COP27: L'aide climatique aux pays en développement à l'honneur

Photo de groupe lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, mardi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

COP27: L'aide climatique aux pays en développement à l'honneur

  • Les pays riches devraient payer des compensations aux pays plus pauvres qui produisent des émissions négligeables, selon le sommet sur le climat
  • L'envoyé saoudien pour les affaires climatiques, Adel al-Jubeir, a souligné que les solutions doivent être fondées sur la logique et la science, et non sur les émotions

CHARM EL-CHEIKH: Les dirigeants d'Afrique et des Caraïbes ont réclamé davantage de financement et de soutien technique de la part des pays les plus riches dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans une série de discours prononcés lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique en Égypte, la COP27.
S'exprimant lors de la COP27 dans la ville de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré que l'ensemble du continent africain subit désormais les effets du changement climatique.
Ramaphosa a signalé que l'Afrique devait renforcer sa capacité d'adaptation, mais a également appelé à une coopération multilatérale afin d’atteindre les objectifs de durabilité.
« Le soutien multilatéral est hors de portée pour une majorité de la population mondiale à cause des politiques de prêt et de la conditionnalité. Nous avons besoin d'une feuille de route claire afin de respecter la décision de Glasgow de doubler le financement de l'adaptation d'ici 2025 », a déclaré Ramaphosa, faisant référence au sommet de la COP26 de l'année dernière en Écosse.
À l'ouverture de la conférence de cette année, les pays participants sont convenus d'inclure la question des « pertes et dommages » dans l'ordre du jour principal pour la toute première fois.
La reconnaissance des pertes et des dommages entraînerait le versement, par les pollueurs riches, de réparations aux États plus pauvres qui ne contribuent que de manière négligeable aux émissions, mais qui sont néanmoins confrontés à des dommages inévitables du changement climatique en raison de l'aggravation des inondations, des sécheresses et de l'élévation du niveau des mers.
S'adressant à Arab News en marge du sommet, Adel al-Jubeir, l'envoyé saoudien pour les affaires climatiques, a souligné que la réponse au changement climatique doit être basée sur la science et non sur les émotions.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a demandé une taxe de 10% imposée aux compagnies pétrolières afin de financer les pertes et les dommages (Photo, AFP).

« L'Arabie saoudite a toujours maintenu que les discussions relatives au changement climatique doivent être fondées sur la logique et la science plutôt que sur les émotions, parce que nous croyons qu'il existe des solutions à ces défis. Si nous joignons nos esprits et nos ressources et les mettons en œuvre, je dirais que les initiatives de l'Arabie saoudite parlent d'elles-mêmes. »
Abordant la question des énergies renouvelables, Al-Jubeir a affirmé que la détermination du Royaume à devenir le premier exportateur mondial d'hydrogène vert démontre son engagement en faveur du bien-être environnemental.
« Nous avons l'intention d'être le plus grand exportateur d'hydrogène vert au monde. Nous voulons nous assurer que non seulement nous prenons part, mais que nous contribuons efficacement à relever les défis du changement planétaire », a-t-il assuré.
Il a ajouté que le lancement des deux initiatives, l’initiative verte saoudienne et l’initiative verte du Moyen-Orient, sont des mesures nécessaires prises pour soutenir les démarches contre le changement climatique.
« L'Arabie saoudite a pris la tête de la mobilisation de la région grâce à son initiative verte du Moyen-Orient, le projet le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre la désertification et de plantation d'arbres et d'arbustes afin de réduire le carbone et d'augmenter la production d'oxygène. »
Al-Jubeir a également indiqué que le Royaume avait lancé plus de 60 initiatives dans le but de relever les défis environnementaux, comme la transformation des déchets en énergie, l'écologisation des villes et la protection et la préservation de 30% des terres du pays en tant qu'habitat naturel.
S'exprimant lors de l'inauguration de l'initiative sur le changement climatique en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient, le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, a signalé que les politiques de lutte contre le réchauffement climatique devaient être coordonnées avec les organisations non gouvernementales.
Il a insisté sur le fait que la communauté scientifique jouait un rôle clé dans cette initiative, ce qui la distingue des autres organisations.
« Malgré la responsabilité première des États et des gouvernements à cet égard, les autres parties non gouvernementales doivent jouer des rôles complémentaires et de soutien en fonction de leur responsabilité et œuvrer en faveur des principes de coopération et de participation », a avisé El-Sissi.
« Ce qui distingue l'initiative pour laquelle nous nous réunissons aujourd'hui des autres initiatives et efforts, c'est la composante scientifique qu'elle englobe, qui est indispensable si nous cherchons à aligner nos efforts de lutte contre le changement climatique sur les meilleures données scientifiques disponibles. »
El-Sissi a mentionné que la région a connu des événements climatiques graves ces dernières années, des incendies de forêt, aux inondations et aux pluies torrentielles, qui ont entraîné de nombreuses pertes humaines et financières.
« Nous avons confiance dans les pays qui peuvent entreprendre cette initiative dans le cadre de la coordination des politiques visant le changement climatique », a-t-il déclaré.
« C'est une région qui, comme vous le savez, est l'une des plus touchées au monde par les conséquences du changement climatique et ses effets dévastateurs à tous les niveaux », a-t-il ajouté.
Les dirigeants africains et caribéens ont néanmoins fait valoir que leurs pays ont besoin d'une aide financière urgente pour faire face aux défis climatiques.
Dans son discours lors de la COP27, Evariste Ndayishimiye, président du Burundi, a déclaré qu'il était essentiel que les pays africains reçoivent des fonds suffisants de manière à contribuer à l’accélération de la transition énergétique.
« Le Burundi lance un appel à l'ONU et aux institutions financières internationales pour créer des mécanismes financiers innovants. Ces mécanismes devraient comporter des obligations écologiques et des garanties financières à grande échelle », a-t-il affirmé.
Le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a appelé à une « restructuration radicale de l'architecture financière mondiale ».
Il a prévenu : « Personne ne gagnera si l'Afrique échoue. »
Pendant ce temps, Gaston Browne, Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, a déclaré aux délégués que les compensations aideraient le monde à atteindre ses objectifs climatiques.
« Les pertes et dommages ne doivent pas être considérés sous l'angle de la controverse ; ils doivent être considérés comme un accélérateur de la décarbonisation », a-t-il jugé.
« Nous devons créer ici un fonds de réponse aux pertes et dommages. L'adoption de ce point de l'ordre du jour n'est qu'une étape. Nous attendons avec impatience la mise en place de fonds d'ici 2024. »
Il a également ajouté que l'humanité a besoin d'une action collective pour réduire les émissions nocives, tout en critiquant les entreprises de combustibles fossiles.
Browne, qui s'exprimait au nom de l'Alliance des petits États insulaires composée de 39 pays, a également demandé l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les compagnies pétrolières afin de dédommager les pays en développement pour les pertes causées par les catastrophes naturelles dues au changement climatique.
« Il est grand temps que ces entreprises soient forcées de payer une taxe carbone COP mondiale sur ces profits comme source de financement des pertes et des dommages », a estimé Browne.
« Alors qu’elles réalisent des profits, la planète brûle. »

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré que l'ensemble du continent africain subit désormais les effets du changement climatique (Photo, AFP).


Ce lundi, Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, a demandé une taxe de 10% imposée aux compagnies pétrolières pour financer les pertes et les dommages.
Lors de la réunion de mardi de l'Initiative sur le changement climatique en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient, Abdel Latif Rachid, président de l'Irak, a déclaré que le moment était venu d'agir en ce qui concerne le climat.
« Je crois que nous avons suffisamment d'informations, de connaissances et de technologies pour nous attaquer à ces problèmes », a-t-il assuré, soulignant la nécessité pour tous les pays de soutenir un plan de mise en œuvre et d'apporter des solutions.
« Il faudra du temps pour mettre en œuvre et obtenir les financements nécessaires. Il y a des facteurs directs et indirects qui affectent le climat, comme l'augmentation de la population, qui affecte directement le changement climatique », a souligné Rachid.
« Nous devons nous doter de nouveaux systèmes avec de nouvelles technologies afin de limiter le gaspillage d'eau à l'avenir », a-t-il ajouté.
Nicos Kouyialis, le ministre chypriote de l'Agriculture, a déclaré que la région du Moyen-Orient a été classée par la communauté scientifique comme un point chaud du changement climatique mondial, affirmant qu'une action coordonnée est nécessaire.
« Une action fondée sur des connaissances scientifiques solides est nécessaire pour faire face aux problèmes de changement climatique dans la région du Moyen-Orient », a-t-il signalé.
Le président chypriote, Nicos Anastasiades, a approuvé cette approche, ajoutant : « Je n'ai aucun doute sur le fait que nous agirons de toute urgence, que nous collaborerons et coordonnerons nos efforts, afin de garantir un meilleur environnement pour le futur. »
Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, a indiqué que la sécurité énergétique restait une préoccupation majeure. « Nous avons évoqué avec Abdel Fattah el-Sissi des projets énergétiques visant à assurer un transfert d'énergie plus efficace, non seulement pour une utilisation régionale, mais aussi pour l'exportation vers le marché européen », a déclaré Mitsotakis.
De son côté, Bicher al-Khasawneh, le Premier ministre jordanien, a souligné les répercussions du changement climatique sur l'environnement, l'alimentation et la population.
« Ces répercussions augmentent chaque jour et laissent présager une catastrophe dans le futur », a-t-il prévenu. « C'est pourquoi nous devons lancer une initiative dans le but de faire face à ces effets néfastes du changement climatique. »
« La Jordanie s'engage à respecter et à prendre toutes les mesures pour des solutions globales et à assurer une croissance verte tout en mettant en œuvre nos ambitions nationales. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les frappes israéliennes font monter la tension, le Liban sous pression concernant les armes du Hezbollah

Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq (ci-dessus) et d'Aishiyeh, avec huit raids dans le district de Jezzine. (Fourni)
Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq (ci-dessus) et d'Aishiyeh, avec huit raids dans le district de Jezzine. (Fourni)
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  • L'envoyé américain Barak met en garde contre une "confrontation majeure" pour le Hezbollah si le groupe ne désarme pas, et déclare que les partenaires régionaux sont prêts à investir au Liban
  • Les discussions avec Israël ont été approuvées par toutes les parties, y compris le Hezbollah, a déclaré une source officielle à Arab News

BEYROUTH : L'armée de l'air israélienne a mené une série de raids aériens sur Iqlim Al-Tuffah dans le sud du Liban lundi, alors que des drones et des avions de reconnaissance ont violé l'espace aérien libanais au-dessus de Beyrouth et de sa banlieue sud à basse altitude, atteignant même la vallée de la Bekaa.

Ces frappes ont coïncidé avec un regain de pression des États-Unis sur le Liban pour qu'il désarme le Hezbollah.

Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq et d'Aishiyeh et ont effectué huit raids dans le district de Jezzine.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé avoir frappé des "sites terroristes" et des infrastructures du Hezbollah "reconstruites à travers le Liban en violation des accords existants entre Israël et le Liban".

Le porte-parole a confirmé que "l'armée israélienne continuera à travailler pour éliminer toute menace et protéger l'État d'Israël".

Cette escalade intervient alors que le gouvernement libanais est soumis à une pression croissante pour faire respecter le monopole de l'État sur les armes.

Le président Joseph Aoun a conclu lundi des consultations avec des responsables libanais concernant l'initiative qu'il a lancée la semaine dernière, parallèlement à l'accord sur Gaza, en vue d'entamer des négociations indirectes avec Israël.

Il a rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, qui joue le rôle de médiateur entre le Hezbollah et les puissances étrangères.

"Le Liban tente de sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve. Les allégations d'obstruction à la mise en œuvre du contrôle des armes sous l'autorité de l'État sont fausses. L'armée libanaise a mis en place un plan et le met en œuvre. Chaque mois, elle soumet au Conseil des ministres un rapport sur ses réalisations au sud du fleuve Litani et continuera à le faire jusqu'à la fin de l'année. Ce plan a été approuvé par la partie américaine et le comité du mécanisme", a déclaré une source officielle à Arab News.

En ce qui concerne la demande israélienne que le plan couvre l'ensemble du Liban avant la fin de l'année, la source a déclaré : "Le Liban dispose actuellement de 9 300 soldats : "Le Liban compte actuellement 9 300 soldats déployés au sud du fleuve Litani. L'augmentation de ce nombre nécessite des ressources que l'armée ne possède pas actuellement. Elle a des besoins spécifiques et demande de l'aide, ce dont toutes les parties sont conscientes.

"La décision du Conseil de sécurité de retirer les forces de la FINUL du Liban d'ici la fin de l'année prochaine vient s'ajouter à ces défis", a ajouté la source. "Les opérations de l'armée au sud du Litani sont menées en coordination avec la FINUL.

La source officielle a souligné que "le concept de négociations avec Israël existe du côté libanais et est approuvé par toutes les parties, y compris le Hezbollah, car le choix est entre la guerre et la diplomatie. Le format de ces négociations sera déterminé en temps voulu."

La semaine dernière, le président Aoun a déclaré : "La région se dirige vers des négociations visant à établir la paix et la stabilité. Le dialogue et les négociations, qui seront déterminés au moment opportun, permettront de trouver des solutions."

Il a poursuivi : "Le Liban ne peut être exclu des efforts visant à résoudre les crises actuelles de la région, car la poursuite de la guerre, de la destruction, des meurtres et des déplacements ne peut plus être tolérée.

M. Aoun a ajouté que le Liban avait déjà négocié avec Israël sous les auspices des États-Unis et des Nations unies, ce qui avait abouti à l'accord de démarcation de la frontière maritime annoncé depuis le quartier général de la FINUL à Naqoura.

"Qu'est-ce qui empêche un processus similaire de se reproduire pour résoudre les questions en suspens, d'autant plus que la guerre a été vaine ? a demandé M. Aoun.

"Israël a négocié avec le Hamas parce qu'il n'avait pas d'autre choix après avoir connu la guerre et la destruction. Aujourd'hui, la situation dans la région est celle d'un compromis et les négociations sont nécessaires. Le cadre des négociations sera déterminé en temps voulu", a-t-il déclaré.

Thomas Barak, l'envoyé américain en Syrie, a averti dans un long message lundi que "si Beyrouth ne prend pas de mesures en matière de désarmement, l'aile militaire du Hezbollah sera inévitablement confrontée à une confrontation majeure avec Israël à un moment où Israël est fort et où le Hezbollah, soutenu par l'Iran, est en position de faiblesse".

Barak a déclaré que "tandis que la Syrie rétablit la stabilité en normalisant ses relations avec ses voisins, y compris Israël et la Turquie, cette étape devrait constituer le premier pilier du cadre de sécurité nordique d'Israël. Le deuxième pilier doit être le désarmement du Hezbollah à l'intérieur du Liban et l'ouverture de discussions sur la sécurité et les frontières avec Israël".

Il a ajouté que Téhéran "continue de financer la milice du Hezbollah malgré les sanctions, et le cabinet libanais envoie des messages contradictoires aux forces armées libanaises, qui manquent de fonds et d'autorité pour mener à bien leurs missions".

Il a également noté que "les partenaires régionaux sont prêts à investir au Liban, à condition que le Liban retrouve le monopole de la force légitime sous le seul contrôle de l'armée libanaise. Si Beyrouth continue d'hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement et les conséquences seraient désastreuses.

"Si Israël lance une attaque militaire sérieuse contre le Hezbollah et que le parti perd du territoire, du pouvoir politique ou de la réputation, il cherchera probablement à reporter les élections législatives de mai prochain pour reconstituer sa force militaire et son organisation politique. Toutefois, le report des élections sous prétexte de guerre entraînera un chaos majeur au Liban, ravivant la méfiance sectaire", a-t-il averti.

"La perception qu'une seule milice peut suspendre la démocratie pourrait miner la confiance du public dans l'État, inviter à une intervention régionale et menacer de faire passer le Liban de la crise à l'effondrement institutionnel complet", a conclu M. Barak.

Par ailleurs, le Grand Mufti de la République libanaise, Cheikh Abdul Latif Derian, a rencontré lundi à Dar Al-Fatwa l'ambassadeur saoudien au Liban, Walid Bukhari.

Selon un communiqué du bureau des médias du mufti, la réunion a souligné "l'importance de la stabilité et de la sécurité du Liban (...) en tant que partie intégrante de la sécurité arabe et de la création d'un nouveau paysage régional plus stable, plus humain et plus sûr".

"La sécurité et le développement du Liban ne peuvent être atteints que par une stabilité globale et la pleine prise en charge par l'État de ses responsabilités nationales", a ajouté le communiqué.

Le communiqué précise que les deux parties ont réaffirmé "leur soutien à l'armée libanaise et aux autres forces de sécurité, ainsi que leur soutien à l'extension de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, sur la base des efforts de l'armée pour mettre en œuvre les décisions du gouvernement concernant le monopole des armes et la suprématie de la souveraineté de l'État sur l'ensemble de ses terres".

Ils ont également exhorté le gouvernement libanais à continuer à prendre des mesures décisives en faveur des réformes économiques et institutionnelles, tout en poursuivant une diplomatie équilibrée afin de restaurer la confiance et d'attirer le soutien de la communauté internationale.

 


Pressions pour maintenir le cessez-le-feu à Gaza, Vance attendu en Israël

L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages. (AFP)
L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages. (AFP)
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  • Si le Hamas ne respecte pas les termes du cessez-le-feu, il sera "éradiqué" a prévenu lundi le président américain
  • Lundi, ses émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l'arrivée, mardi, du vice-président JD Vance

JERUSALEM: L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages.

Si le Hamas ne respecte pas les termes du cessez-le-feu, il sera "éradiqué" a prévenu lundi le président américain, disant vouloir donner encore "une petite chance" à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.

Lundi, ses émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l'arrivée, mardi, du vice-président JD Vance.

"Nous discuterons de deux choses (...). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s'offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités", a affirmé M. Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le N.2 de son allié américain.

Ces tractations interviennent après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l'entrée en vigueur le 10 octobre d'un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.

Au terme du texte, le Hamas devait aussi rendre d'ici le 13 octobre les 28 corps d'otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, qui a été rapatriée en Israël et transférée au centre national médico-légal en vue de son identification, a annoncé l'armée.

L'accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l'entrée massive d'aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Se disant "préoccupée" par le regain de violence de dimanche, l'ONU a exhorté "toutes les parties à respecter pleinement leurs engagements".

"Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n'est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire", a prévenu de son côté M. Trump.

"153 tonnes de bombes" 

La Défense civile à Gaza, services de secours qui opèrent sous l'autorité du Hamas, avait fait état d'au moins 45 Palestiniens tués dimanche dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.

"Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris", s'est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes de la veille.

L'armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L'armée a largué dimanche après ces décès "153 tonnes de bombes" sur Gaza, a affirmé M. Netanyahu.

Lundi, la Défense civile a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l'est de Gaza-Ville, où l'armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s'approchaient de la "ligne jaune", la ligne de repli des troupes israéliennes à l'intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu.

L'armée a ensuite indiqué avoir "commencé" à matérialiser la "ligne jaune" pour "établir une clarté tactique sur le terrain", avec une série de poteaux peints en jaune placés "environ tous les 200 mètres". -

Le Hamas au Caire 

Une délégation du Hamas était de son côté au Caire lundi pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d'un prochain dialogue interpalestinien.

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.

Le Hamas refuse jusque-là de désarmer, réclame le retrait total israélien du territoire, et affirme qu'il entend participer à toute discussion sur l'avenir du territoire.

Ce dialogue interpalestinien aborderait "la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion de Gaza" après la guerre, selon une source proche des discussions, alors que le plan américain prône une autorité de transition formée de technocrates, chapeautée par un comité dirigé par le président américain.

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.


Gaza: le Hamas rencontre les médiateurs au Caire

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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  • Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté
  • La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza"

LE CAIRE: Une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, rencontre lundi au Caire des responsables égyptiens et qataris pour évoquer le cessez-le-feu fragile et l'après-guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.

Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté.

La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza".

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

"Unifier" les mouvements 

Par ailleurs, "la délégation, aux côtés de plusieurs dirigeants du mouvement, tiendra des réunions avec des responsables égyptiens au sujet du dialogue interpalestinien que l'Egypte doit prochainement parrainer", a précisé la source familière des négociations.

L'Egypte a déjà accueilli plusieurs rencontres entre les mouvements politiques palestiniens, notamment les deux principaux groupes politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Ces deux mouvements sont opposés depuis des décennies.

"Ce dialogue vise à unifier le corps politique palestinien et à aborder les grandes questions, notamment l'avenir de la bande de Gaza et la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion du territoire", a déclaré la source, faisant écho à la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par le président américain Donald Trump, et proposée par ce dernier.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Plusieurs responsables politiques palestiniens ont également évoqué ces derniers mois la création d'un groupe de gestionnaires palestiniens, non affiliés, en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Une autre source informée a affirmé que "les contacts et efforts des médiateurs ont permis hier soir de rétablir le calme et de réactiver le cessez-le-feu à Gaza", ajoutant que "les médiateurs continueront de suivre et de surveiller les violations israéliennes".