Une place toulousaine porte désormais le nom du chanteur Idir 

Le chanteur algérien Idir (Photo, AFP).
Le chanteur algérien Idir (Photo, AFP).
Short Url

Une place toulousaine porte désormais le nom du chanteur Idir 

  • Cette initiative revient à l'adjointe au maire de Toulouse, Fella Allal, elle-même originaire de Tlemcen en Algérie
  • Idir a été tout au long de sa carrière un des ambassadeurs de la culture et de la langue amazighe dans le monde entier

ALGER: La ville de Toulouse a récemment inauguré une place publique portant le nom du défunt artiste algérien Idir dans le quartier Victor-Hugo dans le  centre-ville.

Désormais, on peut admirer dans cette partie de la ville une plaque blanche sur laquelle il est gravé « Place Idir, chanteur, auteur, compositeur, interprète et musicien algérien d’expression kabyle. 1945 – 2020 ».

La fille du chanteur, Tanina Cheriet, qui était présente à l’événement, a profité de l’occasion pour interpréter la chanson phare de son géniteur "Ssendu".

La jeune femme qui a hérité de l’amour pour l’art de son père, et qui elle même est chanteuse, musicienne, compositrice et comédienne a tenu à remercier la ville de Toulouse pour cet hommage: «Merci à la mairie de Toulouse d’avoir honoré la mémoire de mon père Idir, en baptisant une place en son nom. Nous en sommes éternellement reconnaissant.» a écrit Tanina sur Facebook. 

La cérémonie a eu lieu le mardi 25 octobre en présence du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. À noter que cette date coïncide avec l’anniversaire de la naissance d’Idir, venu au monde le 25 octobre 1949 dans le village d'Ait Lahcene, en Algérie. 

D’après la mairie Toulouse, cette initiative revient à l'adjointe au maire de Toulouse, Fella Allal, elle-même originaire de Tlemcen en Algérie. 
 

V
Inauguration de la place Idir à Toulouse (Photo, Facebook: Tanina).

La jeune femme a été élue dans la ville Rose où se trouvent un haut pourcentage de ressortissants algériens. Membre du Conseil municipal de Toulouse, elle a rapidement été nommée adjointe au maire, déléguée à la lutte contre la discrimination et à l'égalité citoyenne.

Lors de la cérémonie d’inauguration, de nombreux ressortissants algériens se sont déplacés afin de saluer cet événement dans une période de tensions politiques à l’égard des étrangers.

Sur la toile, de nombreux internautes ont également remercié les élus : « Avec tous ces débats et les propos actuels xénophobes sur l’immigration, il est bon de voir que vous reconnaissiez les aspects positifs de cette immigration, Bravo et merci »  a commenté un immigré sur les réseaux sociaux.   

Un poète international 

De son vrai nom Hamid Cheriet, le chanteur kabyle a été tout au long de sa carrière un des ambassadeurs de la culture et de lalangue amazighe dans le monde entier. 

Ce dernier, décédé  le 02 mai 2020, à l'âge de 71 ans à Paris où il vivait, a laissé derrière lui une  œuvre conséquente. 

L’interprète a œuvré, à travers ses productions artistiques, à la préservation de l’héritage culturel algérien par le biais d'une série de chansons qui puisent leur âme dans la profondeur du patrimoine et des légendes amazighes, notamment les célèbres berceuses indemodables  “Ssendu” et  "Vava Inova", qui ont contribué à forger la réputation artistique qui lui a permis d’accéder à la scène internationale.

En 1976, sa chanson "Vava Inova", diffusée dans 77 pays et traduit en 20 langues, lui a permis d'obtenir une renommée et une reconnaissance mondiale.


Au-delà du couscous, l'essor de la gastronomie maghrébine à Paris

«"On assiste depuis quelques années à un phénomène nouveau, porté par une nouvelle génération de restaurateurs qui reprend en main cette gastronomie maghrébine en la faisant découvrir à une clientèle qui ne la voyait qu’à travers le couscous», analyse Patrick Rambourg, historien spécialiste de la gastronomie.
«"On assiste depuis quelques années à un phénomène nouveau, porté par une nouvelle génération de restaurateurs qui reprend en main cette gastronomie maghrébine en la faisant découvrir à une clientèle qui ne la voyait qu’à travers le couscous», analyse Patrick Rambourg, historien spécialiste de la gastronomie.
Short Url
  • Si les restaurants maghrébins sont «depuis la fin du XIXe siècle» implantés dans la capitale française, l'arrivée de nouvelles tables attirant principalement une clientèle de bureau est assez récente
  • Ouverte en 2018, la cantine Tounsia, située dans le Xe arrondissement, permet de déguster «une cuisine qui est avant tout familiale», précise la fondatrice

PARIS: Rfissa, rechta, chakhchoukha... Au menu d'une nouvelle génération de restaurants maghrébins à Paris, couscous et tajines sont à l'honneur, désormais accompagnés d'une multitude d'autres plats moins connus pour faire découvrir la cuisine maghrébine dans toute sa richesse.

Alors qu’elle travaillait dans la communication, Katia Barek, 42 ans, a pris la décision d'ouvrir en 2021, en plein centre de Paris, Majouja, une cantine algérienne qui sert uniquement le midi, pour faire découvrir "la cuisine de (son) enfance".

"Je fais partie d’une génération qui a un peu eu honte de sa cuisine, parce qu’on disait +ça sent les épices+, etc. Mais aujourd’hui, je suis fière de m'être réappropriée ma culture, de vendre dans le IXe arrondissement les sfenj (beignets) que ma mère cuisinait les dimanches après-midi", se félicite Katia Barek, dont le restaurant porte le surnom donné à sa mère.

"Notre cuisine fait partie de notre patrimoine, c’est un héritage qu’on nous a légué dans nos familles, c’est important de la mettre en valeur", renchérit Mustapha Khalis, 52 ans, qui a fondé la cantine Gamila en 2020, un restaurant marocain présent dans trois arrondissements.

Si les restaurants maghrébins sont "depuis la fin du XIXe siècle" implantés dans la capitale française, l'arrivée de nouvelles tables attirant principalement une clientèle de bureau est assez récente, affirme à l'AFP Patrick Rambourg, historien spécialiste de la gastronomie.

«Phénomène nouveau»

"On assiste depuis quelques années à un phénomène nouveau, porté par une nouvelle génération de restaurateurs qui reprend en main cette gastronomie maghrébine en la faisant découvrir à une clientèle qui ne la voyait qu’à travers le couscous", analyse-t-il.

"Évidemment, à la carte, on va avoir l’incontournable couscous", confirme Katia Barek, "mais on va aussi avoir des plats traditionnels moins connus comme +rechta+ (pâtes traditionnelles), et même des plats qu’on revisite, comme les +mhadjeb+ (galettes) qu’on farcit avec des épinards et de la feta".

Ouverte en 2018, la cantine Tounsia, située dans le Xe arrondissement, permet elle aussi de déguster "une cuisine qui est avant tout familiale", précise la fondatrice Siwar Damak, 34 ans. Et extrêmement variée. Des grillades de dorade aux sandwichs de la street food tunisienne, en passant par le surprenant couscous au poulpe – emblématique de Sfax, ville portuaire de l’est tunisien dont la fondatrice est originaire -, le restaurant met à l’honneur la "spécificité des plats tunisiens".

"Ma mère a personnellement formé le cuisinier pour que le couscous au poulpe du restaurant soit exactement le même que celui de la maison", insiste-t-elle.

Sur Instagram 

"On souhaite permettre à nos clients de ressentir des odeurs, des saveurs de chez eux", souligne encore Katia Barek, dont le restaurant est décoré avec des "clins d'oeil à (ses) racines", comme les tamis à couscous de sa mère.

"Je ne veux pas non plus tomber dans le folklore", avance la fondatrice de Majouja, "comme l’image qu’on a de ce qu’on appelait les +restos orientaux+, avec les +youyous+ en versant le thé et tout ce genre de choses".

Définissant son restaurant comme "tradi et trendy", elle assure une forte présence sur les réseaux sociaux et compte plus de 45 000 abonnés sur Instagram.

Ambition partagée par Mustapha Khalis, lui aussi très actif en ligne. Il souhaite faire de la cantine Gamila "davantage une destination qu’un simple restaurant", en y mettant en avant l’artisanat marocain lors d’expositions qui y sont organisées.

"Même si le métier de restaurateur est difficile, il y a de la place" pour créer encore d'autres tables, affirme Mustapha Khalis. "On a une cuisine très riche et très variée, c’est à nous de la mettre en valeur en allant au-delà des grands classiques que tout le monde connaît".


L’IMA lance pour la première fois le «Prix du design du monde arabe»

L’IMA lance pour la première fois le «Prix du design du monde arabe». (Photo: www.imarabe.org)
L’IMA lance pour la première fois le «Prix du design du monde arabe». (Photo: www.imarabe.org)
Short Url
  • Ce prix est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création design arabe dans le but de rendre mieux visible le dynamisme et la créativité de cette pratique dans le monde arabe
  • Les lauréats recevront leur prix lors d’une cérémonie à l'Institut du monde arabe (IMA) le 6 septembre 2023 dans le cadre de la Paris Design Week

PARIS: La première édition du « Prix du design du monde arabe » est dédiée à la promotion du projet d’un jeune designer de la nationalité de l'un des pays de la Ligue arabe et d’une entreprise de design dont la production est développée dans l’un des pays de la Ligue arabe, ayant été créé dans les trois dernières années (entre le 1er septembre 2021 et le 31 août 2023).

Ce prix est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création design arabe dans le but de rendre mieux visible le dynamisme et la créativité de cette pratique dans le monde arabe.

Mettre en lumière les cultures arabes dans leur richesse et leur diversité en France, telle est la volonté du fondateur du prix

Les lauréats recevront leur prix lors d’une cérémonie à l'Institut du monde arabe (IMA) le 6 septembre 2023 dans le cadre de la Paris Design Week.

Ce nouveau prix s’inscrit dans la lignée des engagements de l’IMA en faveur des enjeux d’interculturalité, et dans leur volonté de les mettre à la portée du plus grand nombre.

Il est également l’occasion de célébrer une figure confirmée du design arabe. Une/des mention.s spéciale.s et/ou d’autres catégories pourront être envisagées selon la nature et la qualité des projets proposés.

Un jury prestigieux, présidé par India Mahdavi, accompagné respectivement d’un expert et d’un entrepreneur du design, François Leblanc di Cicilia et Ismaïl Tazi, distinguera la création design arabe dans 2 catégories : « Talent émergent » et « Talent entrepreneurial ».


A New York, des dissidents chinois ouvrent l'unique musée au monde sur Tiananmen

Des visiteurs arrivent pour l'ouverture du pavillon de protestation de Hong Kong et du nouveau musée commémoratif de Tiananmen du 4 juin à New York, le 2 juin 2023, avant le 34e anniversaire de la répression, en 1989, des manifestations en faveur de la démocratie autour de la place Tiananmen à Pékin. (Photo, AFP)
Des visiteurs arrivent pour l'ouverture du pavillon de protestation de Hong Kong et du nouveau musée commémoratif de Tiananmen du 4 juin à New York, le 2 juin 2023, avant le 34e anniversaire de la répression, en 1989, des manifestations en faveur de la démocratie autour de la place Tiananmen à Pékin. (Photo, AFP)
Short Url
  • Dans un minuscule espace de bureaux d'un immeuble sans charme du centre de Manhattan, sont exposées photos, vidéos, coupures de presse, affiches, lettres et banderoles sur ce soulèvement démocratique historique que Pékin a réprimé dans le sang
  • Des organisations de défense des droits humains assurent que les victimes se comptent par milliers

NEW YORK: Des dissidents chinois du mouvement de Tiananmen à Pékin en 1989 ont ouvert vendredi à New York l'unique musée au monde du "souvenir" des "rêves démocratiques du peuple chinois", à deux jours du 34e anniversaire de la "répression brutale" de ce soulèvement.

"Les événements de 1989 ont eu un impact sur la Chine mais aussi sur le monde entier. Au moment où l'on se rend compte de la menace que représente le régime (du président chinois) Xi Jinping sur la civilisation, nous devons commémorer (le 4 juin) 1989", a lancé devant la presse Wang Dan, fondateur de ce petit musée-mémorial new-yorkais et qui fut l'une des grandes figures du mouvement étudiant de la place Tiananmen.

Dans un minuscule espace de bureaux d'un immeuble sans charme du centre de Manhattan, sont exposées photos, vidéos, coupures de presse, affiches, lettres et banderoles sur ce soulèvement démocratique historique que Pékin a réprimé dans le sang, avec au moins 1 000 manifestants pacifiques tués.

Des organisations de défense des droits humains assurent que les victimes se comptent par milliers.

"Nous devons commémorer ceux qui ont sacrifié leur vie et nous souvenir des rêves démocratiques du peuple chinois à l'époque", a exhorté Wang Dan, qui a fait des années de prison en Chine avant d'être accueilli en 1998 aux Etats-Unis et d'y faire une thèse d'histoire à Harvard.

Mais "même aux Etats-Unis, on sent la pression et les menaces du régime chinois", a-t-il confié à l'AFP.

Pour ce dissident, "les événements de 1989 sont liés au passé mais aussi au présent et à l'avenir" et il a réclamé que l'on se "souvienne du vrai visage du parti communiste chinois" de 1989 et d'aujourd'hui.

Nombre d'opposants chinois et de responsables politiques américains se sont exprimés lors d'une cérémonie d'inauguration du musée, unique exposition permanente au monde sur Tiananmen après la fermeture en 2021 d'un musée à Hong Kong.

De fait, l'effervescence artistique qui accompagnait chaque année à Hong Kong la commémoration de Tiananmen a quasiment disparu sous le joug des autorités pro-Pékin.

Pendant plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies chaque 4 juin dans le parc Victoria à Hong Kong - rétrocédé par Londres à Pékin en 1997 - pour une veillée aux chandelles.

Mais depuis que la Chine a imposé en 2020 une loi sur la sécurité nationale, les autorités locales ont mis fin à ces rassemblements, criminalisé l'essentiel de la dissidence et étouffé le mouvement démocratique.

«Il y a une Histoire»

A New York, un groupe d'étudiants chinois vivant aux Etats-Unis s'est joint à une marche vendredi soir à travers Manhattan entre le nouveau musée sur Tiananmen et le consulat général de Chine.

Certains portaient des masques et des lunettes de soleil pour éviter d'être reconnus et de mettre en danger leurs familles restées en Chine, a constaté l'AFP.

Yuge Shi a jugé "très important" de pouvoir manifester. "Vous savez, le gouvernement chinois a tué un très grand nombre de personnes en 1989, et il ne veut pas que les gens s'en souviennent. C'est pourquoi, chaque année, nous devons nous tenir ici et dire à tous les peuples du monde qu'il y a une Histoire", dit-il à l'AFP.

"Près de 40 ans se sont écoulés entre les manifestations des 'Papiers blancs' (de fin 2022, ndlr) et celles de la place Tiananmen, et pourtant nous sommes toujours dirigés par le même gouvernement dont la nature n'a pas changé d'un iota", confie à l'AFP une manifestante qui n'a accepté de donner que son seul prénom, Shawn, pour des raisons de sécurité.

Fin novembre 2022, un rare mouvement d'hostilité envers le régime du président Xi Jinping et sa politique de "zéro Covid" draconienne avait secoué la Chine. Nombre de manifestants agitaient alors des feuilles de papier vierge pour symboliser la censure.

Au cours de cette mobilisation sans précédent depuis les manifestations pro-démocratie de 1989, les protestataires exigeaient l'arrêt des dures restrictions sanitaires contre le Covid-19 et réclamaient davantage de libertés, un mois après la reconduction de Xi Jinping à la tête du pays.