Le monde a besoin d’une nouvelle approche contre les cyberattaques, selon le ministre saoudien de la Communication

Le ministre saoudien Abdallah al-Swaha participe à une session intitulée «Aucun pays ne sera laissé pour compte» lors du Forum mondial sur la cybersécurité à Riyad mercredi. (Photo Forum mondial pour la cybersécurité)
Le ministre saoudien Abdallah al-Swaha participe à une session intitulée «Aucun pays ne sera laissé pour compte» lors du Forum mondial sur la cybersécurité à Riyad mercredi. (Photo Forum mondial pour la cybersécurité)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Le monde a besoin d’une nouvelle approche contre les cyberattaques, selon le ministre saoudien de la Communication

  • Abdallah al-Swaha joint sa voix aux appels à la réforme face aux menaces croissantes des pirates et à l’évolution rapide des technologies, telles que l’intelligence artificielle et les ordinateurs quantiques
  • On assiste à une recrudescence des cyberattaques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ces dernières années et de nombreuses entreprises subissent des pertes plus importantes que dans d’autres régions du monde

RIYAD: Le monde a besoin d’une nouvelle approche pour se protéger des cybermenaces émergentes, a déclaré mercredi le ministre saoudien de la Communication et des Technologies de l’information au Forum mondial sur la cybersécurité à Riyad.

Abdallah al-Swaha joint sa voix aux appels à la réforme face aux menaces croissantes des pirates et à l’évolution rapide des technologies, telles que l’intelligence artificielle et les ordinateurs quantiques, qui ont le potentiel de renverser même la meilleure cybersécurité disponible actuellement.

Il déclare que le Royaume s’est hissé à la deuxième place dans le classement mondial en matière de cybersécurité, mais il ajoute qu’il devrait «se recycler» pour conserver cette position. «Nous devons abandonner l’informatique conventionnelle pour tout sécuriser», souligne-t-il.

Les dangers posés par les progrès technologiques ont été signalés, lors d’une autre table ronde, par le physicien et théoricien Michio Kaku, qui affirme que les ordinateurs dans un futur proche feraient passer les appareils modernes pour de simples bouliers.

Il appelle à la formation en matière de gestion de l’intelligence artificielle et des ordinateurs quantiques, et il avertit que plusieurs programmes d’intelligence artificielle pourraient déjà imiter le comportement humain.

«Il faudrait combattre le quantique par le quantique et tout repenser. En réalité, nous deviendrons obsolètes lorsque les ordinateurs quantiques seront déployés», précise-t-il.

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Les intervenants participent à une session intitulée «Aucun pays ne sera laissé pour compte» lors du Forum mondial sur la cybersécurité à Riyad mercredi. (Photo Forum mondial sur la cybersécurité)

«Les gens avaient l’habitude de dire qu’il était impossible de mettre au point un ordinateur quantique capable de rivaliser avec un supercalculateur numérique. Il y a trois ans, l’impossible s’est produit: les capacités des ordinateurs quantiques des États-Unis et de la Chine ont dépassé celles d’un superordinateur numérique.»

Il précise que la capacité de l’ordinateur quantique chinois dépasse de 100 000 milliards de fois celle d’un appareil numérique moderne.

«Ces ordinateurs quantiques marquent le début d’une nouvelle ère d’insécurité. Ils peuvent échapper à tous les protocoles de sécurité connus. C’est ce qu’on appelle le chaos. Pendant que nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la Silicon Valley touche à sa fin, alors que les ordinateurs quantiques commencent à prendre le dessus.»

Il déclare que le passage à l’ère quantique pouvait être progressif, mais qu’il était néanmoins inévitable.

M. Kaku ajoute que les humains devront créer des fonctions avancées à trappes pour empêcher un criminel de s’infiltrer dans les dispositifs de sécurité.

en bref

  • Le forum a réuni des experts internationaux autour du thème «Repenser le cyberordre mondial».

 

  • Quatre mille cinq cents participants en provenance de plus de cent dix pays débattent de nombreux cyberenjeux.

S’exprimant lors de la même table ronde, Shyam Saran, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Inde, soutient qu’une collaboration mondiale et un cadre diplomatique sain étaient nécessaires pour garantir la cybersécurité.

«La situation géopolitique à laquelle nous faisons face est très difficile. Les pays qui pourraient diriger la collaboration en matière de cybersécurité s’affrontent. S’ils ne prennent pas l’initiative, qui le fera?», poursuit-il.

Il indique que les décideurs devraient être formés aux cybermenaces pour les aider à mettre en place les bonnes politiques réglementaires et à créer un espace en ligne sûr.

Doreen Martin, secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications de l’Organisation des nations unies (ONU), insiste sur le fait que les dirigeants du monde entier accordent une attention particulière aux problèmes de cybersécurité.

Elle a déclaré lors de l’événement: «Le secrétaire général de l’ONU a placé la cybersécurité au cœur du programme commun qu’il a initié l’année dernière et du nouvel agenda pour la paix qui est en cours de discussion.»

Elle admet que le monde devait être mieux préparé aux innovations technologiques qui se profilent à l’horizon.

«Je pense que chacun de nous devrait faire plus d’efforts. En effet, le cybermonde évolue de plus en plus vite, le quantique progresse à grands pas et, bien sûr, le métavers est presque là, ce qui nous pousse à agir encore plus», explique-t-elle.

Elle rapporte que l’Union internationale des télécommunications aide les pays à établir des comparaisons entre eux, à identifier les lacunes de leurs défenses et à se tourner vers les autres en termes de meilleures pratiques.

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Les décideurs devraient être formés aux cybermenaces pour les aider à mettre en place les bonnes politiques réglementaires et à créer un espace en ligne sûr, a déclaré Shyam Saran mercredi lors du Forum mondial sur la cybersécurité à Riyad. (Photo Forum mondial sur la cybersécurité)

«Dans l’ensemble, nous constatons des tendances positives. Un certain nombre de pays ont introduit de nouvelles lois et nous assistons à des formations accrues pour les forces de l’ordre, ce qui est encourageant.»

Robert Putman, responsable des produits et services de cybersécurité au sein de la multinationale ABB, affirme que ce n’est pas seulement la technologie qui devait évoluer pour se protéger contre les cyberattaques, mais aussi le comportement des personnes.

«Les gens ne comprennent pas la nature du risque. Ils ne savent pas comment y remédier. La complaisance est l’une des causes profondes des risques et de l’exposition dont nous sommes témoins actuellement», déclare-t-il.

Il souligne que le marché avait subi une transition qui, comme l’assurance, impliquait la modélisation des risques. L’utilisation de tels modèles permettrait aux utilisateurs de comprendre les répercussions de ce risque sur les actifs opérationnels, ajoute-t-il.

Le président d’Interpol, Ahmed Nasser al-Raïssi, a soutenu lors de l’événement que le monde avait besoin d’un meilleur échange d’informations et d’idées pour surmonter les menaces mondiales.

«Posséder une base pour échanger des informations, même en l’absence de relations diplomatiques entre les pays, permet de protéger les citoyens», indique-t-il.

Il affirme que les pertes annuelles dues à la cybercriminalité avaient doublé pour atteindre 6 000 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro) depuis 2015 et qu’elles devraient atteindre 10 500 milliards de dollars en 2025.

«Cette estimation est supérieure aux catastrophes naturelles qui se produisent en un an, sans compter les profits réalisés par tous les trafiquants de drogue à travers le monde», mentionne-t-il.

Alors que le monde entier devient un village avec un vaste espace Internet, une grande plate-forme pour toutes les opérations criminelles dans les cyberattaques a vu le jour, poursuit-il.

«Mon expérience passée en matière de transformation intelligente m’a poussé à élaborer ma première stratégie au sein de l’organisation (Interpol) et à accorder la priorité à la cybercriminalité», indique-t-il.

Cette décision garantit que les cent quatre-vingt-quinze États membres disposent de systèmes et de compétences qui leur permettent non seulement de répondre à une cyberattaque, mais aussi de les prévenir, renchérit-il.

Christopher Blassiau, vice-président du département Cybersecurity & Global CISO chez Schneider Electric, note que la nature changeante et la fracturation du marché mondial de l’énergie rendaient le secteur vulnérable aux pirates. «Il y a beaucoup de risques», avertit-il.

M. Blassiau ajoute qu’en raison de la nécessité absolue d’adopter un agenda vert, la numérisation progresse à un rythme rapide et apporte une visibilité complète sur la performance des actifs, ainsi qu’un meilleur dialogue entre l’homme et la machine.

Mary Aiken, experte en cyberpsychologie – l’étude de l’incidence de la technologie sur le comportement humain – a quant à elle déclaré que le caractère unanime d’Internet était l’une des principales menaces auxquelles le monde moderne était confronté.

«Internet a été créé en considérant tous les utilisateurs comme égaux. Ce n’est pas vrai. Certains utilisateurs sont vulnérables, en particulier les enfants et les femmes», souligne-t-elle. «Les jeunes prennent des risques en ligne qu’ils ne prendraient pas dans le monde réel.»

On assiste à une recrudescence des cyberattaques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ces dernières années et de nombreuses entreprises subissent des pertes plus importantes que dans d’autres régions du monde. Le problème est aggravé par le fait que 57 % des organisations signalent des postes vacants dans le domaine de la cybersécurité.

Une ligne de défense faible augmente la vulnérabilité d’une entreprise à des dommages majeurs, selon un rapport publié mercredi par le Forum mondial sur la cybersécurité.

Le rapport indique également que près de 94 % des femmes du Moyen-Orient seraient intéressées par des études sur la cybersécurité, bien que seul un faible pourcentage de femmes dans le monde soit actives dans ce domaine.

S’adressant à Arab News, Laila ben Hareb al-Mheiri, fondatrice et présidente d’Alive Group, Alive Medical, Alive Labs et Alive pour la consultation et la formation, affirme que les femmes ont un niveau élevé d’intelligence émotionnelle et une perspective unique sur les problèmes et les avantages de la cybersécurité.

Selon Laila ben Hareb al-Mheiri, on pense à tort que les femmes n’ont pas les compétences nécessaires pour réussir dans une société dominée par les hommes.

«J’ai reçu les éloges et le soutien de mes homologues masculins en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Cela a été très motivant pour moi», précise-t-elle.

Mary O’Brien, directrice générale d’IBM, déclare que tout au long de son parcours, elle n’a connu que des possibilités, du respect et de l’inclusion. Cependant, en tant que femme, elle souligne: «Je suis très consciente du manque de femmes autour de la table et du manque de diversité qui en découle.»

Les modèles et les alliés sont essentiels pour mettre en place le changement, confie-t-elle à Arab News.

Selon le rapport du Forum mondial sur la cybersécurité, 70 % des personnes interrogées auraient été encouragées par une personne qualifiée à en savoir plus sur l’industrie et à poursuivre des études en cybersécurité.

De nombreuses femmes se sentent plus confiantes pour aller de l’avant lorsqu’elles voient une autre femme gravir les échelons, explique Mary O’Brien.

Enfin, la directrice d’IBM suggère de faire participer très tôt dans leurs parcours les jeunes femmes aux disciplines Stim (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et d’aider à faire tomber les préjugés qui limitent leur progrès.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi de Bahreïn et le président égyptien insistent sur la nécessité d’une réponse arabe unifiée à la crise de Gaza

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  • Abdel Fattah al-Sissi et le roi Hamad s’engagent à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza
  • Le roi Hamad et le président égyptien ont également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain

LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Hamed de Bahreïn se sont engagés à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza et à ses répercussions sur la région.

M. Al-Sissi a reçu le roi Hamed au Caire mercredi. Les deux dirigeants ont fait part de leur espoir de voir les efforts de paix déboucher sur une nouvelle voie pour la région, ce qui permet d’envisager un avenir dans lequel leurs pays œuvreraient ensemble à la prospérité.

Le roi Hamed a précisé lors d’une conférence de presse conjointe que le président égyptien et lui avaient également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain.

M. Al-Sissi et le roi de Bahreïn ont insisté sur la nécessité d’adopter des politiques claires pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

Le roi a déclaré avoir discuté avec le président Al-Sissi de plusieurs questions qui concernent le renforcement de la coopération arabe.

M. Al-Sissi et le roi Hamed ont discuté des efforts déployés par leurs pays et de «l’action arabe commune pour faire face à cette situation intenable, pour y mettre un terme et, surtout, pour empêcher qu’elle ne se reproduise».

«Ainsi, la communauté internationale doit s’unir pour imposer un cessez-le-feu immédiat, urgent et durable dans la bande de Gaza ainsi que mettre fin à toute tentative de déplacement forcé, de famine ou de punition collective du peuple palestinien frère. Elle doit s’unir pour garantir l’acheminement complet, durable et sans entraves de quantités suffisantes d’aide humanitaire et de secours dont le secteur a désespérément besoin», a ajouté le dirigeant égyptien.

«En parallèle, les parties doivent s’engager immédiatement et sérieusement sur des voies propices à une solution politique juste et durable à la cause palestinienne, fondée sur la solution à deux États ainsi que sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain, selon les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Cet État palestinien devrait jouir à la fois de la reconnaissance internationale et être membre à part entière des Nations unies.»

M. Al-Sissi a indiqué que l’Égypte avait mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences désastreuses qui pourraient résulter de la guerre en cours en Palestine occupée. Ce conflit entraîne des appels à l’escalade et des représailles, créant un cycle de violence qui détruit toute chance de paix et de stabilité dans la région.

«En effet, ces derniers mois, la région est en proie aux conséquences dévastatrices de la guerre en cours, dont les flammes se sont propagées à l’extérieur. Cette situation a engendré l’état actuel de tension et de péril dans la région, qui menace gravement la sécurité, la stabilité et l’avenir de notre peuple», a-t-il poursuivi.

Selon le président égyptien, les dirigeants «ont longuement discuté de ces développements régionaux troublants et des solutions que nous envisageons, animés par notre conviction commune de l’importance cruciale de préserver la sécurité et la stabilité de la région et de ses peuples face aux multiples menaces, et de ne pas abandonner leur sort à la volonté des bellicistes. Cet engagement est fondé sur le principe consistant à accorder la priorité à la sécurité arabe commune, que nous considérons comme indivisible».

M. Al-Sissi a précisé que les deux dirigeants étaient convenus de la nécessité de déployer et d’encourager des efforts immédiats et intensifs en vue d’une désescalade dans les territoires palestiniens et au niveau régional.

«Nous avons par ailleurs discuté de l’importance d’exhorter les parties à adopter une approche rationnelle, à opter pour des solutions politiques et à abandonner les solutions militaires et les notions de domination et d’hégémonie», a déclaré le président.

«Nous sommes aujourd’hui réunis à une heure extrêmement grave en raison de la guerre sanglante menée par Israël contre la bande de Gaza et de la perte inexorable de milliers de civils innocents et sans défense dans des scènes d’une horreur indicible.»

«Ils n’ont rien fait d’autre que de vivre sur leur terre, de rester attachés à leur maison et à leur patrie, et d’aspirer à une vie empreinte de dignité, de fierté et d’humanité.»

«Il s’agit sans aucun doute d’un moment décisif qui restera dans les annales, étant donné le recours scandaleux à la force militaire pour terroriser, affamer et infliger des souffrances inimaginables à des civils innocents, collectivement et sans distinction, pour les terrifier et les pousser à abandonner leurs maisons, et pour les déplacer de force de leur terre.»

«Tout cela se produit alors que la communauté internationale reste les bras croisés, incapable de faire respecter la justice et le droit international, le droit humanitaire international ou même les principes fondamentaux de l’humanité, ou ne voulant pas», a conclu le président égyptien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la Ligue arabe exprime ses craintes concernant le conflit à Gaza lors d’une réunion avec un responsable de l’ONU

Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
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  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est entretenu avec le général de division de l’ONU, Patrick Gauchat
  • Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU

LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à un haut responsable de l’ONU qu’il redoutait que le conflit à Gaza ne devienne incontrôlable et ne menace la sécurité régionale. 

Lors d’une réunion au Caire avec le général de division Patrick Gauchat, chef de mission et chef de l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), M. Aboul Gheit a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution sur le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU et de fournir une aide humanitaire urgente à la population affamée de Gaza.

Selon Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, la réunion portait sur la situation régionale. M. Aboul Gheit a affirmé que la guerre menée par Israël contre Gaza violait le droit international et les principes humanitaires.

Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU, notamment la Ligne bleue, qui délimite la trêve entre le Liban et Israël.

M. Aboul Gheit a estimé que les résolutions politiques demeuraient le moyen le plus efficace pour assurer la sécurité de toutes les parties.

Toutefois, la mise en œuvre de ces résolutions reste difficile dans la mesure où Israël poursuit ses objectifs en recourant à la force militaire et en prenant des civils pour cible, a-t-il ajouté.

D’après le site Internet de l’Onust, le Conseil de sécurité, dans la résolution No 50 (1948), appelait à une cessation des hostilités en Palestine le 29 mai 1948 et chargeait le médiateur de l’ONU en Palestine de surveiller l’application de la trêve avec l’aide d’un groupe d’observateurs militaires.

Le premier groupe d'observateurs militaires, créé en 1949 pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes, est devenu par la suite l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve.

Les observateurs de l’Onust au Moyen-Orient ont pour rôle de surveiller le respect des cessez-le-feu et des accords d’armistice, d’empêcher que des incidents isolés ne dégénèrent et de prêter main-forte à d’autres opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux raids meurtriers israéliens à Gaza, sanctions occidentales contre l'Iran

Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
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  • Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza
  • Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a mené jeudi de nouveaux raids à Gaza qui ont tué des dizaines de Palestiniens dont des femmes et des enfants, a indiqué le Hamas, le jour où des puissances occidentales ont renforcé les sanctions contre l'Iran après son attaque contre Israël.

Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien lancée le 13 avril en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas.

A Téhéran, un haut responsable des Gardiens de la révolution, le général Ahmad Haghtalab, a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que son pays était prêt à lancer en représailles de "puissants missiles" sur les "installations nucléaires de l'ennemi".

"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a prévenu le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d'un "conflit régional généralisé", a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

Alors que la région est déjà ébranlée par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, M. Guterres a dénoncé l'"enfer humanitaire" créé par les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien qui ont fait en plus de six mois 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La campagne israélienne de bombardements aériens intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque d'une ampleur sans précédent et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Avant l'aube, des frappes israéliennes ont ciblé la petite bande de terre assiégée par Israël depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris le pouvoir en 2007.

"C'est horrible"

"Nous avons récupéré les restes de 12 personnes", a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d'une maison touchée par une frappe à Rafah (sud) où s'entassent 1,5 million de personnes en majorité déplacées par la guerre.

"Il y avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C'est horrible", s'est-il exclamé.

Des bombardements ont aussi touché le camp Al-Mawasi, près de Rafah, devenu un camp aux milliers de tentes abritant des déplacés.

"Notre terre a été rasée, notre maison détruite (...) Nos espoirs et rêves ont été pulvérisés", a dit Shams Majid, 22 ans, un déplacé.

L'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de "cibles" dans la bande de Gaza, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires".

"Mort, destruction" 

M. Guterres a évoqué devant le Conseil de sécurité deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale". "Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée."

Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération de tous les otages.

Les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les protagonistes s'accusant de les bloquer.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'UE. Il est décidé à lancer une offensive terrestre contre Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas.

M. Netanyahu a récusé "les allégations sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".

Réponse différente

Le Premier ministre israélien lutte sur un autre front, contre la République islamique d'Iran, son ennemi juré.

En attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agir en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Les dirigeants iraniens ont ensuite souligné qu'ils ne cherchaient "pas une expansion des tensions" avec Israël.

Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles rapides après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui cherche à éviter une nouvelle confrontation.

"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne.

Entretemps, les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, et le Royaume-Uni ont annoncé avoir renforcé leurs sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE a aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Nous faisons en sorte que l'Iran rende des comptes", a dit Joe Biden.