Les Palestiniens craignent une escalade de la violence suite à une victoire de Netanyahou

Des Palestiniens manifestent près d’un pneu en feu lors d’affrontements avec les forces israéliennes à Hébron, en Cisjordanie occupée par Israël, dimanche. (Photo, Reuters)
Des Palestiniens manifestent près d’un pneu en feu lors d’affrontements avec les forces israéliennes à Hébron, en Cisjordanie occupée par Israël, dimanche. (Photo, Reuters)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Les Palestiniens craignent une escalade de la violence suite à une victoire de Netanyahou

Des Palestiniens manifestent près d’un pneu en feu lors d’affrontements avec les forces israéliennes à Hébron, en Cisjordanie occupée par Israël, dimanche. (Photo, Reuters)Des Palestiniens manifestent près d’un pneu en feu lors d’affrontements avec les forces israéliennes à Hébron, en Cisjordanie occupée par Israël, dimanche. (Photo, Reuters)
  • Selon le Premier ministre Shtayyeh, la progression des partis de droite témoigne «de la montée de l'extrémisme et du racisme dans la société israélienne»
  • Les résultats des élections confirment que les Palestiniens n’ont «aucun partenaire de paix en Israël», affirme-t-il

RAMALLAH: La perspective du retour au pouvoir de Benjamin Netanyahou à la tête de l’une des coalitions les plus à droite de l’histoire d’Israël a suscité l’inquiétude des Palestiniens qui craignent qu’elle ne soit le prélude à une escalade de leur conflit avec Israël.

Plus de cent Palestiniens de Cisjordanie occupée par Israël, ont été tués par les forces israéliennes cette année.

Selon le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, la progression des partis de droite témoigne «de la montée de l'extrémisme et du racisme dans la société israélienne dont le peuple palestinien souffre depuis des années».

Cependant, les Palestiniens «ne cesseront pas leur lutte légitime pour mettre fin à l’occupation, gagner la liberté et établir leur État indépendant avec Jérusalem comme capitale, quelle que soit l’identité des gagnants des élections israéliennes».

«La différence entre les partis israéliens s’apparente à celle entre Pepsi-Cola et Coca-Cola», a-t-il ajouté.

«Nous ne nous faisions pas d’illusions sur le fait que les urnes des élections israéliennes engendreraient un partenaire pour la paix, compte tenu des politiques et pratiques agressives dont souffre notre peuple, qui ne donnent aucun poids aux décisions et aux lois internationales.»

«Les résultats des élections israéliennes ont confirmé que nous n’avons aucun partenaire de paix en Israël et que la communauté internationale doit assumer la responsabilité de mettre en œuvre les résolutions internationales et de protéger notre peuple après la montée au pouvoir de partis racistes en Israël.» 

Les dirigeants palestiniens ont toujours soutenu et maintenu des liens avec les partis de gauche israéliens dans l’espoir d’une reprise des pourparlers de paix.

Ahmed al-Deek, un conseiller du ministre palestinien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, a affirmé à Arab News: «Nous déterminerons notre position sur la prochaine coalition israélienne en fonction de ses politiques et de ses positions sur la question palestinienne.»

«Nous observons, avec une extrême gravité, cette émergence du fascisme israélien représenté par Ben-Gvir et Smotrich, et nous la considérons comme une manifestation de la crise profonde que vivent les Israéliens en raison de la poursuite de l’occupation et de la mise en place du régime d’apartheid dans les territoires palestiniens.»

Le député israélien Itamar Ben-Gvir qualifie ses collègues arabes de «terroristes» et préconise l’expulsion des opposants politiques. Dans sa jeunesse, ses opinions étaient si extrêmes que l’armée lui a interdit le service militaire obligatoire.

Bezalel Yoel Smotrich est un homme politique d’extrême droite qui dirige le parti sioniste religieux et qui a déjà été membre de la coalition Yamina au sein de la Knesset.

Le Hamas, qui gouverne Gaza, adopte une position similaire à celle du Fatah, parti du président Mahmoud Abbas, sur le scrutin israélien.

Bassim Naiem, un responsable du Hamas, a indiqué à Arab News que les résultats des élections montrent le «vrai visage d’Israël».

«Ceux qui ont exprimé une grande tristesse au vu de ces résultats ou qui ont exprimé une grande surprise, au niveau local et international, sont soit naïfs, soit politiquement ignorants. Ils n’ont probablement pas lu l’histoire du mouvement et du projet sioniste, et s’ils l’ont fait, ils ne l’ont pas comprise», estime-t-il. 

Moustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, considère que les élections ne changeront rien car elles se déroulent entre deux groupes d’extrême droite et en l’absence de véritables partisans de la paix.

Ce qui est le plus troublant, poursuit-il, c’est qu’un parti fasciste criminel dirigé par Smotrich et Ben-Gvir puisse obtenir la troisième place, car cela témoigne de la dérive de la société coloniale israélienne vers l’extrémisme racial et la doctrine du nettoyage ethnique et de l’apartheid.

«Aucune puissance au monde n’est capable de supprimer la présence du peuple palestinien sur sa terre et sa patrie, et ce dernier continuera à lutter par tous les moyens pour faire face à l’occupation jusqu’à ce que les deux poids deux mesures des normes internationales soient supprimés.»

Les Palestiniens ont également exprimé leur colère face au fait que leur occupant a organisé cinq élections en moins de quatre ans alors qu’ils n’en ont pas tenu depuis 2006.

Amer Hamdan, un militant juridique de Naplouse, écrit sur Facebook: «Comment nous sentirons-nous lorsque nous verrons des millions de citoyens israéliens se rendre dans les bureaux de vote (...) et que nous ne pourrons pas choisir qui nous représente, ni en Cisjordanie ni dans la bande de Gaza ?»

«Les élections servent à choisir les meilleurs, et tant que les meilleurs nous gouvernent actuellement, pourquoi avons-nous besoin d’élections ?», commente un autre Palestinien de manière sarcastique. 

«Nous n’avons pas besoin de démocratie, nous avons des dirigeants parfaits, mais le problème est que le peuple est incapable de les comprendre correctement», ironise un autre.

«Ils (le Fatah et le Hamas) ont divisé le territoire. La Cisjordanie appartient à l’Autorité palestinienne, Gaza appartient au Hamas, et chaque partie est satisfaite de sa part», peut-on lire dans un autre commentaire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza : la Défense civile fait état d'intenses bombardements israéliens dans le nord

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  • L'armée israélienne a mené d'intenses bombardements sur le nord de la bande de Gaza.
  • L'armée israélienne a indiqué mercredi poursuivre ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant avoir tué 20 combattants palestiniens et démantelé un entrepôt d'armes dans le secteur de Jabalia.

TERRITOIRES OCCUPES : L'armée israélienne a mené d'intenses bombardements sur le nord de la bande de Gaza, où elle poursuit des opérations au sol, a affirmé mercredi la Défense civile du territoire, l'agence onusienne pour les Palestiniens affirmant qu'au moins 400.000 personnes y sont prises au piège.

Ces opérations en cours, visant notamment Jabalia, ont fait "un grand nombre" de morts, a affirmé Ahmad al-Kahlout, directeur de la Défense civile du nord de Gaza, selon lequel le décompte des victimes est entravé par les hostilités.

L'armée a aussi fermé des routes, empêchant l'acheminement d'aide humanitaire, a-t-il dit.

Dimanche, l'armée israélienne a annoncé encercler la zone de Jabalia, et appelé à de nouvelles évacuations du secteur mardi, disant que le Hamas cherchait à y reconstituer ses capacités, un an après le début de la guerre menée par Israël contre le mouvement islamiste palestinien.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé mercredi avoir pris en charge trois morts et 15 blessés dans l'école al-Rafaï à Jabalia, abritant des déplacés.

"Les bombardements s'intensifient, visant les civils et leurs maisons, provoquant peur et terreur parmi les habitants", a décrit M. Kahlout.

"Un siège continu a été mis en place pour le quatrième jour consécutif, sans qu'aucun approvisionnement n'entre dans le gouvernorat de Gaza Nord", a-t-il dit.

De leur côté, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, multiplient les communiqués affirmant viser des soldats israéliens dans la zone.

- "Beaucoup de blessés" -

L'armée israélienne a indiqué mercredi poursuivre ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant avoir tué 20 combattants palestiniens et démantelé un entrepôt d'armes dans le secteur de Jabalia.

"Nord de Gaza: l'enfer sans fin", a commenté sur X le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, selon lequel beaucoup des quelque 400.000 personnes "prises au piège" dans la zone refusent d'en partir, car "aucun endroit n'est sûr à Gaza".

Au moins six enfants blessés ont été évacués vers l'hôpital Friends of the Patient à Gaza-ville, selon un de ses responsables, Hicham Abou Aoun.

Amal Nasr, une habitante de Jabalia, raconte que sa fille Dana et son mari Rami ont été blessés par des balles israéliennes alors qu'ils fuyaient la zone.

Depuis l'hôpital Al-Ahli de Gaza-ville, sa fille décrit "beaucoup de blessés dans les rues de Jabalia".

La Défense civile, a ajouté M. Kahlout, a reçu des appels à l'aide de différents secteurs, sans que son personnel puisse y accéder.

L'Unrwa a indiqué avoir dû interrompre ses services, et notamment évacuer sept écoles qu'elle gère, abritant des déplacés, face à "l'intensification des opérations militaires" dans la zone.

"La situation est extrêmement difficile à l'hôpital Kamal Adwan" de Jabalia, avertit son porte-parole, Hakim Wissam al-Sakani, faisant état de bombardements et tirs "visant l'établissement et ses abords" et d'une situation sanitaire "catastrophique".

Mardi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait appelé la communauté internationale à fournir du carburant aux hôpitaux, menacés de mise à l'arrêt.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages tués en captivité.

L'offensive militaire d'Israël a fait 42.010 morts à Gaza, la plupart des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du territoire, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.


Rencontre au Caire entre le Hamas et le Fatah pour discuter de la situation à Gaza

Yehya Sinwar, chef du Hamas, s'adresse aux médias. (Fichier/Reuters)
Yehya Sinwar, chef du Hamas, s'adresse aux médias. (Fichier/Reuters)
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  • Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi qu'une réunion avec le parti rival du Fatah, basé en Cisjordanie occupée, était en cours au Caire pour discuter de la guerre dans la bande de Gaza.
  • le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne, menée par le Fatah qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

DOHA : Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi qu'une réunion avec le parti rival du Fatah, basé en Cisjordanie occupée, était en cours au Caire pour discuter de la guerre dans la bande de Gaza avec Israël et des efforts d'unité nationale.

"Une réunion vient de commencer dans la capitale égyptienne, Le Caire, entre les délégations du Hamas (...) et du Fatah", a-t-il indiqué dans un communiqué, en ajoutant que la rencontre visait à "discuter de l'agression contre la bande de Gaza, des développements politiques et sur le terrain, et de l'unification (...) des rangs" palestiniens.

Le Hamas, soutenu par l'Iran, et le Fatah, dirigé par Mahmoud Abbas, sont rivaux depuis des décennies et se sont affrontés en 2007.

Depuis, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne, menée par le Fatah qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

En juillet, le Hamas avait annoncé avoir signé à Pékin un accord d'"unité nationale" avec d'autres organisations palestiniennes, dont le Fatah.


Combats en cours avec les forces israéliennes dans le sud du Liban, selon le Hezbollah.

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  • Le mouvement avait annoncé dans la matinée que ses combattants avaient fait détonner "un engin explosif sur une force de l'ennemi israélien" et engagé "le combat alors qu'elle tentait de s'infiltrer" à Blida, dans le sud-est du Liban.
  • Outre les opérations au sol, l'armée israélienne mène chaque jour depuis le 23 septembre des frappes aériennes sur le sud et l'est du Liban et sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

BEYROUTH : Le Hezbollah a fait état mercredi en début d'après-midi de combats en cours avec des soldats israéliens dans le sud du Liban, après avoir dit repousser plusieurs incursions israéliennes.

Le mouvement avait annoncé dans la matinée que ses combattants avaient fait détonner "un engin explosif sur une force de l'ennemi israélien" et engagé "le combat alors qu'elle tentait de s'infiltrer" à Blida, dans le sud-est du Liban.

Il a également rapporté avoir tiré "des obus" sur des soldats israéliens qui "tentaient d'avancer (...) vers la zone frontalière de Labouneh", dans le sud-ouest et de Maiss al-Jebel, dans le sud-est.

"Les combats se poursuivent", ajoute un communiqué du Hezbollah.

Le mouvement assure également avoir bombardé une zone du nord d'Israël.

Depuis que l'armée israélienne a lancé le 30 septembre ses opérations terrestres dans le sud du Liban, dont elle s'était retirée en 2000 après 22 ans d'occupation, le mouvement pro-iranien affirme régulièrement repousser des incursions.

Mardi, il a dit avoir repoussé des soldats israéliens "infiltrés" près d'une position des Casques bleus alors que 10.000 soldats de la force de maintien de la paix de l'ONU (Finul) sont déployés le long de la ligne bleue qui marque la frontière entre les deux pays.

Outre les opérations au sol, l'armée israélienne mène chaque jour depuis le 23 septembre des frappes aériennes sur le sud et l'est du Liban et sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Ces opérations ont fait près de 1.200 morts à travers le Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.