Avant les élections de mi-mandat américaines, le risque de violence se fait plus concret

Certaines autorités locales éprouvent ainsi des difficultés à recruter du personnel pour tenir les urnes (Photo, AFP).
Certaines autorités locales éprouvent ainsi des difficultés à recruter du personnel pour tenir les urnes (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

Avant les élections de mi-mandat américaines, le risque de violence se fait plus concret

  • Des responsables pensent que ces éléments sont le moteur de certaines attaques - comme celle commise par un adepte de théories du complot, qui a voulu enlever la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi
  • Cette attaque s'est produite à un peu plus d'une semaine d'élections de mi-mandat déterminantes, dans un climat tendu

WASHINGTON: L'agression violente du mari de la cheffe démocrate Nancy Pelosi a renforcé les inquiétudes sur la possibilité que la désinformation et les profondes divisons politiques ne débouchent sur des actes violents, à l'approche des élections américaines de mi-mandat.

Des responsables pensent que ces éléments sont le moteur de certaines attaques - comme celle commise par un adepte de théories du complot, qui a voulu enlever la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi à cause de ses "mensonges" et a agressé son mari.

Le suspect, David DePape, relayait en ligne des thèses douteuses sur des sujets aussi variés que la fraude électorale, les vaccins anti-Covid, le changement climatique, l'Holocauste ou encore les personnes transgenres.

Cette attaque s'est produite à un peu plus d'une semaine d'élections de mi-mandat déterminantes, dans un climat tendu. Certains agents électoraux et élus ont dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations.

En Arizona, des hommes armés ont patrouillé autour d'une boîte où les électeurs peuvent déposer leur bulletin de vote par anticipation, inquiétant les votants.

Vendredi, le jour de l'attaque au domicile du couple Pelosi, des agences américaines chargées de la sécurité ont averti de la "menace accrue" posée par les extrémistes violents, notamment alimentée par leur conviction de l'existence de fraudes électorales.

Trump 

Les craintes de violence politique ont crû aux Etats-Unis depuis que Donald Trump a refusé d'accepter sa défaite en novembre 2020, à l'origine de l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Depuis, la tension n'a pas vraiment baissé dans la rhétorique politique, en partie en raison du poids des soutiens de Donald Trump au sein du parti républicain et de ses allégations sur de prétendues fraudes de la part des démocrates lors des prochaines élections.

En déplacement au Texas la semaine passée, l'ancien président a recommandé à ses fans de ne pas croire le résultat des urnes, traité Nancy Pelosi de "folle" et accusé "Biden et les dingues d'extrême gauche" de "mener une guerre" contre le Texas.

Ils "font de l'Amérique un Etat policier", a-t-il encore déclaré, répétant, contre toute évidence, que "le 6 janvier a été provoqué par une élection volée".

Trump assure voir des premières indications de fraude aux élections de mi-mandat

L'ancien président Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, a affirmé mardi voir des premiers signes de fraude dans le vote par correspondance en Pennsylvanie, Etat clé des élections américaines de mi-mandat.

"C'est reparti! Des truquages électoraux!", a déclaré le milliardaire républicain sur son réseau social, Truth Social.

Sous ce message, il a relayé un article d'un site militant affirmant que les autorités de Pennsylvanie avaient envoyé des centaines de milliers de bulletins à des électeurs dont l'identité n'était pas "vérifiée".

L'accusation a été rejetée par les responsables électoraux de cet Etat, qui est l'un des plus disputés de ces élections législatives.

"Les démocrates font encore des manigances parce qu'ils savent qu'ils ont de gros problèmes", assurait déjà Donald Trump vendredi. "Heureusement, de grands patriotes et élus surveillent tout cela de près", a déclaré l'ex-dirigeant, omniprésent dans la campagne pour les élections de mi-mandat.

Ce scrutin se déroule dans un climat particulièrement tendu, les autorités craignant que la désinformation et les profondes divisons politiques ne débouchent sur des actes violents. Certains agents électoraux et élus ont d'ores et déjà dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations.

En 2020, Donald Trump avait déjà accusé, sans preuves, les autorités de plusieurs Etats d'avoir volé l'élection présidentielle en truquant le vote par correspondance. Des millions d'Américains adhèrent encore à cette théorie.

Les deux partis visés 

Rien de similaire à l'assaut du Capitole ne s'est reproduit. Mais entre nombre d'incidents isolés et quantité de désinformation sur les réseaux sociaux, les responsables ont de quoi s'inquiéter.

En juin, un homme armé s'est rendu au domicile de Brett Kavanaugh, juge à la Cour suprême, mécontent de sa décision sur l'avortement.

En juillet, un homme armé a menacé l'élue démocrate Pramila Jayapal, chez elle à Seattle. Le même mois, un ancien militaire souffrant d'alcoolisme et de syndrome post-traumatique a tenté d'agresser au couteau Lee Zeldin, candidat républicain au poste de gouverneur de l'Etat de New York.

Eric Swalwell, un élu démocrate de Californie visé par de nombreuses menaces, pointe directement la responsabilité des plus fervents défenseurs de Donald Trump, surnommé selon son slogan, "Make America Great Again", ou "MAGA".

"La violence politique des MAGA est à son pic en Amérique, et ça va tuer quelqu'un", avait-il écrit en août, en demandant aux responsables républicains de le dénoncer.

Biden donne un dernier coup de collier avant les «midterms»

Poser en "président de la classe moyenne" face à une opposition républicaine accusée de prendre le parti des riches: Joe Biden a donné le ton, mardi en Floride, de la dernière ligne droite de la campagne pour les élections législatives de mi-mandat du 8 novembre.

"Vous avez cotisé toute votre vie pour l'assurance-vieillesse ("Social Security", en anglais). Vous l'avez méritée. Mais ces gars veulent vous en priver. Mais pour qui se prennent-ils, nom de Dieu?", a déclaré le président américain dans un discours à Hallandale Beach.

Il a accusé les conservateurs de vouloir remettre en cause deux piliers de l'Etat-providence américain.

Il s'agit de la "Social Security", qui est pour l'essentiel une assurance-vieillesse trouvant son origine dans la grande crise des années 1930, et de "Medicare", une assurance-santé fédérale destinée essentiellement aux personnes âgées, mise en place à partir des années 1960.

Dans cet Etat du sud qui penche de plus en plus à droite, Joe Biden est venu soutenir les candidats démocrates aux postes de gouverneur et de sénateur, tous deux distancés dans les sondages.

Il en a surtout profité pour marteler à l'intention de tous les Américains son message économique et social.

Lors d'un rassemblement de campagne à Miami, il a énuméré ses réformes très concrètes sur le prix des médicaments, sur les tarifs des aides auditives, sur les frais cachés exigés par les compagnies aériennes et les banques, sur l'effacement partiel de la dette étudiante...

A l'inverse, il a tenté de peindre l'opposition conservatrice comme le parti de l'argent.

Mentionnant Kevin McCarthy, qui pourrait devenir le patron de la Chambre des représentants en cas de victoire républicaine, Joe Biden a lancé, en s'adressant aux étudiants de la Florida Memorial University: "Il veut rendre le pouvoir aux géants pharmaceutiques pour qu'ils continuent à nous dépouiller avec le prix des médicaments."

Si les républicains emportent le Congrès, "beaucoup de grandes entreprises vont à nouveau pouvoir éviter de payer des impôts". Leur programme "va faire beaucoup de mal aux classes populaire et moyenne", a-t-il dit.

Désinformation endémique

S'ajoute à cela des menaces visant les employés chargés de l'organisation du scrutin, pointés du doigt par Donald Trump et ses partisans en 2020.

Certaines autorités locales éprouvent ainsi des difficultés à recruter du personnel pour tenir les urnes.

Dans l'Arizona, où les tensions autour de l'élection prétendument volée de 2020 étaient particulièrement fortes, des personnes armées munies de caméras ont surveillé une boite métallique où les électeurs pouvaient déposer leur bulletin de vote.

De telles actions "soulèvent des inquiétudes sérieuses portant sur de l'intimidation électorale", a estimé le ministère de la Justice devant un tribunal fédéral.

S'ajoute à ce climat tendu quantité de désinformation en ligne, un terreau favorable à la violence selon les responsables à Washington.

Dimanche, le plus haut responsable américain sur la cybersécurité a parlé d'un climat violent favorisé par "une désinformation endémique" et des "menaces de harcèlement, d'intimidation et de violence contre les responsables des scrutins, les bureaux de vote et les électeurs".

La désinformation, a déclaré sur CBS Jen Easterly, directrice de l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), "peut saper la confiance dans le système électoral et être utilisée pour inciter à la violence".


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.