Le Danemark aux urnes pour un thriller politique

Des affiches électorales sur une barrière près du palais de Christiansborg, le bâtiment du parlement danois, à Copenhague, au Danemark, le 22 octobre 2022, avant les élections législatives du pays qui auront lieu le 1er novembre 2022. (Photo par James Brooks / AFP)
Des affiches électorales sur une barrière près du palais de Christiansborg, le bâtiment du parlement danois, à Copenhague, au Danemark, le 22 octobre 2022, avant les élections législatives du pays qui auront lieu le 1er novembre 2022. (Photo par James Brooks / AFP)
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Le Danemark aux urnes pour un thriller politique

  • Sur une scène politique morcelée entre 14 partis, aucun des deux blocs principaux n'obtient une majorité de 90 sièges sur les 179 que compte le Folketinget, le Parlement local, selon les sondages
  • Une situation presque issue de la série à succès «Borgen», du nom du siège des pouvoirs législatif et exécutif au Danemark, où la cheffe d'un parti centriste imaginaire manœuvre subtilement jusqu'à être nommée Première ministre

COPENHAGUE : Un scénario à la «Borgen» au Danemark? La Première ministre sortante Mette Frederiksen, championne d'une gauche acquise à la rigueur migratoire, joue son maintien au pouvoir mardi dans des législatives serrées qui pourraient bien couronner un habile outsider.

Sur une scène politique morcelée entre 14 partis, aucun des deux blocs principaux n'obtient une majorité de 90 sièges sur les 179 que compte le Folketinget, le Parlement local, selon les sondages.

Le bloc «rouge» de la sociale-démocrate Mette Frederiksen, composé de cinq partis de gauche, est crédité de 49,1% des intentions de vote, soit 85 sièges, contre 40,9% ou 72 sièges pour le bloc «bleu» qui englobe trois formations de droite populiste.

«L'élection, c'est gagner les voix du centre car ceux qui gagnent le centre remportent le poste de Premier ministre», résume pour l'AFP le politologue Kasper Hansen, professeur à l'Université de Copenhague.

Au centre, les «Modérés», parti récemment fondé par l'ancien Premier ministre libéral Lars Løkke Rasmussen, rassemble 10% des intentions de vote (18 sièges), un chiffre qui a quintuplé depuis début septembre à la grande surprise des politologues.

Crédité pour sa solide expérience, M. Rasmussen souffle le chaud et le froid, refusant de prendre position pour l'un des deux blocs.

«Nous sommes prêts à collaborer avec le candidat qui facilitera la coopération la plus vaste autour du centre pour mettre en oeuvre les réformes nécessaires», a expliqué à la presse son lieutenant Jakob Engel-Schmidt.

Les Modérés veulent notamment réformer le système de soins et les retraites pour s'orienter vers un système par capitalisation.

- Négociations âpres -

Dans leurs efforts pour attirer un électorat centriste, souvent plus volatile, les sociaux-démocrates ont prévenu qu'ils désiraient gouverner au-delà des clivages traditionnels et ont repris l'idée formulée par les Modérés d'un gouvernement d'union.

«C'est l'exact opposé de ce que (Mme Fredriksen) a dit auparavant et je pense que c'est parce qu'elle sent qu'elle risque de perdre le pouvoir dans le cas contraire», relève Martin Ågerup, directeur du think tank libéral CEPOS.

Conduite par deux autres Premiers ministrables, le conservateur Søren Pape Poulsen et le libéral Jakob Ellemann-Jensen, la droite, qui a fait campagne sur les baisses d'impôts et le renforcement du système de santé, a refusé cette main tendue.

Cela promet de longues négociations avant la formation d'un gouvernement mais pourrait en définitive tourner à l'avantage de M. Løkke Rasmussen.

«C'est un négociateur féroce. Il peut peut-être manoeuvrer jusqu'à ce que quelqu'un soit assez effrayé au point de le désigner et de dire: +Ecoutez, oui, vous pourriez être Premier ministre+», avance M. Ågerup.

Une situation presque issue de la série à succès «Borgen», du nom du siège des pouvoirs législatif et exécutif au Danemark, où la cheffe d'un parti centriste imaginaire manœuvre subtilement jusqu'à être nommée Première ministre.

- Droite populiste éclatée -

Loin de cet univers de fiction, les sociaux-démocrates, première force politique, «jouent la carte selon laquelle ils sont le parti sur lequel miser dans ces temps incertains», explique Rune Stubager, professeur de sciences politiques à l'Université d'Aarhus.

Forts d'une gestion acclamée de la pandémie, malgré l'abattage illégal du gigantesque cheptel de visons du pays, ils ont mis en place différentes mesures pour permettre aux Danois de faire face à la flambée des prix.

Ils proposent désormais une taxe carbone sur l'agriculture et une hausse des salaires dans le secteur public. Leurs alliés ont, eux, fait campagne principalement sur la biodiversité et l'aide à l'enfance et aux plus vulnérables.

Dans un pays marqué par un fort consensus sur une politique migratoire ultra-restrictive - le gouvernement actuel négocie avec le Rwanda pour la mise en place dans le pays africain d'un centre de gestion des demandeurs d'asile sur le modèle britannique - les questions migratoires ne font pas débat.

«Au Parlement et au sein de l'opinion, le consensus sur les strictes politiques d'immigration est clair», explique le politologue Kasper Hansen.

La droite populiste anti-immigration, en passe de remporter davantage de sièges mais éclatée en trois formations, rassemble 15,5% des intentions de vote.

«Nous devons aussi protéger notre société et cela signifie que nous ne pouvons pas simplement ouvrir nos frontières», justifie Bjarke Rubow Jensen, un anthropologue de 35 ans, militant social-démocrate.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.