Israël: Et si les partis ultra-orthodoxes lâchaient Netanyahu..

En croissance démographique, les ultra-orthodoxes forment aujourd'hui 13% de la population (Photo, AFP).
En croissance démographique, les ultra-orthodoxes forment aujourd'hui 13% de la population (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Israël: Et si les partis ultra-orthodoxes lâchaient Netanyahu..

  • Depuis une quinzaine d'années, les deux partis ultra-orthodoxes, Judaïsme unifié de la Torah (ashkénaze) et Shass (séfarade), se sont rangés aux côtés du Likoud (droite) de M. Netanyahu au point d'être considérés comme ses alliés naturels
  • Mais ces partis vivent mal leur relégation sur les bancs de l'opposition à la suite des élections de 2021

JERUSALEM: Les partis ultra-orthodoxes alliés de Benjamin Netanyahu peuvent-ils créer la surprise et s'unir à l'un de ses opposants ? La réponse à cette question pourrait être la clé des législatives israéliennes du 1er novembre si l'ex-Premier ministre n'arrive pas à former une coalition.

Depuis une quinzaine d'années, les deux partis ultra-orthodoxes, Judaïsme unifié de la Torah (ashkénaze) et Shass (séfarade), se sont rangés aux côtés du Likoud (droite) de M. Netanyahu au point d'être considérés comme ses alliés naturels.

Mais ces partis vivent mal leur relégation sur les bancs de l'opposition à la suite des élections de 2021 qui avaient abouti à la formation d'une coalition bigarrée, aujourd'hui menée par le Premier ministre Yaïr Lapid.

Si les ultra-orthodoxes jugent M. Lapid trop laïc, ils pourraient toutefois être tentés, si leur bloc avec le Likoud et l'extrême droite ne parvient pas à rallier une majorité de 61 députés, de joindre une coalition dirigée par le ministre de la Défense Benny Gantz à la tête d'une formation de centre-droit, estiment des analystes.

M. Gantz a joué dans cette campagne la carte du rapprochement avec les religieux, mettant en avant les candidats de sa liste portant une kippa ou apparaissant, sur une vidéo, dans une ronde endiablée sur fond de musique hassidique lors d'un mariage ultra-orthodoxe.

"Je suis le seul capable de former une coalition et les ultra-orthodoxes se joindront à moi", affirmait récemment celui qui veut empêcher le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu pour ces cinquièmes élections en trois ans et demi, sur fond d'échec des partis à former des coalitions ou les maintenir.

"Après quatre échecs, il y a une possibilité que ces partis (orthodoxes, NDLR) abandonnent Netanyahu si ce dernier n'arrive pas à former une coalition", explique Gilad Malach spécialiste de la communauté ultra-orthodoxe à l'Institut pour la démocratie en Israël.

"L'adhésion des partis haredim ("craignant Dieu") au bloc de droite est récente, ils ont longtemps été dans des coalitions dirigées par des Premiers ministres de gauche", ajoute M. Malach. "Gantz fera des concessions importantes pour rallier les haredim ce que Lapid ne peut pas faire sans se mettre à dos son électorat".

«Respect des traditions»

En croissance démographique, les ultra-orthodoxes forment aujourd'hui 13% de la population et, suivant les consignes de leurs rabbins, ils se rendent massivement aux urnes ce qui confère à leurs deux partis une quinzaine de sièges, essentiels à tout retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021.

"Il n'existe aucun scénario dans lequel nous faisons partie d'une coalition avec Gantz", rétorque à l'AFP Yitzhak Pindrus, député du parti Judaïsme unifié de la Torah.

"Nous ne pouvons pas être partenaires des partis de la coalition actuelle car nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Ce qui prime pour nous, c'est le respect des traditions et c'est avec Netanyahu que nous irons car il est celui qui assure la pérennité de l'Etat juif", assure-t-il.

Du côté de chez Shass, même son de cloche. Ou presque.

"Shass ne participera jamais à un gouvernement dirigé par Gantz qui est de gauche quoi qu'il en dise, mais si Gantz accepte les conditions fixées par le bloc de droite, il pourrait intégrer la coalition", affirme le député Yossi Taieb à l'AFP.

Options

Pour les haredim, la coalition actuelle a "mis en péril" un statu quo religieux avec par exemple le projet de la ministre travailliste Merav Michaeli d'autoriser les transports publics pendant le shabbat, la journée de repos hebdomadaire.

Les partis haredim exigent également de pouvoir bénéficier d'aides de l’Etat dans le domaine éducatif. Or, la coalition veut conditionner ces subventions à l'enseignement de matières comme les mathématiques et l'anglais, qui ne sont pas dans le cursus de la plupart des écoles ultra-orthodoxes.

"Les offres financières de la gauche ne suffiront pas pour que nous soutenions Gantz ou un autre", assure le député Pindrus.

"Ils disent qu'ils ne le feront pas (me soutenir) mais ils ne veulent pas non plus rester dans l'opposition, j'assume qu'ils vont reconsidérer leurs options après les résultats. En fait, je le sais", déclare à l'AFP Benny Gantz.

De nombreux haredim estiment que rester dans l'opposition les affaiblirait et, à terme, mettrait en péril leur mode de vie, à l'instar de Shmouel, un père de famille de Jérusalem.

"On ne peut pas rester en dehors du cercle des décisions et se priver des budgets pour nos écoles et nos institutions", estime-t-il.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".