Les Émirats arabes unis: un environnement propice à l'entrepreneuriat et à l'attraction des talents

Dr Thani al-Zeyoudi, ministre d'État pour le Commerce extérieur. (Photo, Zeina Zbibo)
Dr Thani al-Zeyoudi, ministre d'État pour le Commerce extérieur. (Photo, Zeina Zbibo)
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Les Émirats arabes unis: un environnement propice à l'entrepreneuriat et à l'attraction des talents

Dr Thani al-Zeyoudi, ministre d'État pour le Commerce extérieur. (Photo, Zeina Zbibo)
  • «L'objectif est de permettre une croissance durable au bénéfice de tous et d'augmenter le potentiel de croissance à long terme»
  • La création d'un écosystème d'innovation est essentielle dans la transition vers une économie du savoir: un environnement propice à l'attraction des talents

ABU DHABI: Dans l'une des économies les plus dynamiques de la région, qu'y a-t-il de plus important que le capital humain? La troisième édition des Entretiens d'Abu Dhabi sous le thème «UAE: towards a hub of talents » a abordé cette question à l’université Sorbonne Abu Dhabi.

L'événement a vu la participation de nombreux invités renforçant la relation entre la France et les Émirats arabes unis (EAU), autour d'un thème commun de coopération franco-émiratie et du rôle des EAU en tant que plate-forme attractive pour le talent.

«L'objectif est de permettre une croissance durable au bénéfice de tous et d'augmenter le potentiel de croissance à long terme», déclare Jean-Baptiste Chauvel, conseiller économique régional de la péninsule Arabique à l’ambassade de France, à Abu Dhabi.

Cet événement est l'occasion de réunir de nombreux talents. «En France, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des idées… Aux EAU, nous avons les deux», indique Martin Tronquit, vice-trésorier de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) France UAE, en ouvrant la cérémonie. Il souligne également l'importance de l'économie de la connaissance et sa contribution vers le progrès scientifique, ainsi que le rôle du gouvernement des EAU dans la mise en place de meilleures pratiques en matière de politiques locales et étrangères favorables à l'attraction des talents.

Les EAU abritent plus de six cents entreprises françaises et la plus grande communauté française du Moyen-Orient (trente mille personnes). Le pays se classe au 4e rang en termes d'attraction de talents selon un récent rapport de l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), affirme Geoffroy Bunetel, président de CCI France UAE.

Il s’agit d’un événement placé sous le patronage du Dr Thani al-Zeyoudi, ministre d'État pour le Commerce extérieur, qui a déclaré, alors que les EAU continuent de diversifier leur technologie et leur paysage financier, que «la France reste un partenaire important, soit le troisième partenaire commercial des EAU».

Les EAU travaillent en permanence sur leur programme économique, en préparation des cinquante prochaines années, en construisant leur infrastructure numérique, avec un «millier d'entreprises numériques attendues dans les cinq prochaines années, dans la robotique, l'intelligence artificielle (IA) et l'AgriTech», ajoute-t-il.

La France et les EAU bénéficient de synergies à travers un dialogue stratégique marqué par la visite de cheikh Mohammed ben Zayed en France en juillet 2022, renforçant les liens existants, mais aussi les investissements stratégiques ainsi que la création d’un écosystème propice à l’implantation d’entreprises françaises et permettant aux incubateurs et PME de prospérer et d'attirer les meilleurs talents.

Jean-Yves Le Drian, ancien ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, s'est joint à la discussion, évoquant l'évolution des relations bilatérales, notamment au cours des dix dernières années. «C'est d'abord une relation sécuritaire, initiée par l'ancien président Sarkozy, engageant la France vis-à-vis des EAU et l'implantation d'entreprises françaises», déclare-t-il, outre «la nécessité de préserver la sécurité du Golfe».

M. Le Drian a par ailleurs souligné l'importance des relations commerciales et culturelles entre les deux pays. Des relations marquées par le cinquième anniversaire du Louvre Abu Dhabi.

Pour Zaki Nusseibeh, conseiller culturel du président des EAU, il existe deux mesures du progrès social; la croissance et le développement humain. «Aujourd'hui, deux tiers des postes gouvernementaux sont occupés par des femmes aux EAU.» Il ajoute que l'autonomisation des femmes, l'investissement dans les générations futures, les soins de santé, l'éducation et la création d'une société cohésive font partie des piliers du centenaire du pays.

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L'enseignement supérieur et la digitalisation des apprentissages. (Photo, Zeina Zbibo)

Autre sujet majeur abordé, l'enseignement supérieur et la digitalisation des apprentissages.

Pour la professeure Silvia Serrano, vice-chancelière de l'université Paris-Sorbonne Abu Dhabi, les cours en ligne peuvent être une alternative dans des situations spécifiques, mais la leçon tirée à la suite de la pandémie de Covid-19 est que l'apprentissage en ligne ne peut pas remplacer l'enseignement et les cours sur place.

Les établissements d'enseignement doivent intégrer le changement technologique, mais leur rôle dans un monde de plus en plus numérisé est «d’enseigner ce que la machine ne pourra jamais enseigner; éthique, vie privée, réglementation des nouvelles technologies», précise-t-elle.

Elias Kassis (président de TotalEnergies UAE) et Ismaïl Abdallah (PDG de Strata) ont partagé des applications de l'industrie facilitant la transition vers une économie du savoir, la fourniture de programmes de formation et l'autonomisation des talents à long terme au lieu de se concentrer uniquement sur l'impact à court terme.

La création d'un écosystème d'innovation est essentielle dans cette transition: un environnement propice à l'entrepreneuriat et à l'attraction des talents.

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La création d'un écosystème d'innovation pour un environnement propice à l'attraction des talents. (Photo, Zeina Zbibo)

L'accès au financement et l'appui du marché figurent parmi les défis existants auxquels est confrontée l'attraction des talents. Cependant, le gouvernement des EAU fournit l'infrastructure nécessaire pour faciliter cette attraction et l'établissement des talents dans le pays.

D’autre part, trouver des solutions plus durables passe par le renforcement du capital humain «à travers l'éducation locale (dans les écoles et les universités), pour stimuler l'esprit d'entreprise à partir d’un jeune âge, tout en continuant à attirer des talents», indique Mona AlHashmi (Social Entrepreneurship Ma'an Abu Dhabi).

La transformation des EAU en une économie postpétrole basée sur le capital humain nécessite l'engagement des entreprises de tous les secteurs dans le processus d'embauche et de promotion des talents.

Parmi ces programmes, Chalhoub Group a initié un programme destiné aux jeunes dans la région et a signé un protocole d'accord avec l’université Dar al-Hekma en Arabie saoudite.

«Stimuler le développement professionnel des talents et se concentrer sur l'autonomisation des jeunes conformément à la vision des EAU et à la vision de l'Arabie saoudite 2030 est essentiel lors de la recherche de talents», précise Florence Bulté (responsable du développement durable chez Chalhoub Group).

Les Entretiens d'Abu Dhabi ont été organisés par la CCI France UAE, en partenariat avec l'ambassade de France aux EAU, l'université Sorbonne Abu Dhabi et les Entretiens de Royaumont.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.