Les femmes entrepreneures qui contribuent à la croissance de l'économie saoudienne

Les femmes entrepreneures qui contribuent à la croissance de l'économie saoudienne
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Publié le Samedi 17 septembre 2022

Les femmes entrepreneures qui contribuent à la croissance de l'économie saoudienne

  • Les femmes utilisent la technologie et l'innovation pour faire de la création d'emplois et de la formation leur affaire
  • Masoud croit que pour réussir en tant que femme entrepreneure, il est essentiel de surmonter tous les obstacles et d'obtenir le soutien d'autres entreprises pour aider à la croissance de l'entreprise

DJEDDAH: L'objectif de la Vision 2030 est de créer un million d'emplois pour les femmes en Arabie saoudite. Voici quelques-unes des femmes et des entreprises qui jouent un rôle de premier plan dans la création d'opportunités de carrière dans le Royaume.


Namat, une entreprise sociale à but non lucratif de Nesma Holding Co. vise à intégrer les femmes vivant en dehors des centres urbains dans l'économie nationale, leur permettant ainsi de contribuer activement à la prospérité économique et sociale du Royaume en redéfinissant le potentiel du «Fabriqué en Arabie Saoudite».
En associant les principes de la gestion allégée, de l'amélioration continue et du zéro déchet à un programme axé sur les femmes, Namat ouvre la voie à une fabrication de vêtements socialement viable, éthique et personnalisable, qui profite aux entreprises et à la communauté au sens large.
 

FAITS MARQUANTS

Namat, une entreprise sociale à but non lucratif créée par Nesma Holding Co. a pour objectif d'enrichir l'industrie de la confection de vêtements en Arabie saoudite en déployant et en autonomisant les femmes des zones rurales, afin de les intégrer dans l'économie nationale.

Playbook, une startup entièrement fondée par des femmes, a pour objectif d'aider les femmes actives de la région à réaliser leurs aspirations professionnelles.

Debyazah, un concept d'accueil local, cherche également à promouvoir la science culinaire et l'art de la présentation moderne des aliments.

 

Noura Altourki, vice-présidente de la société Nesma Holding, a déclaré: «Mon entreprise familiale, Nesma, a mis en place ce projet dans le but d'apporter des emplois aux femmes dans le secteur de la confection et de la broderie. Par l'intermédiaire de notre entreprise sociale Namat, nous visons à enrichir l'industrie de la confection en Arabie saoudite en déployant et en autonomisant les femmes des zones rurales, afin de les intégrer dans l'économie nationale. Ce projet est inspirant par son caractère inclusif.»

«Notre vision est de reproduire les centres de couture dans tout le Royaume afin que les femmes des 13 provinces d'Arabie saoudite aient accès à l'emploi. Je crois qu'une femme autonome est fidèle à elle-même, fait taire les voix (internes et externes) qui doutent d'elle afin de construire son propre bonheur dans le monde», a-t-elle indiqué.

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Noura Altourki, vice-présidente de la société Nesma Holding (Photo fournie).

Namat est devenue un programme de formation et de fabrication de vêtements de classe mondiale, qui emploie plus de 150 femmes qualifiées dans quatre centres de confection de vêtements du Royaume.

Playbook, une startup entièrement fondée par des femmes, a pour objectif d'aider les femmes actives de la région à réaliser leurs aspirations professionnelles.

Plusieurs femmes leaders d'Arabie Saoudite ont rejoint la plateforme en tant que membres afin d’accéder à leur bibliothèque de masterclass, s'engager dans un réseau organisé, résoudre des problèmes, participer à des événements, accéder au mentorat et bien plus encore.

Les membres sont également attirés par le volet «impact» de l'entreprise, où chaque adhésion payante (cotisation annuelle) est associée à une bourse d'études gratuite pour les femmes et les étudiantes des communautés mal desservies. La plateforme distribuera bientôt des milliers d'adhésions à des bourses d'études par l'intermédiaire d'ONG et d'universités en Arabie saoudite et dans la région MENA au sens large.

Installée à Riyad, Amal Dokhan, associée générale de 500 Global MENA et l'une des rares femmes capital-risqueurs en Arabie saoudite et au Moyen-Orient, a donné un cours magistral sur la plateforme intitulé «L'état d'esprit de l'investisseur».

La masterclass se compose de 11 épisodes d'une durée de plus de deux heures. Dokhan divise ses cours en sections qui comprennent la terminologie de l'investissement, les stratégies d'investissement pour les investisseurs providentiels et les investisseurs en capital-risque, les tableaux de capitalisation, la dilution des actions et les mesures de croissance.

S'appuyant sur son expérience personnelle d'éducatrice, de fondatrice, d'investisseur providentiel et de partenaire d'une société de capital-risque, Dokhan aide les fondatrices à comprendre comment entrer en contact avec les investisseurs et ce qu'ils recherchent dans une startup évolutive.

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«Notre vision est de reproduire les centres de confection dans tout le Royaume afin que les femmes des 13 provinces d'Arabie saoudite aient accès à l'emploi.»

    Noura Altourki, vice-présidente de Nesma Holding Co.
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Fatima Batook, propriétaire de la marque TIMA Sport Apparel et PDG du groupe Switz, a déclaré que «L'état d'esprit de l'investisseur» était sa masterclass préférée. «La classe ouvre la porte à tous les entrepreneurs en difficulté qui tentent de faire croître leur entreprise de manière exponentielle. Il s'agit d'un cours magistral très instructif qui apporte une grande valeur ajoutée à beaucoup de personnes», a-t-elle souligné.
Nourah Feteih, auteure, oratrice publique, défenseuse de l'environnement et nouvelle membre du Playbook, a signalé: «En tant que défenseuse de l'environnement, je crois toujours à la nécessité de diffuser la grandeur dans le monde à de nombreux niveau.»

Playbook fait un travail incroyable en soutenant l'éducation des femmes dans le monde entier pour qu'elles aient accès aux cours les plus informatifs et les mieux informés tout en apprenant des femmes entrepreneures et des femmes d'affaires expérimentées du monde entier.
Feteih a expliqué: «Il y a de nombreuses bourses d'études qui seront envoyées sous le nom du membre. Souhaitant être un philanthrope, je suis heureuse d'avoir reçu cette opportunité. En outre, dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, je crois que la passion, la productivité et la persévérance sont les clés d'un succès illimité dans tout ce que nous faisons.»

Shreya Rammohan, cofondatrice et CMO de Playbook, a déclaré: «Des entreprises telles que Watar partners, Zain Group, Investcorp et d'autres organisations notables ont commencé à intégrer leurs cadres féminins sur la plateforme. Cela correspond à leurs valeurs en matière de diversité et d'inclusion des sexes, ainsi qu'à leur engagement à investir dans des ressources d'apprentissage et de développement pertinentes, qui peuvent aider leurs équipes à créer des réseaux et à développer leur marque personnelle. En tant que membres de la communauté, ils peuvent accéder à l'application pour se mettre en réseau, rechercher des mentors, accéder aux ressources d'apprentissage, parcourir notre bibliothèque de masterclass et bien plus encore.»

Rammohan a déclaré que Playbook repense et redéfinit la croissance accélérée de la carrière des femmes grâce à des ressources d'apprentissage et à une communauté engagée.

La plateforme est lancée sur l'Apple App Store et Google Play Store.
Pour la première fois, les femmes fondatrices de la région trouvent une passerelle entre le contenu tactique sur la façon de lever des fonds et d'accéder au capital en apprenant des masterclasses, en se connectant avec les masters 1:1 et en créant des réseaux avec d'autres entrepreneurs au sein de la communauté.

Les leçons de Playbook augmentent en volume chaque mois, les développeurs et l'équipe fondatrice de la plateforme incluant stratégiquement plusieurs masterclasses sur la prise de décision, le leadership, l'empathie, la santé mentale, la constitution d'équipes, le changement d'échelle, la confiance en son intuition, la connaissance de ses droits, le maintien d'un héritage dans une entreprise familiale et la réalisation d'expériences de croissance.

Chacune de ces masterclasses est animée par des femmes dirigeantes issues de plus de 17 secteurs d'activité, qui construisent leur héritage et font de la rétro-ingénierie de leur Playbook de la réussite sous la forme d'une masterclasse. Elles sont en arabe et en anglais et sous-titrées en conséquence. Cela est complété par des fonctions de mise en réseau, l'accès à des événements en direct, des possibilités de mentorat et de coaching 1:1, des tableaux d'affichage des emplois et d'autres avantages.

Nouf Masoud, PDG de Debyazah, un concept d'hospitalité local, cherche également à promouvoir la science culinaire et l'art de la présentation des aliments modernes, et à devenir la première ambassadrice de l'hospitalité inclusive en Arabie saoudite.

«Nous souhaitons présenter les normes d'hospitalité du Royaume au monde entier et soutenir la vision du pays en investissant dans des opportunités qui nourriront le marché local et élèveront le secteur de l'hospitalité», a-t-elle déclaré.

Masoud a indiqué: «Nous avons créé une série d'ateliers d'accueil résidentiels pour les femmes de Riyad et de Djeddah, afin qu'elles puissent créer un système d'accueil dans leur propre résidence et faire en sorte que leur maison ressemble à un hôtel-boutique, tout en développant une carrière dans l'industrie hôtelière. Chez Debyazah, nous avons pour objectif de fournir des programmes d'accueil et des cours de courte durée destinés aux personnes travaillant dans le domaine de l’hôtellerie afin de développer l'expérience ultime du client et de l'invité.»

Masoud croit que pour réussir en tant que femme entrepreneure, il est essentiel de surmonter tous les obstacles et d'obtenir le soutien d'autres entreprises pour aider à la croissance de l'entreprise.

«Pour créer une dynamique d'impact à l'échelle nationale, il est important de collaborer avec plusieurs entreprises et organisations, car elles cherchent à ce que les femmes accèdent à des rôles de direction et les soutiennent pour atteindre leurs objectifs», a-t-elle soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 

 

 


L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite achève son mandat par une visite au journal Arab News

L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a visité le siège d'Arab News à Riyad, dimanche. (Photo AN de Huda Bashatah)
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  • M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour la promotion de la compréhension entre les deux pays.
  • M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

RIYAD : L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, le Dr Fawzi Kabbara, a terminé dimanche son mandat par une visite au rédacteur en chef d'Arab News, Faisal J. Abbas, au siège du journal à Riyad.

Au cours de la réunion, M. Kabbara a reconnu les relations de longue date entre l'Arabie saoudite et le Liban et a fait l'éloge d'Arab News pour avoir favorisé la compréhension entre les deux pays grâce à ses "reportages perspicaces".

"C'est un honneur de célébrer les liens durables entre le Liban et l'Arabie saoudite pendant une période de changement significatif dans le Royaume sous la direction du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman", a-t-il déclaré.

Il a souligné l'engagement de la publication en faveur de l'intégrité journalistique et a déclaré qu'elle enrichissait le paysage médiatique et soutenait les relations diplomatiques en tenant les diplomates informés des nouvelles locales et régionales. 

M. Kabbara a également souligné le rôle essentiel joué par les médias dans la formation de l'opinion publique et la promotion du dialogue interculturel.

Au cours de sa visite du siège du journal, l'envoyé a vu des éditions remontant à sa création en 1975, y compris sa première couverture de Noël, la transformation sous la direction d'Abbas en 2016 et des dessins éditoriaux primés illustrant des moments clés de l'histoire mondiale.

En ce qui concerne l'avenir, M. Kabbara a déclaré que son séjour dans le Royaume n'était pas terminé. Il s'est dit impatient de revenir "avec une autre casquette" afin d'être témoin de la croissance des relations libano-saoudiennes et de l'évolution du rôle d'Arab News.

Il a conclu en exprimant sa sincère gratitude à Arab News et à M. Abbas. Pour sa part, M. Abbas a remercié l'ambassadeur pour sa visite et lui a souhaité beaucoup de succès dans ses projets futurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce un bilan de 43 morts dont des enfants, près d'un point de distribution d'eau potable

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal. (AFP)
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  • Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui

GAZA: La Défense civile a annoncé dimanche que des frappes israéliennes avaient tué 43 Palestiniens dans la bande de Gaza où Donald Trump espère que la situation sera "réglée" la semaine prochaine malgré le blocage des discussions sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'enrayer ces négociations lancées le 6 juillet à Doha par l'intermédiaire du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, pour mettre fin à 21 mois de guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

"Sur Gaza, nous discutons et nous espérons que ce sera réglé la semaine prochaine", a dit M. Trump dimanche soir, réitérant ses déclarations optimistes du 4 juillet.

La veille, sept agences de l'ONU avaient mis en garde contre le "niveau critique" de la pénurie de carburant à Gaza, qui constituait un "nouveau fardeau insupportable" pour "une population au bord de la famine".

"Seulement 150.000 litres de carburant ont pu entrer ces derniers jours", a déclaré dimanche à l'AFP le chef du réseau d'ONG palestiniennes à Gaza, Amjad Shawa, selon qui il faudrait "275.000 litres par jour pour répondre aux besoins essentiels".

Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui.

A Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal.

L'armée israélienne a déclaré avoir visé un membre du Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, mais a reconnu que "la munition était tombée à des dizaines de mètres de sa cible" en raison d'une "erreur technique".

"L'incident est en cours d'examen", a ajouté l'armée.

Elle a affirmé que son aviation avait, en 24 heures, "frappé plus de 150 cibles terroristes à Gaza".

"Ça suffit" 

A l'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah, des Palestiniens pleuraient la mort de proches tués à Nousseirat, près des dépouilles enveloppées dans des linceuls en plastique, selon des images de l'AFP.

"Notre message au monde: arrêtez la guerre. Ça suffit (...) Ils tuent des civils, il ne nous reste plus rien", a lancé Mahmoud al-Chami, un habitant de Nousseirat.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 58.026 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Dimanche, un bateau transportant des militants propalestiniens et de l'aide humanitaire a quitté la Sicile à destination de Gaza, un peu plus d'un mois après l'interception par Israël d'un précédent navire.

"Déplacement forcé" 

Une source palestinienne avait affirmé samedi que les négociations en vue d'une trêve rencontraient "des obstacles" et que le Hamas rejetait "totalement" un plan d'Israël prévoyant le maintien de ses forces "sur plus de 40% de la superficie de Gaza".

Selon cette source, l'objectif d'Israël est "d'entasser des centaines de milliers de déplacés" dans le sud de Gaza, "en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Egypte ou d'autres pays".

Une deuxième source palestinienne a néanmoins fait état de "progrès" sur les questions liées à l'entrée de l'aide humanitaire et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

"Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations", a rétorqué un responsable israélien, en accusant le Hamas de chercher "à saboter les négociations".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé ces derniers jours les objectifs d'Israël: libérer les otages, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Dimanche, des proches d'otages ont à nouveau manifesté à proximité du bureau de M. Netanyahu à Jérusalem, pour réclamer leur retour, et ont projeté sur des immeubles voisins des portraits géants des captifs.

"La majorité absolue des gens (...) veut ramener tous les otages et mettre fin à la guerre", a affirmé à l'AFP Yotam Cohen, dont le frère Nimrod fait partie des otages.


Syrie: des affrontements dans une ville à majorité druze font 37 morts

Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
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  • Des affrontements entre tribus bédouines et combattants locaux dans la ville à majorité druze de Soueïda, dans le sud de la Syrie, ont fait 37 morts, dont 27 druzes dont deux enfants et 10 bédouins, ainsi qu'une cinquantaine de blessés.
  • Le ministère a annoncé l'intervention d'unités de police, « en coordination avec le ministère de la Défense, pour résoudre le conflit, arrêter les affrontements, rétablir la sécurité, poursuivre les responsables de ces incidents

DAMAS : Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais disposant d'un large réseau de sources en Syrie, des affrontements entre tribus bédouines et combattants locaux dans la ville à majorité druze de Soueïda, dans le sud de la Syrie, ont fait 37 morts, dont 27 druzes dont deux enfants et 10 bédouins, ainsi qu'une cinquantaine de blessés.

Basé au Royaume-Uni, mais disposant d'un large réseau de sources en Syrie, l'OSDH a revu à la hausse son bilan des affrontements, qui s'élève désormais à 37 morts, dont 27 druzes (dont deux enfants) et 10 bédouins, ainsi qu'à une cinquantaine de blessés.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a exprimé sa « profonde inquiétude » après les heurts qui ont fait, selon lui, « plus de 30 morts et près de 100 blessés » dans le quartier d'al-Makous, dans l'est de Soueïda.

Le ministère a annoncé l'intervention d'unités de police, « en coordination avec le ministère de la Défense, pour résoudre le conflit, arrêter les affrontements, rétablir la sécurité, poursuivre les responsables de ces incidents et les déférer devant la justice compétente ».

Ces affrontements sont survenus « sur fond de tensions accumulées lors de périodes précédentes », a-t-il précisé.

Il s'agit des premiers affrontements meurtriers entre les deux communautés depuis les violences d'avril et de mai, qui avaient opposé les forces de sécurité syriennes à des combattants druzes, faisant plusieurs dizaines de morts.

Selon le site d'information local Sweida 24, qui cite des sources médicales, des « affrontements armés et des échanges de tirs d'obus » ont éclaté, et la route reliant Damas à Soueïda a été fermée en raison des violences.

Le gouverneur de Soueïda, Moustapha al-Bakour, a appelé les habitants à « faire preuve de retenue ». Plusieurs notables druzes ont également appelé au calme et demandé une intervention des autorités.

Avec quelque 700 000 habitants, la province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité religieuse issue de la branche ismaélienne du chiisme. 

Les tensions entre les factions druzes et bédouines sont anciennes et des violences éclatent sporadiquement entre les deux groupes, notamment lorsque les Bédouins font paître leurs troupeaux sur des terres agricoles appartenant aux Druzes.

Après la chute du président Bachar al-Assad en décembre, qui a mis fin à 14 ans de guerre civile, les violences de début mars contre la communauté alaouite, plus de 1 700 morts puis contre les druzes ont ébranlé la confiance dans la capacité des nouvelles autorités, dirigées par le nouvel homme fort Ahmad al-Chareh, à protéger les minorités en Syrie.

En avril et en mai, des affrontements entre les nouvelles forces de sécurité et des combattants druzes ont fait plusieurs dizaines de morts, avant que des accords ne soient conclus entre des chefs locaux et religieux pour contenir l'escalade et intégrer les combattants druzes aux nouvelles structures de pouvoir. 

À la suite de ces affrontements, Israël, qui occupe le plateau du Golan depuis 1967 (annexé depuis 1981), a invoqué la protection des Druzes pour justifier plusieurs frappes, dont une début mai près du palais présidentiel à Damas.

Les Druzes sont surtout présents en Syrie, au Liban et en Israël, où l'on dénombre quelque 152 000 d'entre eux, selon les dernières données disponibles. Ce chiffre inclut les 24 000 Druzes qui habitent la partie annexée du Golan, dont moins de 5 % ont la nationalité israélienne.