Mondial-2022: Giroud, les blessés... Deschamps doit enfin trancher

Cette photo d'archive prise le 25 septembre 2022 montre l'entraîneur français Didier Deschamps réagissant après le match de football de l'UEFA Nations League entre le Danemark et la France à Copenhague. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
Cette photo d'archive prise le 25 septembre 2022 montre l'entraîneur français Didier Deschamps réagissant après le match de football de l'UEFA Nations League entre le Danemark et la France à Copenhague. (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
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Publié le Mardi 08 novembre 2022

Mondial-2022: Giroud, les blessés... Deschamps doit enfin trancher

  • Le sélectionneur s'invite sur le plateau du Journal de 20h de TF1, comme avant chaque grand tournoi, afin de livrer l'identité des 23 à 26 heureux élus autour des cadres Hugo Lloris, Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Karim Benzema
  • La quête d'une troisième étoile après 1998 et 2018 se fera ainsi sans Paul Pogba et N'Golo Kanté, deux piliers du sacre en Russie coincés à l'infirmerie

PARIS: Quels Bleus défendront le titre mondial au Qatar? Didier Deschamps met fin mercredi soir (20h00) au suspense entourant une liste à plusieurs inconnues, entre les blessures à évaluer et quelques cas à trancher, dont celui d'Olivier Giroud.

Le sélectionneur s'invite sur le plateau du Journal de 20h de TF1, comme avant chaque grand tournoi, afin de livrer l'identité des 23 à 26 heureux élus autour des cadres Hugo Lloris, Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Karim Benzema. Et de doucher les espoirs des candidats recalés.

"Il y a toujours des choix difficiles car je fais aussi des choix humains. Ne pas en sélectionner un pour une Coupe du monde, c'est dur. Mais c'est mon rôle, je l'assume", a-t-il assuré en septembre.

Après des semaines à se torturer l'esprit, l'entraîneur de 54 ans lance véritablement sa compétition avec cette annonce, cinq jours avant le rassemblement à Clairefontaine (Yvelines) et seulement treize avant l'entrée en lice au Qatar contre l'Australie, le 22 novembre, au stade Al-Janoub.

La réflexion de "DD" a été compliquée par le flot de blessures qui a emporté plusieurs Bleus ces dernières semaines.

Varane dans les temps

La quête d'une troisième étoile après 1998 et 2018 se fera ainsi sans Paul Pogba et N'Golo Kanté, deux piliers du sacre en Russie coincés à l'infirmerie.

Deschamps scrute le rétablissement de Mike Maignan, gardien N.2 blessé à un mollet, et du défenseur central Presnel Kimpembe (tendon d'Achille), avec une pointe d'inquiétude. L'optimisme accompagne en revanche le vice-capitaine Raphaël Varane (cuisse), dans les temps pour être rétabli.

Dans tous les cas, le staff des Bleus attendra le dernier moment pour valider ou non leur présence.

D'autres titulaires récents restent fragiles: Jules Koundé (préservé par Barcelone), Lucas Hernandez (à peine de retour de blessure) et Benzema, Ballon d'Or mis au repos lundi par le Real Madrid pour une gêne persistante à une cuisse.

"Je ne prendrai pas un joueur qui n'est pas en mesure de jouer le début de la compétition", a affirmé ces derniers jours Deschamps à l'AFP.

La liste définitive doit être transmise lundi à 19h00 à la Fifa mais, en cas de blessure sérieuse, il peut opérer des remplacements de dernière minute jusqu'au 21 novembre.

Entre 23 et 26 joueurs, le dilemme de Deschamps

Avec la possibilité d'appeler 23 à 26 joueurs pour le Mondial-2022, le sélectionneur Didier Deschamps fait face à un dilemme: accumuler des remplaçants peut-être mécontents de leur temps de jeu, ou restreindre l'effectif et s'exposer aux blessures ?

Questionné à de multiples reprises sur le nombre de joueurs qu'il emmènera au Qatar, le patron de l'équipe de France n'a jamais répondu clairement, préférant se laisser le choix jusqu'à l'annonce de liste attendue mercredi (20h00).

Champion du monde avec 23 joueurs en 2018, Deschamps avait émis des doutes au sujet de l'élargissement des listes, annoncé cet été par la Fifa pour faire face aux répercussions du Covid-19 et au calendrier inhabituel de cette Coupe du monde programmée en milieu de saison.

"J'ai une certaine marge entre 23 et 26. A l'Euro-2021, on était 26, on avait des joueurs blessés et heureusement qu'Adrien (Rabiot) était là pour palier à gauche (au poste de latéral). Mais ce n'est pas pour ça qu'on sera plus fort pour autant: il reste toujours onze places sur le terrain", a exposé le Basque au mois de septembre.

Ces explications résument les enjeux auquel "DD" est confronté au moment de finaliser son équipe.

A 24 ou 25 ?

Les blessures de certains (Raphaël Varane, Mike Maignan, Presnel Kimpembe) et les fragilités d'autres (Karim Benzema, Lucas Hernandez, Jules Koundé) risquent de le pousser à dépasser un peu le strict minimum de 23 joueurs.

Mais à l'inverse, il paraît très improbable de le voir convoquer 26 joueurs, au vu de ses récentes prises de position et de son attachement à la vie de groupe.

"Un des objectifs les plus importants pour moi et mon staff, c'est de ne perdre personne (au fil du tournoi). Cela demande beaucoup de discussions, encore plus avec ceux qui jouent peu

ou pas", reconnaissait-il ces derniers mois. "Au début, ils ont tous le sourire, ils sont tous heureux d'être là, puis il y a le premier match, et je ne peux pas tous les faire jouer en même temps."

Même en 2018, à 23 joueurs, l'encadrement avait dû prendre le temps d'échanger avec certains remplaçants déçus de leur temps de jeu lors de la phase de groupe, comme Florian Thauvin, rappellent plusieurs proches de l'équipe de France.

Cette analyse peut l'encourager à privilégier des profils pouvant évoluer à plusieurs postes. Elle vaut aussi pour le choix d'éventuels réservistes: si Deschamps a jusqu'au 14 novembre pour modifier sa liste comme il l'entend, et même jusqu'au 21 novembre en cas de blessure, il est peu probable de le voir constituer un groupe de suppléants.

En 2018, Rabiot avait d'ailleurs refusé d'endosser ce statut... Et Deschamps l'avait laissé de côté pendant deux ans.

"La plupart aura joué le week-end du 12-13 novembre, donc s'il faut rappeler un joueur à la dernière minute, il sera encore dans le rythme", remarque une source proche de l'équipe de France.

L'énoncé des joueurs retenus pour le dernier Euro, au printemps 2021, avait résonné comme un tremblement de terre avec le retour inattendu de Benzema, banni à l'époque depuis cinq ans et demi. Celle du Mondial-2022 réservera moins de surprises: tous les cadres mentionnés jusqu'ici sont attendus dans le groupe.

Les incertitudes concernent surtout les remplaçants... et Giroud.

L'avant-centre de l'AC Milan, deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus, est intenable en club malgré ses 36 ans. Mais Deschamps se refuse, depuis l'Euro, à l'appeler en même temps que Benzema, estimant qu'un joueur de ce statut peut difficilement accepter un rôle de doublure sans faire de vagues.

Peu de rescapés de Russie

Néanmoins, "DD" et "Olive" ont récemment échangé sur le sujet et ce dernier a répété, en interview, qu'il était prêt à se contenter des miettes en échange d'une convocation pour un troisième Mondial, après 2014 et 2018.

S'il est appelé, Giroud apportera de l'expérience à un groupe renouvelé: parmi les 23 champions du monde de Moscou, il est peu probable d'en retrouver plus de dix en 2022.

Lloris et Alphonse Areola (gardien N.3) enchaîneront ainsi Russie et Qatar, comme Lucas Hernandez, Benjamin Pavard, Kimpembe et Varane s'ils sont aptes, comme Mbappé et Griezmann en attaque.

Le milieu de terrain sera en revanche novice en Coupe du monde, avec Adrien Rabiot et Aurélien Tchouaméni en pole pour être titulaires, et de sérieux candidats comme Youssouf Fofana et Eduardo Camavinga pour compléter la ligne.

Theo Hernandez, cadet de Lucas, est attendu en défense pour devenir la première fratrie tricolore "mondialiste" depuis Jean et Lucien Laurent en 1930.

En attaque, les candidats sont nombreux: Christopher Nkunku et Kingsley Coman sont bien partis pour disputer leur premier Mondial, Ousmane Dembélé postule pour en jouer un deuxième.

La structure de la liste dépendra aussi des intentions tactiques de Deschamps. S'il a privilégié

ces derniers mois un système à trois défenseurs centraux, l'hypothèse de voir les Bleus revenir à une défense à quatre, leur force du dernier Mondial, a gagné en consistance depuis le rassemblement de septembre... Mais avant d'affiner la tactique, il faut annoncer les joueurs.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.


Le ministre Nicolas Forissier à Riad, pour renforcer le partenariat économique avec l’Arabie

Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
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  • Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique
  • Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années

PARIS: Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume.
Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre.

Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique.
Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années.

Le voyage intervient également dans le prolongement de la dynamique ouverte par la visite d’État d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite en 2024.
À cette occasion, près de 10 milliards d’euros de contrats et d’engagements commerciaux avaient été annoncés, accompagnés d’un traité bilatéral instaurant un Conseil de partenariat destiné à structurer la coopération franco-saoudienne sur le long terme.

Le déplacement de Forissier s’inscrit donc dans une phase de déploiement opérationnel de ces engagements, au moment où Riyad multiplie les initiatives pour diversifier son économie bien au-delà des hydrocarbures.

L'Arabie saoudite, une transformation sans précédent

D’après la source diplomatique, le ministre arrive à un moment charnière : portée par la Vision 2030, l’Arabie saoudite engage une transformation sans précédent de ses secteurs économiques — énergie, transports, infrastructures, tourisme, technologies, divertissement ou encore ville intelligente.

Dans chacun de ces domaines, les entreprises françaises sont déjà présentes et reconnues, affirme la source, qui cite parmi les réalisations majeures le fait qu’Alstom a construit six lignes du métro de Riyad et se positionne pour la construction de la septième.
La RATP doit, pour sa part, participer à l’exploitation du réseau, tandis que Bouygues Construction est engagée dans la réalisation du gigantesque parc de loisirs Qiddiya, et que le groupe Accor, ainsi que d’autres acteurs du tourisme, contribue au développement d’AlUla.

La France dispose ainsi d’un capital de confiance solide auprès des autorités saoudiennes, et pour Paris, l’enjeu est désormais de passer à l’échelle supérieure, alors que le pays s’apprête à accueillir l’Exposition universelle 2030, puis la Coupe du monde de football 2034.
Pour ces deux événements, la France entend faire valoir des atouts uniques : la réussite internationale de l’organisation des JO 2024, l’expertise éprouvée de ses entreprises à l’export et son soutien constant à la candidature saoudienne à l’Expo 2030.

En 2024, les échanges bilatéraux de biens (hors matériel militaire) ont atteint 7,6 milliards d’euros, confirmant la vigueur de la coopération commerciale.
Par ailleurs, la France se classe troisième investisseur étranger en Arabie saoudite, tandis que le stock d’investissements directs français atteignait, selon le ministère saoudien de l’Investissement, 17,4 milliards de dollars en 2023.
Autant d’indicateurs attestant du dynamisme de la relation et de son potentiel de croissance.

Séance de travail avec CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres 

Le déplacement de Nicolas Forissier s’articule autour de trois axes : des rencontres institutionnelles, l’animation d’un forum économique et la valorisation des succès français sur le terrain.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, la première journée sera marquée par des rencontres avec les acteurs clés des grands projets saoudiens, dont le ministre des Transports, élargies à plusieurs entreprises françaises du secteur.

Il participera ensuite à une séance de travail élargie regroupant CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres groupes majeurs, puis effectuera une visite au parc d’attractions Qiddiya, considéré comme un projet emblématique de la Vision 2030, en présence de Bouygues Construction.

Suivra également une visite du métro de Riyad, développé par Alstom, puis un entretien en format restreint avec Mohamed Ben Laden, président du comité d’affaires France–Arabie saoudite.
Ces séquences, indique la source diplomatique, permettront au ministre de souligner le rôle déterminant joué par les entreprises françaises et leur capacité à accompagner les ambitions du Royaume.

Le lendemain, Forissier coprésidera, avec son homologue, le ministre saoudien du Commerce Majid Al-Qassabi, un forum d’affaires d’envergure, le premier en Arabie saoudite spécifiquement consacré aux grands projets urbains de Riyad, à la préparation de l’Expo 2030 et à la Coupe du monde 2034.
Ce forum réunira des institutions saoudiennes, des décideurs publics et des acteurs économiques français afin d’identifier les opportunités concrètes pour les groupes tricolores.

Des entretiens bilatéraux sont prévus avec le ministre du Commerce, Majid Al-Qassabi, le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, ainsi que Tariq Al-Faris, président de la Royal Commission for Riyadh City, et Talal Al-Mari, CEO de l’Expo 2030 Riyad.
Ces échanges doivent permettre d’approfondir le dialogue politique et de préparer la conclusion de nouveaux contrats, dont plusieurs sont en cours de finalisation.