous sommes toujours à la case départ en termes d'avancement et l'occupation s’est accrue», révèle-t-elle, en ajoutant: «Cela ne peut pas durer éternellement; je suis convaincue que cela prendra fin.»

En ce qui concerne la question de savoir si le traitement des Palestiniens par les autorités israéliennes constitue une forme d'apartheid, le rapport mentionne que des études récentes menées par des universitaires et des organisations réputés ont conclu que les politiques et pratiques discriminatoires systémiques et généralisées appliquées aux Palestiniens constituent un crime d'apartheid au regard du droit international, et que cet avis est de plus en plus accepté, même si la communauté internationale n'a pas encore pleinement agi en ce sens.

«Le concept selon lequel l'occupation israélienne atteint le seuil légal de l'apartheid gagne en popularité», selon le rapport.

Toutefois, le rapport ajoute que le fait de limiter la description du traitement des Palestiniens sous l'occupation israélienne à l'«apartheid» ne rend pas compte de tout le spectre de l'occupation israélienne. Le rapport affirme que l'utilisation du seul concept d'apartheid «passe à côté de l'illégalité inhérente à l'occupation israélienne du territoire palestinien».

Le rapport poursuit: «À quelques exceptions près, la portée des rapports récents sur l'apartheid israélien est principalement “territoriale” et exclut l'expérience des réfugiés palestiniens.»

«La reconnaissance de l'apartheid israélien doit aborder l'expérience du peuple palestinien dans son intégralité et dans son unité en tant que peuple, en particulier ceux qui ont été déplacés, dénationalisés et dépossédés en 1947-1949, dont beaucoup vivent dans le territoire palestinien occupé.»

Francesca Albanese a exhorté la communauté internationale à «reconnaître officiellement et à condamner formellement la nature coloniale de l'occupation israélienne, ainsi qu’à exiger son arrêt immédiat».

Elle a indiqué qu'elle n'a pas pu se rendre dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jérusalem-Est, en raison des restrictions israéliennes. Les autorités israéliennes refusent de s'engager dans sa mission et l'ambassadeur du pays aux Nations unies a refusé toutes les demandes de rencontre ou de communication.

Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les «procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme». Les procédures spéciales, qui constituent le plus grand corps d'experts indépendants au sein du système des droits de l'homme des Nations unies, sont le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil qui traitent de la situation dans des pays spécifiques ou de questions thématiques mondiales. Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants et ils travaillent sur une base volontaire. Ils ne sont pas membres du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien du Hajj discute des préparatifs avec des responsables de pays musulmans

Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les responsables des bureaux du Hadj et d'autres responsables de pays musulmans. (SPA)
Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les responsables des bureaux du Hadj et d'autres responsables de pays musulmans. (SPA)
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  • La réunion semestrielle à Riyad a permis de faire le point sur les préparatifs du Hajj 2026, avec la participation de ministres et muftis de plus de cent pays musulmans
  • Le ministre Al-Rabiah a appelé à une meilleure coordination et au respect des délais, soulignant que toutes les démarches — des visas aux paiements — devront désormais passer par la plateforme numérique Nusuk Masar

RIYAD : Le ministre saoudien du Hajj et de la Omra, Tawfiq ben Fawzane Al-Rabiah, a tenu lundi une réunion semestrielle avec les chefs des bureaux du Hajj et d’autres responsables issus de pays musulmans, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La réunion a rassemblé plus d’une centaine de ministres, de grands muftis et de responsables des bureaux du Hajj venus de pays musulmans afin d’examiner les préparatifs pour la saison du Hajj 2026 et de discuter des dernières mises à jour concernant les procédures organisationnelles et opérationnelles destinées à servir les pèlerins.

L’événement s’est tenu en marge de la cinquième édition de la Conférence et Exposition du Hajj, selon la SPA.

Al-Rabiah a remercié les bureaux du Hajj pour leurs efforts et leur coopération qui ont contribué au succès de la saison du Hajj 2025.

Il a salué les bureaux ayant déjà finalisé leurs contrats et a exhorté les autres à achever leurs procédures de contractualisation avant le 4 janvier 2026, afin de garantir la préparation et d’assurer aux pèlerins des services de qualité.

Le ministre a mis en avant une série d’exigences réglementaires clés pour la période à venir, notamment :

  • Finaliser les contrats de services des camps avant le 4 janvier et les contrats d’hébergement à La Mecque et à Médine avant le 1er février ;

  • Soumettre les visas du Hajj avant le 20 mars, sans prolongation possible, et renforcer la sensibilisation pour prévenir les pèlerinages non autorisés ;

  • Lancer des campagnes d’information en coopération avec les ministères et les bureaux du Hajj afin de protéger les pèlerins contre toute exploitation ou désinformation ;

  • Exiger un « certificat d’aptitude sanitaire » signé par le chef du bureau et le responsable de la délégation médicale, comme condition préalable à la délivrance du visa, avec vérification via la plateforme électronique Masar ;

  • Effectuer tous les paiements relatifs aux sacrifices d’animaux exclusivement par le biais des bureaux officiels du Hajj et du Projet saoudien pour l’exploitation du Hady et de l’Adahi, en interdisant tout recours à des entités non autorisées ;

  • Rendre obligatoire la carte Nusuk pour accéder à la Grande Mosquée et aux lieux saints ;

  • Télécharger les données du personnel administratif, médical et médiatique à partir du 10 novembre et achever les soumissions avant le 21 décembre ;

  • Finaliser la sélection des compagnies aériennes et la réservation des créneaux de vol avant le 4 janvier ;

  • Réaliser toutes les transactions administratives et financières via la plateforme Nusuk Masar.

Al-Rabiah a déclaré que ces mesures visent à renforcer l’efficacité des services aux pèlerins et à améliorer la coordination avec les organismes nationaux et internationaux concernés, reflétant ainsi le rôle de premier plan du Royaume dans le service des pèlerins du monde entier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël annonce l'ouverture permanente d'un point de passage de l'aide vers Gaza

Ce point de passage avait auparavant été ouvert de manière ponctuelle, notamment pour acheminer l'aide du Programme alimentaire mondial (PAM).  Depuis sa fermeture, le 12 septembre, les Nations unies ont indiqué ne pas avoir pu apporter d'aide dans le nord de Gaza. (AFP)
Ce point de passage avait auparavant été ouvert de manière ponctuelle, notamment pour acheminer l'aide du Programme alimentaire mondial (PAM). Depuis sa fermeture, le 12 septembre, les Nations unies ont indiqué ne pas avoir pu apporter d'aide dans le nord de Gaza. (AFP)
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  • "Le point de passage de Zikim a été ouvert (...) pour l'entrée de camions d'aide humanitaire" qui "sera acheminée par l'ONU et des organisations internationales après (...) des inspections de sécurité approfondies"
  • Le poste de Zikim est situé dans le nord du territoire palestinien, à proximité de zones où la situation humanitaire est particulièrement critique en raison des opérations militaires qui y ont été conduites

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé mercredi l'ouverture permanente du point de passage de Zikim, au nord de la bande de Gaza, pour permettre l'entrée d'aide humanitaire internationale dans le territoire palestinien, ravagé par plus de deux ans de guerre.

"Le point de passage de Zikim a été ouvert (...) pour l'entrée de camions d'aide humanitaire" qui "sera acheminée par l'ONU et des organisations internationales après (...) des inspections de sécurité approfondies", a écrit sur X le Cogat, l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Interrogé par l'AFP, un porte parole du Cogat a précisé que le passage de Zikim serait désormais ouvert "de manière permanente", comme celui de Kerem Shalom, au sud du territoire, par lequel la majeure partie de l'aide a été acheminée depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Le poste de Zikim est situé dans le nord du territoire palestinien, à proximité de zones où la situation humanitaire est particulièrement critique en raison des opérations militaires qui y ont été conduites, avec notamment la massive offensive israélienne sur Gaza-ville en septembre.

Ce point de passage avait auparavant été ouvert de manière ponctuelle, notamment pour acheminer l'aide du Programme alimentaire mondial (PAM).

Depuis sa fermeture, le 12 septembre, les Nations unies ont indiqué ne pas avoir pu apporter d'aide dans le nord de Gaza.

Les acteurs humanitaires déplorent régulièrement les contrôles et contraintes qui leur sont imposés par les autorités israéliennes, lesquelles rejettent ces accusations et expliquent devoir empêcher l'entrée de biens qui pourraient être détournés par les groupes armés opérant dans la bande de Gaza.

Une fois à l'intérieur du territoire palestinien, la distribution de l'aide jusqu'à sa destination finale est également entravée par les destructions et parfois des pillages.

"L'ouverture de passages directs vers le nord est essentielle pour garantir que suffisamment d'aide parvienne rapidement aux populations", avait déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) dans un récent rapport.

En août, le mécanisme onusien de suivi de la sécurité alimentaire (IPC) avait signalé une famine en cours dans le nord de Gaza, ce que le Cogat avait contesté.


Législatives en Irak: la liste du Premier ministre remporte une large victoire, selon son entourage

La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté "une victoire majeure", a affirmé un responsable proche du Premier ministre, tandis que deux autres sources proches ont indiqué qu'elle s'était assurée environ 50 sièges au Parlement, y devenant ainsi le principal bloc. (AFP)
La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté "une victoire majeure", a affirmé un responsable proche du Premier ministre, tandis que deux autres sources proches ont indiqué qu'elle s'était assurée environ 50 sièges au Parlement, y devenant ainsi le principal bloc. (AFP)
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  • La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté "une victoire majeure"
  • La commission électorale irakienne devrait annoncer les premiers résultats officiels de ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein dans le courant de la soirée

BAGDAD: La liste du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, a remporté une large victoire aux élections législatives tenues mardi, ont déclaré mercredi à l'AFP des sources proches de sa formation politique.

La liste chiite Coalition pour la reconstruction et le développement de M. Soudani a remporté "une victoire majeure", a affirmé un responsable proche du Premier ministre, tandis que deux autres sources proches ont indiqué qu'elle s'était assurée environ 50 sièges au Parlement, y devenant ainsi le principal bloc.

La commission électorale irakienne devrait annoncer les premiers résultats officiels de ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein dans le courant de la soirée.

M. Soudani, qui espère obtenir un second mandat, s'est imposé sur la scène politique irakienne après avoir été porté au pouvoir il y a trois ans grâce au soutien d'une alliance regroupant des partis et factions chiites tous liés à l'Iran.

Les Irakiens ont voté mardi pour élire leur Parlement, avec une participation ayant dépassé 55% selon la commission électorale, un taux inattendu pour ce scrutin surveillé de près par Téhéran et Washington, entre lesquels Bagdad s'emploie à maintenir l'équilibre.

Ce taux de participation marque une forte hausse par rapport au record historiquement bas de 41% aux précédentes élections de 2021.

Les élections ouvrent la voie à la désignation d'un nouveau président - poste largement honorifique réservé à un Kurde - et d'un Premier ministre - traditionnellement chiite - choisi après de longues tractations. Un sunnite occupera le poste de président du Parlement.

Une majorité absolue étant de fait impossible à obtenir pour une seule liste, M. Soudani, si sa victoire est confirmée, devra former une alliance pour assurer sa reconduction.

Dans les parlements précédents, les partis de la majorité chiite ont conclu des accords de compromis pour travailler ensemble et former un gouvernement.