Après une timide avancée, le dialogue libyen fragilisé par les tensions du terrain

Des membres des forces spéciales autoproclamées de l'Armée nationale libyenne de l'Est (ANL) se rassemblent dans la ville de Benghazi, en route pour soutenir les autres combattants de l'ANL sur la ligne de front à l'ouest de la ville de Syrte (Photo, AFP/Archives)
Des membres des forces spéciales autoproclamées de l'Armée nationale libyenne de l'Est (ANL) se rassemblent dans la ville de Benghazi, en route pour soutenir les autres combattants de l'ANL sur la ligne de front à l'ouest de la ville de Syrte (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 13 novembre 2020

Après une timide avancée, le dialogue libyen fragilisé par les tensions du terrain

  • Toutefois, le Forum de Gammarth "est la meilleure occasion pour mettre fin aux divisions", a estimé l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams
  • Plusieurs séries de pourparlers interlibyens ont eu lieu à divers niveaux et entre différents représentants depuis la cessation en juin des hostilités

TUNIS: Les délégués libyens réunis en Tunisie ont débattu jeudi des contours d'un nouveau pouvoir, au lendemain d'un "accord préliminaire" sur la tenue d'élections selon l'ONU, une timide avancée dans le but de résoudre le conflit dans lequel ce pays est englué.

Plusieurs séries de pourparlers interlibyens ont eu lieu à divers niveaux et entre différents représentants depuis la cessation en juin des hostilités entre les deux principaux camps: à l'Ouest, le gouvernement d'union (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et, à l'Est, le pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par un Parlement élu.

A la faveur de ces petits pas, un Forum présenté comme inclusif se déroule depuis lundi à Gammarth, près de Tunis, et l'ONU a annoncé mercredi soir un accord préliminaire sur l'organisation d'élections sous 18 mois.

La prudence reste de mise: la Libye a plongé dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et les initiatives diplomatiques et accords des dernières années ont tous échoué à résoudre le conflit.

Toutefois, le Forum de Gammarth "est la meilleure occasion pour mettre fin aux divisions", a estimé l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams.

Mercredi soir, elle a annoncé que les 75 délégués libyens étaient "parvenus à une feuille de route préliminaire pour mettre fin à la période de transition et organiser des élections présidentielles et parlementaires libres, justes, inclusives et crédibles" sous 18 mois.

Ces pourparlers visent aussi à mettre sur pied un exécutif unifié, composé d'un conseil présidentiel de trois membres et d'un gouvernement.

Ils rassemblent des participants de tous bords, sélectionnés par l'ONU en fonction de leur appartenance géographique, politique ou idéologique, et s'engageant à ne pas briguer de mandat.

La légitimité de ces délégués a néanmoins déjà été remise en cause par des groupes se disant sous-représentés.

Tensions à Syrte

Le risque subsiste également que des dirigeants actuels, absents des pourparlers, des groupes armés ou leurs parrains internationaux tentent de jouer les trouble-fête, dans un pays qui a connu une implication croissante de puissances étrangères et où la trêve reste fragile.

La Turquie soutient activement le GNA tandis que la Russie, les Emirats arabes unis et l'Egypte appuient les pro-Haftar.

Selon l'ONU, des négociations militaires menées parallèlement à Syrte, dans le centre de la Libye, ont abouti à un accord prévoyant "le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers" de cette zone où le front s'est stabilisé au printemps.

Jeudi, les forces du GNA ont mis en garde contre les risques de violation du cessez-le-feu, du fait de tensions autour des rencontres en cours à Syrte entre des représentants militaires des deux principaux camps, au sein d'une commission militaire mixte dite 5+5.

"Les mouvements militaires autour de Syrte et Jufra supposent qu'il n'y a pas de volonté d'évacuer la zone de la part des milices armées", a estimé dans un communiqué leur porte-parole, Mohamad Gnounou.

"Nous ne voulons pas voir échouer le dialogue politique", mais nous ne négocierons pas sous la menace de mercenaires et de leurs défenses aériennes", a prévenu le commandement des forces du GNA.

Mardi, M. Gnounou avait déjà accusé sur Twitter des mercenaires russes de Wagner, un groupe actif au côté du maréchal Haftar, de les avoir empêchés d'atterrir dans la ville stratégique de Syrte, les obligeant à faire une partie du trajet par la route.

Mais l'ONU a indiqué jeudi soir que les deux camps s'étaient rencontrés dans une atmosphère "positive".

Les deux camps "se sont mis d'accord sur le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers de leurs positions sur les lignes de front, leur transfert à Benghazi et Tripoli, afin d'entamer leur départ du territoire libyens", a indiqué Salim Raad, responsable de la section sécurité au sein de la mission de l'ONU en Libye.

Pour Jack Watling, chercheur au centre d'analyse RUSI à Londres, l'incident à l'aéroport de Syrte est lié à la volonté locale de sécuriser l'espace aérien, mais aussi à la volonté de Moscou de démontrer son influence.

"Est-ce que cet incident a saboté les négociations? Probablement pas. Mais la Russie a montré qu'elle en avait les moyens, si elle souhaite", estime le chercheur.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.