Rima Abdul Malak: Le « partenariat stratégique » entre la France et les EAU va se poursuivre

«Nous allons continuer à développer ce partenariat stratégique que nous avons su construire entre la France et les Émirats arabes unis», a souligné la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak. (Photo, Eva Levesque)
«Nous allons continuer à développer ce partenariat stratégique que nous avons su construire entre la France et les Émirats arabes unis», a souligné la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak. (Photo, Eva Levesque)
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Rima Abdul Malak: Le « partenariat stratégique » entre la France et les EAU va se poursuivre

«Nous allons continuer à développer ce partenariat stratégique que nous avons su construire entre la France et les Émirats arabes unis», a souligné la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak. (Photo, Eva Levesque)
  • 300 œuvres prêtées par les musées français ont fait partie de la collection permanente du Louvre Abu Dhabi
  • Depuis son ouverture, le bâtiment signé Jean Nouvel a accueilli plus d’un million de visiteurs par an, et notamment 120 000 jeunes des écoles en cinq ans

ABU DHABI: Lundi, la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, s’est rendue aux Émirats arabes unis (EAU), alors que le Louvre Abu Dhabi célèbre en novembre son 5e anniversaire, sous le thème «The Grand Story Continues».

«En seulement cinq ans, le Louvre Abu Dhabi est venu bousculer l’histoire mondiale des musées en cumulant les exceptions: c’est le premier musée universel dans le monde arabe, le premier musée hors du territoire français à porter le nom du Louvre, et aussi le seul à être né d’un partenariat diplomatique entre deux pays», a déclaré la ministre lors d’un événement presse organisé ce lundi sous la coupole de Jean Nouvel. «Ce musée a permis de réactualiser la vocation universelle du Louvre (…). Il n’a jamais été conçu comme une copie du Louvre, mais comme un projet bien spécifique», a-t-elle ajouté. 

Inauguré en 2017 par le président français, Emmanuel Macron, le Louvre du désert est né d'un accord intergouvernemental signé en 2007 entre la France et les Émirats. Cet accord a été prolongé de dix ans (jusqu'à 2047) lors de la visite du chef de l’État français en décembre 2021 aux EAU, témoignant par là même de la réussite du musée. «C’est la célébration de l’humanité et d’une vision partagée par deux pays», a ajouté pour sa part Mohammed Khalifa al-Moubarak, président du DCT (Département de la culture et du tourisme) d’Abu Dhabi.

L’idée de la création du musée «a germé quelques années après le drame du 11 septembre 2001», a rappelé la ministre dans son discours. «Depuis, la planète n’a cessé d’être secouée par des crises, des attentats, des guerres, et le repli sur soi. Leurs dérives continuent à gagner du terrain, hélas, mais nous avons affirmé et nous continuons à affirmer, ensemble, des valeurs communes et un idéal humaniste partagé.»

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(Photo, Eva Levesque)

Plus de 300 œuvres prêtées par les musées français

Par son aspect universel et une approche moderne, l’institution culturelle «permet de montrer une histoire de civilisations où l’Occident n’est pas au centre», a souligné Abdul Malak. C’est une «source d’inspiration pour la France, ainsi que pour le Louvre à Paris et à Lens». «Ici, nous avons décidé de croire ensemble en la force de l’éducation et de la culture pour donner aux futures générations les clés pour construire, espérons-le, un monde meilleur.»

Depuis son ouverture, 300 œuvres prêtées par les musées français ont trouvé place au sein de la collection permanente. «Il ne faut pas oublier que le Louvre Abu Dhabi porte le nom “Louvre” et que derrière ce nom, il y a un réseau d’établissements culturels qui se sont mobilisés», a dit la ministre. Ce sont «les fleurons de notre politique culturelle en France: Orsay, Guimet, centre Pompidou, Versailles, Quai Branly, Bibliothèque nationale de France, (…) Cluny, Rodin, Sèvres, l’École du Louvre... C’est ce qui rend le Louvre Abu Dhabi si unique, cette alliance hors du commun entre ces institutions».

Ce partenariat ne se limite pas aux prêts d’œuvres. Le soutien français se traduit également par l'accompagnement scientifique, la formation aux métiers des musées et le recrutement. «Nous allons continuer à développer ce partenariat stratégique que nous avons su construire entre la France et les Émirats arabes unis», a souligné Rima Abdul Malak. «C’est vraiment un partenariat unique et nous voulons le développer, que ce soit dans le domaine de la musique ou des industries créatives. Aussi, nous portons ensemble un combat auquel je tiens beaucoup, pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit à travers l’alliance internationale à l’Aliph (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit, dont la France et les EAU sont membres).

 

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(Photo, Eva Levesque)

Plus d’un million de visiteurs

Depuis son ouverture, le bâtiment signé Jean Nouvel a accueilli plus d’un million de visiteurs par an, et notamment 120 000 jeunes des écoles en cinq ans. «Nous sommes ici sur un territoire où se croisent 180 nationalités. Ces croisements, nous les avons développés aussi entre les arts, entre les époques. Mais il n’a jamais été question de construire un musée tourné vers le passé. Ce qui fait l’ADN du Louvre, c’est bien ce lien constant entre l’Histoire et les artistes vivants, l’archéologie, l’art contemporain ou la mode», a souligné la ministre.

Ainsi, pour célébrer ce cinquième anniversaire, le musée a invité de nombreuses personnalités du monde de la culture et des artistes internationaux de premier plan, parmi lesquels Michelangelo Pistoletto, Yan Pei-Ming, ou encore des artistes des EAU, comme la réalisatrice et poétesse Nujoom Alghanem. 

L'artiste Jenny Holzer a été invitée à présenter une nouvelle séquence de ses projections lumineuses sur et depuis l’architecture du musée lui-même. À travers son œuvre intitulée Birthday, Holzer revisite le thème de la création, mettant en vedette des paroles de poètes, d’autres artistes de la région et d’ailleurs.

En octobre, le Louvre Abu Dhabi a inauguré l’exposition L'impressionnisme: les voies de la modernité (jusqu'au 5 février 2023), organisée en partenariat avec le musée d’Orsay avec «les plus belles œuvres impressionnistes qui ont jamais voyagé (hors de France)», affirmait en octobre à Arab News en français Christophe Leribault, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie. Récemment, pour les mêmes raisons, le Louvre parisien a prêté pour une période de deux ans l’un de ses plus célèbres tableaux, Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci. 

Enfin, une exposition temporaire au Forum du musée présente actuellement des créations d’artistes régionaux, dont trois artistes saoudiens.

 

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(Photo, Eva Levesque)

La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi. 


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com