Face à l'explosion démographique, renoncer aux enfants pour sauver le climat

Sur cette photo prise le 4 novembre 2022, des banlieusards descendent d'un train de banlieue à la gare Chhatrapati Shivaji Maharaj Terminus de Mumbai. (AFP).
Sur cette photo prise le 4 novembre 2022, des banlieusards descendent d'un train de banlieue à la gare Chhatrapati Shivaji Maharaj Terminus de Mumbai. (AFP).
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Publié le Mardi 08 novembre 2022

Face à l'explosion démographique, renoncer aux enfants pour sauver le climat

  • Alors que le cap des 8 milliards d'êtres humains va bientôt être franchi, «nous sommes déjà trop nombreux par rapport à ce que la planète peut encaisser», estime Alice Rallier, 44 ans, membre de «Démographie responsable»
  • Cette petite association française «écologique et décroissante» milite pour «la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine»

PARIS : "A l'heure actuelle, il est complètement fou de faire des enfants!". Convaincus que la lutte contre le changement climatique suppose de réduire la population mondiale, des militants écologistes s'appliquent ce principe à eux-mêmes, en renonçant à devenir parents.

Alors que le cap des 8 milliards d'êtres humains va bientôt être franchi, "nous sommes déjà trop nombreux par rapport à ce que la planète peut encaisser", estime Alice Rallier, 44 ans, membre de "Démographie responsable".

Cette petite association française "écologique et décroissante" milite pour "la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine".

"Je ne veux pas ressentir la culpabilité d'avoir mis au monde un enfant dans cette galère", affirme à l'AFP Mme Rallier, qui a été en couple avec deux hommes "qui ne voulaient pas d'enfant non plus", et qui a choisi de subir une stérilisation chirurgicale définitive.

"Tout enfant qui naît aujourd'hui fait partie du problème" en raison de la pression exercée par la croissance démographique sur les ressources naturelles, selon cette militante qui se dit consciente de se heurter à un "tabou" et au "mythe populationniste qui dit que, plus on est nombreux, mieux c'est".

Pour ces militants, il ne s'agit pas de contraindre mais de proposer une "incitation volontaire", par exemple en plafonnant les allocations familiales à partir du deuxième enfant, argumente Denis Garnier, président de "Démographie responsable".

Selon une enquête publiée en 2021 par The Lancet, menée auprès de 10 000 personnes dans dix pays de tous les continents, 39% des jeunes de 16 à 25 ans "hésitent à faire des enfants" car ils sont inquiets face au changement climatique.

L'idée a été relayée au Royaume-Uni en 2018 par les tenants d'une "grève des naissances" ("birthstrike"), et au Canada par des étudiants qui s'engageaient à ne pas avoir d'enfants tant que le gouvernement n'agirait pas davantage contre le changement climatique. En Allemagne, une autrice anti-nataliste, Verena Brunschweiger, a fait polémique en décrivant la parentalité comme une démarche "égoïste".

Inertie démographique

"Beaucoup de gens s'interrogent" mais le phénomène reste difficile à quantifier, nuance le consultant français Emmanuel Pont, auteur du récent livre "Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète?" (éditions Payot).

D'autant que l'environnement n'est pas la seule motivation de ceux qui refusent de devenir parent et que certains finissent par changer d'avis.

A 35 ans, Sébastien Verdier --connu sur les réseaux sociaux sous son pseudonyme militant Sereb-- a "mis ses actes en accord avec ses idées", en subissant une stérilisation définitive.

Il s'agit pour lui à la fois d'éviter à l'enfant à naître "un futur désagréable que je ne souhaite à personne" et "de ne pas rajouter dans le système un consommateur de plus".

"Sereb" convient toutefois que son engagement est plus "symbolique" que réellement efficace pour lutter contre le réchauffement de la planète, en raison de "l'énorme inertie" des évolutions démographiques qui ne font sentir leurs effets qu'après plusieurs décennies.

Selon une étude publiée en 2014 par deux chercheurs australiens, "même avec des politiques de l'enfant unique imposées partout dans le monde et des événements entraînant une mortalité catastrophique, il y aurait toujours probablement entre 5 et 10 milliards d'êtres humains en 2100".

En outre, au-delà de cette question de l'"inertie démographique", le lien entre démographie et protection du climat ne fait pas consensus.

Une étude publiée en 2017 par deux spécialistes nord-américains du changement climatique avait conclu qu'avoir "un enfant de moins" était beaucoup plus efficace en terme de bilan carbone que de renoncer à la voiture, aux voyages en avion ou à la consommation de viande.

Mais d'autres scientifiques ont contesté ces résultats, au motif que les auteurs avaient considéré que les générations futures auraient forcément un niveau de consommation aussi néfaste pour l'environnement que leurs aînés.

Or "nos enfants ne sont pas condamnés à rouler en SUV et à s'envoler tous les weekends pour Ibiza", ironise Emmanuel Pont. Pour autant, limiter la fécondité pour lutter contre le réchauffement n'a "rien d'absurde", selon lui... au même titre que faire isoler son logement ou limiter ses voyages en avion.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.