Martine Wonner, ex-députée covido-sceptique, devant le Conseil de l'Ordre des médecins

La convocation de cette psychiatre de formation devant cette instance faisait suite à deux plaintes déposées en 2021, par un collectif de médecins, l'association "NoFakeMed", et par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). (AFP).
La convocation de cette psychiatre de formation devant cette instance faisait suite à deux plaintes déposées en 2021, par un collectif de médecins, l'association "NoFakeMed", et par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). (AFP).
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

Martine Wonner, ex-députée covido-sceptique, devant le Conseil de l'Ordre des médecins

  • La défense a soutenu que Martine Wonner s'exprimait bien comme députée, et non comme médecin, car elle n'exerçait plus son activité médicale depuis son élection en 2017
  • Quelque 200 personnes étaient rassemblées devant le bâtiment où se tenait l'audience pour soutenir cette figure des covido-sceptiques: certains brandissaient des pancartes indiquant «Soutien à Martine Wonner» ou «Ensemble pour la vérité»

NANCY: L'ancienne députée du Bas-Rhin Martine Wonner a comparu vendredi devant la chambre disciplinaire de première instance du Conseil régional de l'Ordre des médecins du Grand Est à Nancy, après deux plaintes concernant ses propos controversés sur les masques et les vaccins lors de la pandémie de Covid-19.

La convocation de cette psychiatre de formation devant cette instance faisait suite à deux plaintes déposées en 2021, par un collectif de médecins, l'association "NoFakeMed", et par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom).

Les sanctions encourues vont de l'avertissement à la radiation. La décision a été mise en délibéré au 25 novembre.

Quelque 200 personnes étaient rassemblées devant le bâtiment où se tenait l'audience pour soutenir cette figure des covido-sceptiques: certains brandissaient des pancartes indiquant "Soutien à Martine Wonner" ou "Ensemble pour la vérité", et l'ont applaudie à sa sortie.

Lors de l'audience, les plaignants ont affirmé que Mme Wonner avait fait la promotion d'"informations erronées" et avait diffusé des "protocoles de soins" contre le Covid "sans fondement scientifique", notamment l'ivermectine ou l'hydroxychloroquine, sur son compte Twitter où elle se présente comme psychiatre.

Ils ont soutenu que l'immunité parlementaire ne s'appliquait pas pour les propos tenus par l'ex-députée en dehors de l'hémicycle, car elle "utilisait sa qualité de médecin pour exprimer ses opinions", notamment lorsqu'elle se rendait à des rassemblements dénonçant le port du masque, ou qu'elle soutenait que les tests PCR donnaient de faux résultats.

Des "manquements au code de la déontologie" médicale, selon les plaignants. "Un médecin doit s'abstenir de diffuser des informations fausses, de nature à inquiéter", a plaidé Me Jean-François Segard, conseil du collectif NoFakeMed.

La défense a elle soutenu que Martine Wonner s'exprimait bien comme députée, et non comme médecin, car elle n'exerçait plus son activité médicale depuis son élection en 2017, bien qu'encore inscrite au Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Bas-Rhin.

"En tant que parlementaire, 24 heures sur 24 j'étais là pour défendre les libertés", a insisté Martine Wonner. Celle-ci a affirmé qu'elle n'était médecin que dans sa "vie privée" et que son objectif en tant qu'élue était de "permettre qu'il y ait un débat" sur la politique du gouvernement pour lutter contre le Covid.

"Mme Wonner n'a pas soigné ni travaillé avec une patientèle" lors de son mandat, de 2017 à 2022, a aussi souligné son avocat, Me Carlo Alberto Brusa.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).