Dans un camp de réfugiés de Jordanie, une génération de Syriens nés en exil

La réfugiée syrienne Nagham Shagran, 20 ans, veille sur son nouveau-né Zaid, à la clinique UNFPA du camp de Zaatari (Photo, AFP).
La réfugiée syrienne Nagham Shagran, 20 ans, veille sur son nouveau-né Zaid, à la clinique UNFPA du camp de Zaatari (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

Dans un camp de réfugiés de Jordanie, une génération de Syriens nés en exil

  • Dans la salle d'attente, Nagham Chagrane, 20 ans, porte dans ses bras son nouveau-né, Zaïd, qui dort profondément
  • Elle vit avec sa famille depuis neuf ans dans le camp, où elle a épousé son cousin

CAMP DE ZAATARI, Jordanie: Dix ans après avoir fui la guerre dans sa Syrie natale, Hadil attend un troisième enfant. Il naîtra comme beaucoup d'autres dans le camp de réfugiés misérable de Zaatari en Jordanie, qui abrite quelque 80.000 personnes poussées à l'exil par le conflit.

"J'espérais être chez moi, dans mon pays, mais le destin a décidé que je serai ici, que je me marierai ici et que je donnerai naissance à mes enfants ici, loin de mon pays", explique à l'AFP Hadil, 25 ans, qui préfère utiliser un pseudonyme pour des raisons de sécurité.

Comme la plupart des réfugiés à Zaatari, dont environ la moitié sont des enfants selon l'ONU, Hadil et sa famille sont venus de la province de Deraa, toute proche de la frontière jordanienne et berceau du soulèvement de 2011 contre le régime du président Bachar al-Assad.

La guerre a tué près d'un demi million de personnes et déplacé environ la moitié de la population de la Syrie d'avant-guerre.

Hadil a épousé un réfugié syrien qui vit également à Zaatari. Le couple a déjà deux enfants, âgés de six et sept ans.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a enregistré 168.500 naissances de bébés syriens en Jordanie depuis 2014. Au total, les Syriens en exil ont au cours de la même période donné naissance à environ un million d'enfants.

Beaucoup d'entre eux naissent dans des conditions difficiles dans des camps de réfugiés surpeuplés, souvent avec un accès limité à l'éducation avec la menace du travail des enfants et du mariage forcé qui pèse sur eux.

«Où est la Syrie?»

"Mes enfants ont grandi ici. Quand ils m'entendent parler de la Syrie, ils me demandent: "maman, où est la Syrie?", explique Hadil, dans la salle d'attente de la seule maternité du camp.

"J'essaie de leur expliquer qu'ici ce n'est pas notre pays. Nous sommes des réfugiés. Notre pays est là-bas -- la Syrie. C'est difficile à comprendre pour eux", ajoute la femme enceinte de six mois.

L'ONU compte 675.000 réfugiés syriens enregistrés en Jordanie, mais Amman estime le chiffre réel à environ 1,3 million de personnes et affirme que le coût de leur hébergement a dépassé 12 milliards de dollars.

Hadil dit ne pas oser rentrer pour l'instant dans son pays malgré une diminution des hostilités, son cousin, qui vivait à Zaatari, ayant été tué moins d'un mois après son retour à Deraa, laissant au camp sa femme et cinq enfants. "La situation est mauvaise en matière de sécurité".

Planning familial 

La maternité de la clinique gérée par l'ONU -le plus grand établissement de santé du camp- dispose de 10 lits, dont la moitié sont occupés par des femmes qui viennent d'accoucher.

La sage-femme Amon Moustafa, 58 ans, travaille dans l'établissement depuis l'ouverture du camp en 2012.

"On fait naître entre cinq et 10 bébés chaque jour, et avec les cinq d'aujourd'hui, le nombre total de naissances dans le camp a atteint 15.963", dit-elle. "Regardez, je l'ai écrit sur la paume de ma main".

La clinique emploie 60 membres du personnel médical, dont quatre spécialistes, 21 sages-femmes et sept infirmières, ainsi que des laborantins et des pharmaciens.

"Je connais la plupart des femmes et des enfants du camp", ajoute Mme Moustafa avec un sourire.

La directrice de la clinique, Ghada al-Saad, explique à l'AFP que l'établissement "fonctionne 24h/24 et 7j/7, offrant tout gratuitement, y compris des médicaments, des traitements, des tests et des vaccins" jusqu'à l'âge de deux ans.

Des banderoles sur les murs encouragent les mères à allaiter, et selon Mme Moustafa, le personnel "essaie" d'éduquer les femmes sur la planification familiale et l'utilisation des contraceptifs, même si cette dernière reste limitée.

«Bénédiction de Dieu»

Dans la salle d'attente, Nagham Chagrane, 20 ans, porte dans ses bras son nouveau-né, Zaïd, qui dort profondément.

Elle vit avec sa famille depuis neuf ans dans le camp, où elle a épousé son cousin.

"Au début, nous avons hésité à avoir notre premier enfant", explique-t-elle. "Chacun a le droit de naître et de vivre dans son pays, mais que pouvons-nous faire?"

Les enfants nés dans des camps de réfugiés en Jordanie sont enregistrés par les autorités locales et peuvent ensuite demander un passeport syrien à l'ambassade à Amman, selon le HCR.

Emane Rabie, 28 ans, attend son quatrième enfant: "les enfants sont une bénédiction, mais j'espère que ce sera ma dernière grossesse".

"Mon mari aime les enfants. Il dit qu'ils sont une bénédiction de Dieu."

Rabie raconte que la maison familiale à Deraa a été détruite pendant la guerre et qu'ils n'ont nulle part où aller. "Si on nous demande de quitter le camp et de retourner en Syrie, je serai la dernière à partir."


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.