Iran: l'UE sanctionne le ministre de l'Intérieur et une chaîne de télévision publique

Un résident assis à l'extérieur d'un bâtiment détruit par des drones russes de fabrication iranienne après une frappe aérienne sur Bila Tserkva, au sud-ouest de Keiv. (Fichier, AFP)
Un résident assis à l'extérieur d'un bâtiment détruit par des drones russes de fabrication iranienne après une frappe aérienne sur Bila Tserkva, au sud-ouest de Keiv. (Fichier, AFP)
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

Iran: l'UE sanctionne le ministre de l'Intérieur et une chaîne de télévision publique

Un résident assis à l'extérieur d'un bâtiment détruit par des drones russes de fabrication iranienne après une frappe aérienne sur Bila Tserkva, au sud-ouest de Keiv. (Fichier, AFP)
  • Les ministres européens ont dénoncé l'implication de l'Iran dans le conflit en Ukraine, avec la livraison à la Russie de drones kamikazes utilisés pour frapper des infrastructures énergétiques civiles en Ukraine
  • L'UE se livre à un exercice délicat avec Téhéran, car Josep Borrell joue un rôle de médiateur pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien

BRUXELLES: L'Union européenne a sanctionné lundi 29 responsables iraniens, dont le ministre de l'Intérieur, et la chaîne publique Press TV, accusée d'avoir diffusé "les aveux forcés" de détenus après la répression des manifestations engendrées par la mort de Mahsa Amini. 

"Nous imposons aujourd'hui des sanctions supplémentaires aux responsables de la répression des manifestants iraniens", a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell après l'approbation de ces mesures par les ministres des Affaires étrangères des 27. 

Le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, responsable des forces iraniennes chargées de l'application de la loi (LEF) est accusé par les 27 d'avoir commis "de graves violations des droits de l'homme" au cours de la répression des manifestations. 

L'UE a également sanctionné les quatre membres de l'équipe qui ont arrêté Masha Amini et le chef de la cyberpolice iranienne, Vahid Mohammad Naser Majid, pour "sa responsabilité dans l'arrestation arbitraire de personnes pour avoir exprimé en ligne des critiques à l'encontre du régime iranien". 

Les sanctions européennes visent en outre le général de brigade Kiyumars Heidari, commandant de la Forces terrestres de l'armée iranienne, et les chefs provinciaux des Forces iraniennes chargées de l'application de la loi (LEF) et du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC). 

L'UE a gelé le mois dernier les avoirs et interdit de visas les responsables de la police de la "moralité", des gardiens de la révolution et le ministre iranien des Technologies de l'information. 

Téhéran a annoncé une réponse "proportionnée et ferme". "Nous sommes prêts à cette éventualité, mais ce sera une erreur", a averti Josep Borrell. 

Les ministres européens ont également dénoncé l'implication de l'Iran dans le conflit en Ukraine, avec la livraison à la Russie de drones kamikazes utilisés pour frapper des infrastructures énergétiques civiles en Ukraine. 

Ils ont sanctionné deux entités, la Qods Aviation Industries qui produit les drones fournis à la Russie et la force aérienne des Gardiens de la Révolution, ainsi que deux responsables militaires du corps des Gardiens de la Révolution, les généraux Hossein Salami et Amir Ali Hajizadeh. 

L'Union européenne avait imposé le mois dernier un gel des avoirs et une interdiction de visa au fabricant iranien de drones et à trois hauts responsables militaires pour ces livraisons. 

Certains États membres font pression pour que l'UE élargisse les mesures punitives concernant les livraisons d'armes à la Russie. 

Un haut responsable de l'UE a déclaré que l'Union examinait les informations faisant état d'une éventuelle livraison de missiles balistiques par l'Iran à la Russie et qu'elle sanctionnerait davantage Téhéran en cas d'envoi d'armes. 

M. Borrell a déclaré ne disposer à ce jour d'"aucune preuve" concernant la livraison de missiles balistiques. 

L'UE se livre à un exercice délicat avec Téhéran, car Josep Borrell joue un rôle de médiateur pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. 

Les efforts pour ramener l'Iran et les États-Unis à bord de l'accord sont largement au point mort. "L'accord n'est pas en bonne voie, vous savez, il est dans l'impasse, mais le travail se poursuit", a déclaré M. Borrell. 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."